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QUELQUES LIENS MONASTIQUES
« En tout lieu, c'est un seul et même Seigneur que l'on sert, un seul et même roi pour qui l'on milite.
»
(RB 61, 10)
Depuis toujours les monastères ont cherché à se regrouper pour s'entraider. Ainsi, dès 1859, le monastère de la Pierre-qui-Vire s'est rattaché à une congrégation italienne, la Congrégation de Subiaco, devenue aujourd'hui la Congrégation de Subiaco et du Mont-Cassin, ayant à sa tête un abbé président, élu par le chapitre général.
Que signifie ce changement de nom ? C'est l'aboutissement d'une longue histoire dont le point de départ est constitué par la réforme monastique initiée par le Vénérable Louis Barbo dans le monastère Sainte-Justine de Padoue, en 1408, qui prendra le nom de Congrégation Cassinaise au moment où l'abbaye du Mont-Cassin la rejoint en 1504. Au 19e siècle, un nouveau mouvement de réforme entrepris par le père abbé Pierre-François Casaretto causa des incompréhensions et des divisions qui aboutirent à la nette scission de 1872 avec l'érection de la Congrégation Cassinaise de la Primitive Observance, qui prendra le nom de Congrégation de Subiaco en 1959. Finalement, par décret de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et des Sociétés de Vie Apostolique, en date du 10 février 2013, la Congrégation Cassinaise a été incorporée, selon le souhait exprimé par les chapitres généraux des deux congrégations, à la Congrégation de Subiaco qui devient ainsi la Congrégation de Subiaco et du Mont-Cassin de l'Ordre de saint Benoît.
Les monastères sont actuellement regroupés en huit provinces à travers le monde. Celle de France en compte six : la Pierre-qui-Vire, Belloc, Landévennec, En Calcat, Tournay et Saint-Benoît-sur-Loire ; et deux maisons dépendantes : le Morne-Saint-Benoît, en Haïti, et Saint-Benoît-de-Chauveroche, près de Belfort.
La province est animée par un abbé visiteur, élu par le chapitre provincial qui se réunit tous les quatre ans. L'entraide entre nos monastères se vit à plusieurs niveaux : visite canonique faite tous les trois ans par l'abbé visiteur, réunions annuelles des supérieurs, et des temps de formation commune pour les novices. D'autres lieux de collaboration existent qui réunissent des économes, hôteliers, infirmiers, maîtres des novices, issus aussi d'autres congrégations monastiques masculines et féminines.
Par ailleurs à la Congrégation de Subiaco et du Mont-Cassin sont associés des monastères féminins : Dourgne, Urt, Valognes, Venière, Limon et Valmont ; des Congrégations féminines : Sainte-Bathilde de Vanves et de Notre-Dame du Calvaire ; ainsi que la Fédération du Cœur immaculé de Marie. Ces liens créent un réseau de communion dans la prière, la recherche de Dieu et l'entraide mutuelle.
Des premières fondations jusqu'à Chauveroche
Quand un monastère se développe et que le nombre de moines devient suffisant, il fonde une maison fille dans le but qu'elle-même devienne un jour autonome. Ainsi la Pierre-qui-Vire a fondé le Sacré-Cœur (1872, Oklahoma, USA). Elle a favorisé la fondation de Belloc (1875, France) puis a fondé Kerbénéat (1878, France) aujourd'hui Landévennec. D'autres maisons sont créées à Buckfast (1882, Grande Bretagne) et à En Calcat (1890, France). Cet élan missionnaire trouve un nouveau souffle de 1938 à 1958, avec les fondations de Thiên-An (1940, Viêt Nam), Saint-Benoît-sur-Loire (1944, France), Kep (1952, Cambodge) aujourd'hui disparu, Mahitsy (1954, Madagascar), la Bouenza (1958, Congo Brazzaville). Ces monastères sont devenus indépendants. Mais des liens d'entraide perdurent, à travers la formation, l'envoi temporaire de frères et le soutien économique.
Certains des premiers monastères issus de la Pierre-qui-Vire ont eux-mêmes fondé d'autres monastères. Entre autres, En Calcat a fondé Tournay (Hautes-Pyrénées), Toumliline (Maroc) aujourd'hui disparu, Bouaké (Cote-d'Ivoire), Dzogbégan (Togo), puis Koubri (Burkina Faso) ; Belloc a fondé Niño Dios (Argentine) et Zagnanado devenu Hékanmé (Bénin) ; Landévennec a fondé le Morne-Saint-Benoît (Haïti), Thiên-An a fondé au Viêt Nam Thiên-Hoa, Thiên-Binh, Thiên-Phuoc, etc.
Seule la plus récente fondation, Saint-Benoît-de-Chauveroche, reste maison dépendante de la Pierre-qui-Vire, prieuré fondé en 1980 par cinq frères, dans le Territoire de Belfort. Ils s'installent dans deux maisons du village de Lepuix au pied du ballon d'Alsace, afin d'implanter la vie monastique dans ce jeune diocèse qui n'a pas de communauté de religieux. Par son genre de vie simple, par la qualité de l'accueil offert à tous, par son travail œcuménique sur une terre où les églises de la Réforme sont très vivantes, la communauté de Chauveroche est un lieu de grande vitalité dans l'église locale. Elle compte aujourd'hui six frères.
Les responsables de la formation de différentes congrégations monastiques (hommes et femmes) ont mis en place un cursus de formation intellectuelle (bible, théologie, philosophie, histoire, liturgie) pour les frères et sœurs en formation.
Les études sont validées par un diplôme universitaire canoniquement reconnu.
La pratique monastique, quoique diverse dans les différentes traditions, peut être un pont entre les religions. Les moines, chercheurs d'unification intérieure et d'ouverture à l'absolu, se reconnaissent facilement entre eux et entrent spontanément en dialogue de vie. En nous engageant dans l'assimilation et l'approfondissement de notre propre tradition, le dialogue interreligieux ouvre à la mise en question de cette tradition. Relativiser est aussi mettre en relation, c'est un questionnement utile à l'approfondissement de la foi et une source d'enrichissement spirituel.
Des frères de la Pierre-qui-Vire s'intéressent depuis une trentaine d'années au dialogue interreligieux. En particulier un frère participe régulièrement aux réunions du DIM (Dialogue Interreligieux Monastique), qui organise des rencontres entre moines de différentes religions.