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HOMELIE

15 octobre
année 2022-2023

Année A - 28° dimanche du Temps Ordinaire - 15 octobre 2023
Is 25 6-9 ; Philip 4 12-20 ; Mt 22 1-14 ;
Homélie du F. Alain

« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célé¬bra les noces de son fils ». Il s’agit donc du Royaume de Dieu, de Dieu, des noces de son Fils avec l’humanité. Histoire de noces, histoire d’amour. Après l’entrée triomphale à Jérusalem, la mort du Christ est inévitable. La parabole souligne d’abord la patience de Dieu, à l’égard d’une partie du peuple de la première alliance qui n’a pas reconnu son Messie. Selon la coutume, les premiers invités ont déjà reçu une invitation écrite. L’heure venue, un serviteur vient les chercher, et se heurte à un refus sans préavis. Contrairement à l’usage, le roi insiste. Nouveau refus, chacun préférant aller à ses affaires. Pire, les serviteurs sont maltraités et tués. Le roi se met alors en colère et fait périr les meurtriers, comme dans la parabole des vignerons homicides. Hélas, la ruine de Jérusalem se profile à l’horizon. Les premiers invités se sont dérobés. Ils se sont exclus eux-mêmes du festin. On fera sans eux. Désormais, tous sont invités, les bons et les méchants. Car l’Eglise des nations n’est pas une Eglise de purs. Sinon il n’y aurait pas de place pour nous. Survient le roi dans la salle pleine de convives. Il voit un homme qui ne porte pas l’habit de noce. Les autres ont pu faire le nécessaire, il pouvait en faire autant. Interrogé, il reste muet. Il n’entre pas dans la joie de la fête, comme le fils ainé d’une autre parabole. Il ne participera pas au banquet, mais sera jeté dans les ténèbres extérieures. La sentence n’est pas une menace, mais insiste sur l’importance de l’enjeu. Tout se termine par la maxime : « beaucoup sont appelés » (les premiers invités comme les derniers), « mais peu sont élus ». Affirmation qui vise à la fois Israël et les nations. Invitation à répondre à l’appel de Dieu, dans la joie symbolisée par l’habit de fête. Car une acceptation sans joie ne vaut guère mieux qu’un refus. Que pourrions-nous retenir, aujourd’hui, de cette initiative gratuite de Dieu, de nos réponses et de nos refus ? Dieu invite tout le monde à partager sa joie et celle de son Fils. Même la colère de Dieu n’est que l’envers de son amour. Amour exposé, où Dieu engage tout ce qu’il est. Notre vocation est donc d’entrer dans la joie de Dieu. On y entre joyeusement, ou on n’y entre pas. Notre péché, personnel et collectif, n’est-il pas de préférer, à la joie offerte, l’engrenage du quotidien ? De ne pas accorder du temps à Dieu, lui qui nous accorde l’éternité ? Comme si notre quotidien ne pouvait pas être illuminé par la joie du Royaume qui vient. Notre espérance est que Dieu sera plus grand que nos refus. Qu’il nous accordera à la fête éternelle. Beaucoup se soucient fort peu du Royaume à venir. D’autres se disent chrétiens non pratiquants. L’image nuptiale de la parabole le suggère : ils sont comme un homme qui dirait à son conjoint : « Je crois à ton amour, mais pour le moment, je ne m’en soucie pas, car je n‘y trouve pas ma joie ». Nous voici appelés à la joie, selon la parole d’Isaïe, qui annonce / ce que Dieu a réalisé et réalisera pour nous au dernier jour, comme le chante l’Apocalypse. « Le Seigneur de l’univers préparera un festin pour tous les peuples. Il essuiera les larmes sur tous les visages, il fera disparaitre la mort pour toujours ». Le croyons-nous ? Dès aujourd’hui, Dieu accueille à sa table / ceux et celles qui rempliront un jour la salle des noces de l’Agneau. Et il nous envoie aux croisées des chemins, afin que tous puissent dire un jour, c’est du moins notre espérance : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions. Exultons, réjouissons-nous, car il nous a sauvés ».

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