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HOMELIE

01 novembre
année 2020-2021

TOUSSAINT 2021 Ap 7, 2-4. 9-14 ; 1 Jn 3, 1-3 ; Mt 5, 1-12a Homélie du Père Abbé Luc

Frères et sœurs, A l’écoute de cet évangile, nous pourrions faire un petit exercice. Si je faisais moi-même une liste des béatitudes qu’est ce j’y inscrirai ? Est-ce que je mettrai heureux les pauvres de cœur, ou bien heureux ceux sont contents d’eux-mêmes, heureux ceux qui brillent aux yeux des autres ou encore ceux qui rient toujours à la place d’heureux ceux qui pleurent… heureux ceux qui savent tenir leur position et imposer leur point de vue à la place de heureux les doux ou heureux les miséricordieux. Heureux si je ne suis pas trop dérangé quand je partage ma foi, si je reste bien avec tout le monde, à la place de heureux si l’on vous insulte si l’on vous persécute à cause de mon nom… Ce petit exercice pourrait nous aider à regarder en face qu’en bien des situations, nous pouvons nous surprendre à désirer un bonheur qui n’est pas celui que Jésus nous propose aujourd’hui. Jésus vient questionner notre appétit de bonheur en proposant une autre échelle de mesure. La mesure de Jésus n’est pas la réussite ou le succès en ce monde, mais ce qui peut durer dans la lumière de Dieu. Qu’est-ce qui a du poids, de la valeur à ses yeux, une valeur qui ne passera pas ? La pauvreté de cœur, la douceur, la justice, la miséricorde, la pureté de cœur, la paix, la fidélité dans l’épreuve… Oui, mais ici, il nous faut faire attention… Ce serait une erreur de voir en ces valeurs une nouvelle liste de bonnes œuvres à accomplir…. Non lorsque Jésus nous dit « heureux les miséricordieux » ou « heureux les cœurs », il ne nous donne pas un commandement. Il nous révèle un bonheur qui est déjà là offert, en même temps qu’il est encore devant nous. Il est déjà là : il nous suffit d’ouvrir les yeux pour le reconnaitre à l’œuvre chez les autres, les saints de la porte d’à côté ou bien en nous-mêmes. Ce bonheur est en nos vies comme une petite musique qui murmure : « va de ce côté et tu vas vivre pleinement ». Comme une source qui ne demande qu’à être canalisée pour devenir plus abondante, il coule déjà dans nos vies : c’est le bonheur de l’humilité du cœur, de la pureté, de la miséricorde, de la paix, de la justice que nous goûtons à certains moments, soit que nous en sommes les bénéficiaires, soit qu’il jaillisse en nous… Dieu notre Père et notre créateur a mis en nous ses enfants, créés à son image, le goût de ce bonheur qu’il désire nous partager dans l’éternité.
Et en même temps, ce bonheur est encore à venir comme le souligne bon nombre de verbes de notre évangile qui sont au futur. Les larmes ne seront pleinement essuyées que dans l’au-delà. La soif de justice et de paix ne sera vraiment étanchée que dans la vie reçue de Dieu, Bon et Juste, le Tout miséricordieux. Là où tous les amis du Seigneur nous devancent et se réjouissent. Notre monde, comme notre propre cœur est encore en travail d’enfantement. Jour après jour dans la prière du « notre Père », nous demandons « que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Oui il nous faut demander que la vie du ciel, faite de justice, de miséricorde, de pureté et de paix, selon la volonté du Père, vienne irriguer et renouveler la vie sur cette terre. Cette fête de la Toussaint veut fortifier notre espérance. Le mal, la division, l’orgueil, la violence sous toutes ses formes n’auront pas le dernier mot. Elle veut aussi nous renouveler dans la force d’avancer sur le chemin de la foi, en nous souvenant que « le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le trône et à l’Agneau » pour reprendre les mots de l’Apocalypse. Il n’est pas en notre pouvoir. Oui, vivant en ce monde encore aux prises avec le mal, en en subissant chacun plus ou moins les conséquences, nous tournons nos regards vers Jésus, l’Agneau Vainqueur. Lui, le pleinement pauvre de coeur, doux, miséricordieux, juste, fidèle, pacifique, a vraiment vaincu le mal à sa racine. Son sang versé pour nous par amour nous lave de nos péchés. Lui Seul peut nous sauver, et donner sa pleine mesure à ce bonheur des béatitudes goûté déjà et espéré dans le monde à venir. En rendant grâce maintenant pour la mort et la résurrection de Jésus, nous accueillons sa vie. Aujourd’hui elle nous sauve et lave. Faisons-lui toute la place…

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