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HOMELIE

03 mars
année 2023-2024

Année B - 3° dimanche de Carême - 03 mars 2024
Ex 20 1-17 ; Ps 18 ; 1 Co 1 22-25 ; Jn 2 13-25
Homélie du F. Vincent

Les lectures bibliques de ce dimanche forment un tout. Il s’agit d’abord de Dieu qui fait alliance avec les Hébreux au temps de Moïse. Ces derniers n’étaient pas encore un peuple. C’était un ramassis de pauvres gens, esclaves en Egypte et menacés de génocide. Or voilà que Dieu leur parle. Il leur donne sa loi pour leur apprendre à vivre en cohérence les uns avec les autres. Nous trouvons dans le Livre de l’Exode de nombreux textes qui traitent de cas concrets. Mais le plus important c’est ce que nous appelons “les dix commandements”. Ces dix paroles de vie sont comme des balises qui indiquent la route pour aller vers Dieu. Ces dix commandements se résument à deux : Respect de Dieu et respect des autres. Dans un monde marqué par des intolérances de toutes sortes, ce texte biblique vient nous ramener à l’essentiel : Dieu et les autres. Plus tard, Jésus nous dira : Amour de Dieu et amour du prochain. Il précisera même que le prochain c’est celui dont je me fais proche. Saint Jean résumera ces deux commandements en un seul : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés”. Il précisera que la seule façon d’aimer Dieu c’est d’aimer les autres. Celui qui prétend aimer Dieu qu’il ne voit pas et n’aime pas son prochain qu’il voit est un menteur. Voilà ce programme qui nous est proposé pour ce temps du carême : Revenir vers Dieu, nous laisser guider par sa Parole et le suivre sur le chemin qu’il nous montre.

Dans la seconde lecture saint Paul nous invite à faire un pas de plus. La loi de Moïse c’est quelque chose d’important car elle ouvre à la vie. L’homme est appelé à s’y conformer. Cette loi nous montre le péché mais elle ne sauve pas. Le seul qui peut nous sauver c’est Dieu. Si nous voulons comprendre quelque chose à l’amour de Dieu c’est vers la croix du Christ qu’il nous faut regarder. A l’époque, c’était absolument impensable de prêcher un Messie crucifié. Les crucifiés de l’époque étaient soit des terroristes, soit des assassins. Or Jésus a accepté la mort la plus redoutée et la plus méprisée. Il voulait ainsi signifier que l’amour du Père pour l’humanité allait jusqu’au bout de l’infinie tendresse. C’est la folie de Dieu qui fait confiance à tout homme. Aimer comme Dieu aime ne se comprend qu’en regardant la croix. /// Dans l’évangile de saint Jean, nous voyons Jésus très en colère contre les vendeurs du temple. Pourtant ce commerce était bien commode pour les sacrifices. Mais Jésus s’en prend précisément à ceux qui confondent commerce et religion. A cause d’eux, la maison de Dieu est devenue “une maison de trafic”. Il ne supporte pas que les vendeurs de colombes pressurent les fidèles les plus pauvres ni que le culte rendu à Dieu devienne une source de profit illicite.

Il nous faut aller plus loin dans la compréhension de l’évangile. En purifiant le temple, Jésus veut nous apprendre à purifier notre prière. Au temps de Jésus, beaucoup venaient offrir le mouton pour que Dieu les fasse réussir dans leurs affaires. Or Dieu n’a que faire de la boucherie des autels. Il nous appelle à convertir notre prière. Se convertir c’est faire un demi-tour. Les bruits d’argent, tous les calculs que nous pouvons faire sont une insulte à la grandeur de Dieu.
Concernant la prière, il nous faut remettre les choses en place : On ne prie pas pour faire connaître nos besoins à Dieu mais parce qu’il les connaît. On ne prie pas pour être aimés de lui mais parce qu’il nous aime. On ne prie pas pour qu’il soit avec nous dans les bons et les mauvais jours mais parce qu’il est avec nous. Ce n’est pas l’homme qui agit sur Dieu. C’est Dieu qui voudrait bien agir dans le cœur de l’homme. C’est un peu comme lorsque nous ouvrons les volets d’une maison : ce n’est pas nous qui avons fait lever le soleil. C’est nous qui lui avons permis d’entrer dans la maison et de l’illuminer. Pour la prière c’est pareil : ce n’est pas nous qui rappelons à Dieu qu’il doit nous éclairer, mais c’est nous qui lui permettons de nous éclairer. Prier c’est ouvrir les portes et les fenêtres de notre cœur pour accueillir la lumière de Dieu. Cette prière n’est pas un trafic avec Dieu. Elle est accueil de son amour gratuit.
Le seul sacrifice agréable à Dieu c’est celui que le Christ fait de lui-même. De plus le temple dont les juifs sont si fiers n’est qu’un temple de pierre construit par un païen. Plus tard, il sera détruit. Jésus nous annonce que le seul vrai temple de Dieu c’est son corps. Il est la présence de Dieu parmi les hommes. Tout cela, les disciples ne l’ont compris qu’après la résurrection du Christ. Autre message de ce jour : notre cœur est lui aussi un temple. Un temple dans lequel nous sommes invités à accueillir Dieu, et dans lequel il y a sans doute bien des choses encombrantes, des choses à jeter, d’autres qui nous polluent et menacent de nous étouffer. Ce n’est qu’en faisant le ménage en nous que nous pourrons y retrouver Dieu. C’est à ce prix que nous pourrons éviter l’étouffement de notre vie et notre relation avec Lui. Ayons le courage de faire ce ménage de Pâques pour accueillir dignement en nous le Christ ressuscité !

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