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HOMELIE

15 août
année 2022-2023

A - Assomption de Marie- 15 août 2023
Ap 11.19 -12.10 ; 1 Co 15 20-27 ; Lc 1 39-56 ;
Homélie du Père Prieur P.Hubert

L’année liturgique, qui commence avec l’Avent et la venue du Messie dans la chair, s’achève avec la Toussaint, en laquelle nous célébrons la victoire du Christ, non seulement en lui-même avec la Résurrection et l’Ascension, mais aussi dans tous les membres de son Corps, sauvés et comblés de sa lumière et de sa gloire.
Entre Pâques et la Toussaint, au milieu de l’été, nous célébrons l’Assomption de Marie, c’est-à-dire la victoire du Christ en sa Mère, la première des sauvés, la femme bénie parmi toutes les femmes. L’Assomption est comme le prélude de la Toussaint, le premier fruit de la Résurrection du Christ. En Marie, le projet de Dieu, le mystère pascal, est accompli, prémisses de l’accomplissement total lorsque la vie de Dieu sera totalement déployée dans l’humanité entière. La gloire qui transfigure Marie – qui est la gloire même de Dieu – transfigurera aussi nos êtres mortels. La résurrection que Marie reçoit de son Fils, sera aussi notre résurrection.

C’est pour nous faire participer à sa vie divine que Dieu s’est fait chair. Il nous a créés pour que nous vivions de lui. Lorsque nous regardons Marie, il ne faut pas en faire un être différent de nous, mais contempler en elle la réalisation parfaite du désir et de l’œuvre de Dieu. Marie est tout entière investie par la vie de Dieu, par son amour, jusqu’à être comblée de sa Gloire, après son itinéraire d’une vie très ordinaire vécue dans la foi, et être passée par le ravin de la croix. Elle est la première, elle qui, sans retour aucun sur elle-même, a été totalement ouverture à la grâce. Mais, dans son manteau de grâce, qui lui vient du Christ, se rassemblent tous ses enfants, reçus de la parole de Jésus sur la croix : « Femme, voici ton fils ». C’est au pied de la croix qu’elle a traversé la mort, debout, ferme dans sa foi. Et l’Eglise professe que la Mère de Jésus, qui a porté le Verbe de Dieu dans sa chair, n’a pas connu la décomposition de la chair et a été élevée avec son corps dans la gloire de son Fils ressuscité. Première des sauvés, elle a été préservée du péché. Nous aussi, nous serons délivrés du péché, sauvés, rachetés par l’amour du Christ, pardonnés de nos fautes, de nos crimes, de tous nos actes mortifères, et sanctifiés. Le Christ ressuscité est le premier-né d’une multitude de frères. Comblés de sa grâce, renouvelés par l’Esprit, nous serons des créatures nouvelles. Il n’y a qu’une seule sainteté, celle de Dieu, et cette sainteté sera nôtre comme elle est celle de Marie.

  Marie est bénie dans la bénédiction de son fils : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. » Nous aussi, nous sommes bénis, nous dont Jésus s’est fait le frère : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. Il nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs, par Jésus. »

Il y a dix jours, pour la fête de la Transfiguration, nous chantions une très belle hymne dans laquelle nous disions au Christ : Librement tu t'es engagé Sur la voie du Serviteur Mourant dans l'ombre. L'amour a donné sa réponse : Ton corps se transfigure Et tient tout dans sa clarté. A la suite de son Fils, Marie a été servante, elle a traversé la mort dans l’ombre de la croix ; en elle aussi, l’amour a donné sa réponse et nous la croyons tout entière transfigurée par la clarté qui lui vient du Fils unique et de l’Esprit. « Marie, bénie entre toutes les femmes ! »

Lorsque le mal nous apparaît aimable, nos choix sont pervertis. Si nous contemplions davantage l’œuvre de Dieu, et singulièrement son œuvre en Marie, Mère de Jésus, nous serions attirés comme naturellement par ce qui nous apparaîtrait comme hautement désirable. Et nos choix seraient liberté et chemins de vie. « Si tu savais le don de Dieu ! » Malheureusement, nous ne croyons pas assez au don de Dieu. Nous peinons souvent à croire à la promesse de Dieu. A cause des épreuves, à cause du silence de Dieu. Marie a assumé avant nous le combat contre le Dragon, contre l’Adversaire, contre le Menteur. Prions-la pour recevoir par elle la grâce et la fidélité de son Fils. Regardons-la, resplendissante de la gloire de son Fils ressuscité, notre Frère.

« Il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant obéissant jusqu’à la mort. C’est pourquoi Dieu l’a exalté. » Marie a été la servante du Seigneur, dans l’humilité et la foi : c’est pourquoi elle est glorifiée avec son Fils. Ne soyons pas, comme dit st Benoît, « des serviteurs détestables qui n'auront pas voulu suivre le Christ jusqu'à la gloire », Demandons la grâce d’être serviteurs, pour être fils à l’image du Fils. « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en nous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à nos corps mortels par son Esprit qui habite en nous.

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