Textes spirituels

Règle de saint Benoît

Commentaires sur
la Règle


Homélies

Méditations

Références bibliographiques



Formations, stages


HOMELIE

28 avril
année 2023-2024

Année B - 5° dim. de Pâques - 28 avril 2024
Ac 9 26-31 ; Ps 221 ; 1° Jn 3 18-24 ; Jn 15 1-8
Homélie du F. Vincent

Tout l’évangile de ce matin nous parle de la vigne. Si nous avons un peu l'habitude de la Bible, nous savons que la vigne fait partie de son patrimoine. De nombreux textes de l'Ancien et du Nouveau Testament en parlent. Cela se comprend : elle est le bien le plus précieux des agriculteurs d'Israël et de tout le Moyen Orient

Avec cette page d’évangile et cette image de la vigne, nous sommes au cœur même de la foi. Il nous est dit que Jésus n’est pas seulement un guide ou un compagnon, il est plus encore qu’un ami ou un frère. Jésus est ma vie. Il est vivant en moi, en nous. Il nous fait vivre de sa vie divine. Il nous dit qu'il est la "vraie vigne" mais pas à lui tout seul ; il est le cep, le tronc auquel il veut rattacher tous ceux qu'il fait vivre : "Je suis la vigne, et vous, les sarments." . Ce que Dieu attend de nous, c'est que nous soyons des rameaux vivants et porteurs de fruits.

Oui, Jésus se dit la « vraie vigne » comme ailleurs dans l’évangile de Jean il se dit « le vrai pain », Un qualificatif qui chez St Jean implique une idée d’accomplissement et d’exclusivité. Dans cette grande histoire du Salut, Jésus est la vraie vigne que le Père a plantée. Jésus est le seul capable de produire des sarments qui porteront des fruits correspondant à l’attente de son Père, à son dessein d’amour.

On peut remarquer aussi qu’il y a un mot qui revient sept fois en quelques lignes, c'est le verbe "demeurer". « Demeurez-en moi ! » nous dit Jésus. Les chrétiens sont des hommes et des femmes qui demeurent dans le Christ. Alors se pose l'inévitable question : Demeurer en Jésus, oui mais comment ? On ne rencontre pas Jésus en direct mais par des intermédiaires. Il y a trois chemins pour cela : Celui de la Parole de Dieu, celui de la prière et des sacrements et celui de la vie quotidienne.

Le chemin de la Parole de Dieu : Pour demeurer dans le Christ, il nous faut demeurer dans sa Parole. Il faut se donner du temps pour l'accueillir. Cette Parole de Dieu nous est donnée par la Bible, l’Évangile. Mais aussi par cette parole qui est proclamée au cours de la liturgie. Nous devons nous interroger ? Est-ce que nous nous donnons du temps pour accueillir cette Parole ? Il est important de prendre le temps d'une réflexion, seuls ou avec d'autres, sur cette Parole de Dieu.

Le deuxième chemin pour demeurer dans le Christ, c'est celui de la prière. Pour demeurer en sa présence, il faut lui parler et l'écouter. C'est la prière fidèle, régulière, fréquente, pas seulement une "petite prière" de temps en temps. Mais une prière qui nous aide à rester en communion avec le Christ. Et cette communion se réalise aussi par les sacrements, le baptême mais aussi l'Eucharistie. Comme nous l’a rappelé le Concile, celle-ci est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation. L’eucharistie nous donne d'être unis au Christ, de faire corps avec Lui. Nous y recevons son amour pour en vivre dans notre vie de tous les jours.

Le troisième chemin ? Celui de la vie quotidienne : Pour demeurer dans le Christ, il n'est pas question de quitter notre vie de tous les jours ni de fuir le monde. Ce qui nous est demandé c'est de nous y enraciner et de porter du fruit. Ce qui fait la valeur d’une vie, ce ne sont pas les belles paroles mais l’amour mutuel, les gestes de partage, d’accueil et de solidarité. Jésus ne nous dit pas : « Soyez productifs », mais « mais soyez féconds. Portez du fruit ; c’est cela qui fait la gloire de mon Père ».

Oui, « demeurez-en moi », nous dit Jésus. « Comme moi en vous ». Formule d’intimité très forte qu’on ne retrouve qu’une autre fois dans l’évangile de St Jean, et c’est à propos de l’eucharistie dont je parlais plus haut. Par cette expression « Demeurez en moi » Jésus nous invite à une union intime, à vivre avec Lui, une communion intérieure, personnelle, un « cœur à cœur ».

Entendons cette parabole de la Vigne Et, nous, les sarments, laissons-nous greffer sur ce cep qu’est le Christ pour vivre pleinement de sa force, de sa vie.

*************

Retour à la sélection...