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HOMELIE

27 août
année 2022-2023

Homélie du 21ème dimanche du TO Année A
(Isaïe 22,19-23 ; Romains 11,33-36 ; Matthieu 16,13-20)
Homélie du F. Guillaume

Frères et sœurs, Si nous avons été attentifs à l’écoute de la 1ère lecture du prophète Isaïe dans l’A.T. et à la page d’évangile selon St Matthieu relatant la confession de foi au Christ de Pierre à Césarée, nous aurons pu remarquer qu’un mot est commun aux 2 textes ; celui de clef. Un mot-clé donc en quelque sorte, sur lequel j’aimerais m’arrêter en commençant cette homélie.
« en ce jour-là j’appellerai mon serviteur Eliakim. Je le revêtirai d’une tunique. Je lui remettrai les pouvoirs. Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David. S’il ouvre, personne ne fermera, s’il ferme, personne n’ouvrira. » Et Jésus dit à Pierre : « Je te donnerai les clés du Royaume des cieux. Tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux. Tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié aux Cieux. »
La détention d’une clé ou de plusieurs est donc clairement associée à un pouvoir. Dans les époques anciennes, quand des nations se faisaient la guerre dans le siège d’une ville, les vaincus devaient remettre les clés de la ville, en signe de leur défaite. Il en fut ainsi, lors du siège de Jérusalem, en 1187, quand les chrétiens latins, vaincus, remirent les clés de la Tour de David, la citadelle, au sultan Saladin. Et Jérusalem devint pour un certain temps une ville musulmane, le 3ème lieu de pèlerinage pour les croyants de l’Islam qu’elle est toujours, après La Mecque et Médine.

De nos jours, dans la société numérique où nous sommes entrés, on parle de clés dans les applications informatiques, clés qui donnent accès à d’énormes centres de données et donc de renseignements et d’information, sur les personnes et les entreprises. Ces clés confèrent à ceux qui en disposent un immense pouvoir. La cryptographie est une discipline des mathématiques les plus pointues et attirent non seulement des ingénieurs talentueux mais aussi de jeunes hackers, parfois collégiens ou lycéens qui parviennent à s’introduire, grâce à la découverte de codification sophistiquée, à ces centres de données des administrations, des banques, des grandes entreprises, avec d’éventuels pouvoirs de nuisance.

Jésus, lui, ne se présente pas comme une clé, mais comme une porte, associée à un enclos avec des brebis dont il est le pasteur. Dans le IV° évangile, il s’écrie : « en vérité, en vérité, je vous le dis : je Suis la porte des brebis. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé : il ira et viendra et trouvera de quoi se nourrir. Moi, je suis venu pour que les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance. Frères et sœurs, ces images de clés et de porte peuvent-elles nous parler et nous rejoindre encore dans nos vies chrétiennes ? Les moines du désert, dans leurs combats spirituels contre les pensées qui les traversaient et les troublaient comparaient leur cœur à un lieu gardé par une porte. Ils faisaient le constat suivant : examine chaque pensée et demande-toi (c-à-dire discerne) si elle vient du bon Esprit, tu peux la faire entrer en toi, sinon ferme-lui la porte et ne la laisse surtout pas entrer. Conseil de la garde du cœur, avec les clés de la vigilance et de la prudence, ces clés que n’avaient pas emportées les vierges folles de la parabole des 10 jeunes filles invitées aux noces de l’Epoux et qui se sont heurtées à une porte refermée, refoulées de la salle des convives.

Quelle serait donc la meilleure clé dont nous pourrions faire usage et qui nous serait donnée pour accéder au Royaume ? Il me semble qu’une lecture sincère de l’Evangile répond sans détour : la clé de la miséricorde. C’est grâce à cette clé que nous prenons conscience à la fois de notre misère d’homme mortel et pécheur, et à la fois de la grandeur de notre salut en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nous. Placé entre ces 2 infinis qui nous dépassent en notre origine et en notre fin, comme l’a pensé si fortement Blaise Pascal, nous trouvons dans la proposition de l’Evangile le sens de notre existence, et avec lui, la source de notre liberté et de notre joie. Et cela en toute humilité, le repentir et l’accueil du pardon.

« Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse, et la connaissance de Dieu ! » pouvons-nous alors nous exclamer avec Saint Paul dans la 2nde lecture. Et je voudrai achever cette méditation sur les clés et les portes par le conseil de l’Ange de l’Eglise qui était à Laodicée, mais qui peut être aussi à la Pierre qui Vire aujourd’hui : « Ainsi parle l’Amen, le Témoin fidèle et véritable. Je sais tes œuvres : tu n’es ni froid, ni bouillant. Que n’es-tu froid ou bouillant. Moi, tous ceux que j’aime, je les reprends et les corrige. Sois donc fervent et repens-toi. Voici, je me tiens à ta porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai le repas avec lui, et lui avec moi. »
Ce repas, c’est celui de l’eucharistie que nous célébrons ensemble en ce moment. Que celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que dit l’Esprit dit aux églises.
AMEN

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