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HOMELIE

28 janvier
année 2023-2024

Année B - 4° Dimanche Ord - 28 janvier 2024
Deutéronome 18, 15-20 ; Psaume 94 ; 1 Cor 7 2-35 ; Marc 1, 21-28
Homélie du F. Basile

Frères et soeurs, de la lettre de st Paul, la 2° lecture, je ne dirai pas grand-chose, simplement qu’il y a dans l’Eglise une belle diversité de charismes et d’attachement au Seigneur, que ce soit dans le célibat ou bien dans le mariage, même si Paul met l’accent sur le célibat ; mais que nous soyons mariés, moines ou célibataires, pour vivre notre relation au Seigneur, nous avons besoin de l’Evangile, du Christ, Parole vivante de Dieu ; alors écoutons-le dans ce premier chapitre de l’évangile de Marc.
Jésus arrive à Capharnaüm, accompagné de ses 4 premiers disciples, Simon et André, Jacques et Jean. Et avec eux, devant eux, il va prendre la parole en public, mais pas n’importe où, à la synagogue et le jour du sabbat. Les gens sont stupéfaits de la manière dont il parle, mais plus spécialement les 4 qui l’accompagnent ; ils entendent son enseignement pour la 1° fois et il y a vraiment de la stupeur, un choc, dit le P. David d’En Calcat dans son livre auquel je me réfère : Marc, l’histoire d’un choc, un commentaire qui n’est pas comme les autres. Jésus parle d’une manière toute nouvelle ; Marc ne nous dit pas, hélas, quelles sont ses paroles, mais il relève très bien la question que se posent les gens : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! »
Si Marc insiste bien plus que Matthieu sur la nouveauté radicale du Christ, c’est que tout son évangile tient dans une question : Qui est-il ? Quel est cet homme ? Quel est ce prophète venu de Nazareth ?
Dans le récit de la tempête apaisée, que nous avions hier, au ch 4 de st Marc, ce sont les 12 disciples qui s’interrogent : « Qui donc est-il pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » Ils sont vraiment retournés. Ce n’est qu’au ch 8 que Jésus leur posera lui-même la question : « Qui dites-vous que je suis ? » et Simon-Pierre répondra au nom des autres sous la motion de l’Esprit : « Tu es le Christ. ».
Et c’est tout à la fin de l’Evangile que le dernier à répondre sera le centurion romain : en voyant mourir Jésus, il s’écrie : « Vraiment cet homme était Fils de Dieu »
Dans le passage d’aujourd’hui, l’homme tourmenté par un esprit mauvais, crie à Jésus : « Nous savons qui tu es : le Saint de Dieu» ; cet homme ne savait sans doute pas ce qu’il disait, c’est le démon qui parlait en lui et Jésus le menace : « Tais-toi ! » Mais les 4 disciples sont témoins aujourd’hui, que ce Jésus qui les a appelés à le suivre, porte vraiment en lui quelque chose de neuf. Et nous-mêmes, avons-nous compris cette nouveauté du Christ ? F & S, nous sommes beaucoup trop des habitués de l’évangile : peut-être qu’en écoutant ce passage, vous vous êtes dit ce matin : « Oh il ne se passe pas grand-chose dans l’évangile de ce dimanche ! »
Eh bien non, il y a au moins 2 choses marquantes: d’abord Jésus parle avec autorité, et tous sont frappés, ce qui est plus qu’étonnés : le mot « frapper » en grec a comme en français un sens à la fois physique et psychologique : ils sont sous le coup de la parole de Jésus, ébahis, stupéfaits. Nous devrions l’être toujours quand nous écoutons Jésus dans l’Evangile. Et il faut prendre le mot « autorité » dans toute sa profondeur, c’est ce qui fait naître, le mot « auteur » en français a la même racine, ou encore le mot « augmenter », ce qui donne un plus.
Cette autorité de Jésus n’est pas un pouvoir qui tombe du ciel, qui domine ou qui enferme, mais c’est une force qui libère et qui fait vivre, qui permet de reprendre sa vie en mains. On ne nous dit pas d’où vient cette autorité, il la porte en lui. Il ne parle pas comme les scribes, qui se contentent de répéter la même parole comme une leçon apprise par cœur. C’est là que la 1° lecture, cette parole prophétique de Moïse dans le Deutéronome, prend tout son sens et son actualité : « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur fera se lever un prophète comme moi. Et vous l’écouterez. Je mettrai mes paroles dans sa bouche, dit le Seigneur. » Les scribes connaissaient-ils cette annonce qui rejoignait l’attente du Messie ? Ceux qui la reconnaissent les premiers, ce sont les esprits impurs, ces forces du mal qui en ont peur : « Tu es venu pour nous perdre. »
Voilà donc la 2° cause d’étonnement de ce passage : Jésus n’a pas peur d’affronter l’esprit du mal et il va montrer d’une autre manière son autorité pour libérer par sa parole cet homme, malade, détraqué. « Tais-toi, Sors de cet homme. » Et tous furent à nouveau frappés de stupeur.
Nous pourrions rester insensibles ou indifférents devant ce miracle, qui n’a plus cours aujourd’hui, dans notre monde où les médicaments peuvent suffire à soigner les malades psychiques. Mais le sens de ce 1° exorcisme est très important dans l’évangile de Marc. Cette nouveauté du Christ n’est pas seulement celle d’une parole à entendre, mais celle d’une personne, du Fils de Dieu lui-même, prenant notre condition d’homme, pour sauver et libérer l’humanité blessée par le péché. « Qu’est-ce que cela veut dire ? » Cela veut dire que désormais tout est changé et que l’Adversaire, celui qui tient les hommes enchaînés sous son pouvoir, n’aura pas le dernier mot. Jésus vient nous rendre libres et cela a du sens aujourd’hui, où tant d’hommes et de femmes sont comme aliénés, emprisonnés d’une façon ou d’une autre, fût-ce par la drogue ou par l’argent.
Nous appuyant sur le Christ, venu pour nous sauver et non pas pour nous perdre, nous pouvons lui dire avec le psalmiste : « Dieu, mon libérateur, mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire, louange à toi ! Seigneur Jésus !»

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