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HOMELIE

17 septembre
année 2022-2023

Année A - 24e dimanche du tps Ordinaire – 17 septembre 2023
Si27.30-28.7 ; Rom 14 7-9; Mt 18 21-35 ;
Homélie du F.Hubert


Un homme devait à son roi soixante millions de pièces d’argent. Saisi de compassion, son maître le laissa partir et lui remit sa dette. Il ne lui dit pas : tu me paieras plus tard, ou : tu me paieras une partie. Non, il lui remit sa dette. Une dette au-delà de toute mesure.
Cette parabole nous plonge dans la révélation de ce que Dieu est et fait pour nous, de ce qu’il est et fait en Jésus..
Il nous faut sans cesse revenir au comportement de ce roi qui remet à son serviteur une dette impossible à rembourser. Il s’agit évidemment de l’attitude de Dieu envers nous, lui qui, après nous avoir créé par amour, nous rachète de nos fautes, nous libère du péché, et nous revêt de la robe des fils. Dieu est saisi de compassion devant chacun d’entre nous séduit par la parole du serpent menteur qui a mis en doute la parole divine.

La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs, dit Paul dans la lettre aux Romains. Si le Christ, l’Innocent, est mort pour nous alors que nous étions pécheurs, alors, nous n’avons pas à vivre selon une loi morale, mais, bouleversés par cet acte gratuit, à vivre dans l’action de grâce et la reconnaissance, à avoir un comportement qui soit l’écho de ce par-don de Dieu dont nous sommes l’objet.

Il faut nous laisser bouleverser par ce que Dieu est et fait pour nous. Ma vie, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi, dit Paul aux Galates. Si Dieu nous a tant aimés, nous devons nous aimer les uns les autres, dit st Jean. Notre Père n’attend pas pour nous aimer, que nous ayons remboursé notre dette. Il a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… Mais il attend que nous soyons saisis de compassion les uns pour les autres. Il espère nous voir vivre à son image, selon son Esprit, manifestant, par notre comportement, qui il est et de quelle grâce nous sommes l’objet, de quelle grâce identique ceux qui nous apparaissent comme nos débiteurs, sont aussi l’objet.

Jésus a été livré aux bourreaux, il a pris la place du débiteur, il a « remboursé » pour nous.

Quel était donc ce remboursement ? Que devait l’homme à Dieu ? Croire à son amour, croire à sa parole d’amour, lui répondre : « Tu es mon Père ! » et répondre à tous : « Vous êtes mes frères ! » Ce double cri d’amour a jailli parfaitement du cœur du Fils unique Avec David, Dieu disait : « Mon fils, que ne suis-je mort à ta place ! » Il l’a accompli en Jésus : Dieu est mort pour nous pour que nous vivions.

Oui, il nous faut sans cesse revenir à ce roi saisi de compassion, le regarder dans son Fils qui est son Image, nous laisser toucher, modeler, et convertir. Apprendre de lui à être saisis de compassion envers tout être, nous faire son prochain et son frère. Dans nos sociétés où l’individualisme est tellement prégnant, nous sommes appelés sans cesse à sortir de nous-mêmes pour mettre du lien, aller à la rencontre, créer de la communion, de la bienveillance, ouvrir les chemins du pardon et de la vie renouvelée.

Et comme nous sommes toujours en-deçà d’un tel appel, nous ne pouvons qu’espérer, que le pardon de Dieu aille jusqu’à nous ébranler dans notre dureté lorsque nous ne pardonnons pas à nos frères. Que sa miséricorde détruise même ce péché et nous ouvre enfin à la filiation et à la fraternité que plus rien ne limite !

Ceci est mon corps livré pour vous. Nous entendrons à nouveau cette parole tout à l’heure : elle nous ouvre la grâce. Elle nous fait grâce, elle fait grâce à chacun de nous et à la multitude des hommes.

Combien de fois dois-je pardonner ? Dieu ne se lasse jamais de pardonner. Il est saisi de compassion. Que l’Esprit change nos cœurs de pierre en cœurs de chair ! Soyons des images de Dieu. Notre mission de chrétiens est de révéler qui il est et de faire advenir dès maintenant son règne de grâce.

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