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HOMELIE

02 novembre
année 2022-2023

COMMEMORATION DES FIDELES DEFUNTS 2023
Rm 14, 7-9. 10b-12 ; Jn 6, 37-40
Homélie du Père Abbé Luc

Entre nous et nos défunts, il y a un grand mystère… Un grand silence. Que vivent-ils aujourd’hui ? Comment vivent-ils ? Notre foi et notre espérance n’ont que les textes de l’Ecriture pour approcher le mystère. Ceux-ci ne nous donnent pas une vision claire de ce qui se passe exactement. Ils offrent plutôt à la manière impressionniste une palette d’approches variées qui sont autant de convictions que la mort n’est pas le dernier mot de l’existence humaine depuis la résurrection du Christ. La résurrection du Christ, voilà l’évènement central ou l’évènement pivot autour duquel s’est forgé notre foi chrétienne.
Que nous disent les deux textes entendus ce matin ? Paul nous affirme que par sa résurrection, le Christ devient le Seigneur des morts et des vivants. « Le Seigneur », le mot est à prendre dans son sens biblique fort : le Christ ressuscité participe à la dignité divine de Dieu, en tout son être désormais, âme et corps. Il est l’égal de Dieu en puissance et en honneur. Ce faisant en son humanité transformée, pleine des énergies divines, sa seigneurie, sa puissance de vie déborde et englobe tous les êtres humains, les vivants comme les morts. Dès lors, affirme Paul, nous appartenons au Seigneur, aussi bien dans notre mort que dans notre vie. Le Christ ressuscité nous prend dans sa vie, dans son énergie, nous les vivants et tous nos frères défunts. Ce faisant, nous dit Jean, il accomplit la volonté de son Père qui désire que tous aient la vie éternelle, pour qu’aucun ne soit perdu au dernier jour.
Si tel le don opéré par la résurrection du Christ, on pourrait se demander : « Et qu’en est-il de la liberté de l’homme ? » Paul la suggère en évoquant l’image du tribunal de Dieu « que chacun rendra compte à Dieu pour lui-même ». Nous ne sommes pas sauvés malgré nous. De son côté, Jean souligne que notre reconnaissance du Fils du Père, et notre foi en Lui, nous donne accès à la vie éternelle. Notre foi au Christ ouvre l’espace de la relation avec Lui et avec son Père. Le Christ devient notre Seigneur et son Père, notre Père. Notre liberté se joue dans ce consentement à la relation offerte que notre Dieu désire nouer avec nous, dès maintenant et pour l’éternité. Il nous suffit de dire oui, d’écouter sa parole et de la laisser faire son œuvre de salut en nous. Mais nous le savons, dans ce « il suffit », se joue beaucoup de choses. Des moments heureux de plénitude de découverte du mystère de notre Dieu et de son projet sur nous. Mais parfois aussi des moments de résistance de notre part, voire des moments de refus à entrer dans l’élan de vie qu’il nous propose et qui peut nous bousculer.
C’est la conscience de notre propre lourdeur et lenteur à entrer sur le chemin de la vie qui nous fait prier en Eglise pour tous nous défunts. Afin qu’ils soient libérés de toute peur ou toute résistance pour entrer pleinement dans la Vie de Dieu.

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