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HOMELIE

10 mai
année 2019-2020

Année A - 5° dimanchede Pâque - 10 mai 2020
Ac 6 1-7 ; 1° Pierre 2 4-9 ; Jn 14 1-12
Homélie de F.Bernard

Durant le temps pascal nous apprenons la vie chrétienne, tâche jamais achevée que nous reprenons chaque année.
Apprendre la vie chrétienne, c’est passer d’une connaissance du Christ selon la chair, à une connaissance selon l’Esprit, du Christ et de toutes choses en Christ. C’est, pour reprendre les mots de saint Paul, accéder à une vie nouvelle, devenir une créature nouvelle, où l’être ancien disparaît pour faire place à l‘être nouveau (cf. 2 Cor 5, 16-17).
Les disciples de Jésus avaient connu leur Maître et l’avaient suivi durant sa vie publique, l’avaient confessé comme le Messie qui devait venir, comme celui qui avait les paroles de la vie éternelle. Pourtant ils ont dû se faire à l’idée de son départ, son départ par sa Passion et sa mort pour le retrouver vivant le troisième jour, puis son départ vers la maison du Père au jour de l’Ascension, pour recevoir le don de l’Esprit au jour de la Pentecôte.
Mais nous, comme l’apôtre Paul, nous n’avons pas connu le Christ selon la chair. Cependant nous devons accomplir une démarche semblable pour accéder nous aussi à la connaissance du Christ dans l’Esprit.
A entendre les Évangiles nous prenons conscience que Jésus a préparé ses disciples à son départ, par étapes et avec ménagement. Je m’en vais, leur dit-il, et je vous préparerai une place dans la maison de mon Père. Puis je reviendrai vous prendre avec moi, afin que là où je suis vous soyez vous aussi.
Jésus a multiplié pour eux les images et les comparaisons, pour faire pressentir le mystère de sa personne, le mystère de Dieu. Il s’était déjà donné comme le Pasteur des brebis et aussi la Porte de la bergerie. Maintenant il se désigne comme le Chemin qui conduit au Père, et aussi comme le terme du chemin : Je suis la Vérité et la Vie. Je suis dans le Père et le Père est en moi. Ainsi le vieux rêve de l’homme, le rêve de toujours, voir Dieu, commence à trouver son accomplissement en Jésus : Qui me voit, voit le Père.
Je m’en vais et je reviendrai. Par ces paroles Jésus avait annoncé sa Passion et sa Résurrection, mais aussi ce temps si particulier que nous vivons liturgiquement entre Pâques et Ascension, entre son 1er départ et le second. A lire le récit des Actes des Apôtres en son début, on a l’impression que tout se passe comme avant : le Ressuscité s’est entretenu avec les disciples du Royaume, il a partagé avec eux des repas. En fait il n’en était pas ainsi. Manifesté à ses disciples, dès qu’il était pleinement reconnu par eux, Jésus disparaissait à leurs yeux, car la figure terrestre du Seigneur devait disparaître afin que nul puisse confondre cette figure avec Dieu même. Au terme du temps, quand Jésus paraîtra dans sa Gloire, la Gloire même du Père rayonnant en lui, alors plus aucun malentendu ne sera possible.
Durant ces jours qui nous précèdent des solennités d’Ascension et de Pentecôte, nous entendrons les ultimes paroles de Jésus dans le discours après la Cène, son testament spirituel. Alors Jésus parlera aux disciples non plus en figures mais en toute clarté, annonçant à cinq reprise Celui qui sera cette autre Présence auprès des disciples, après son départ, cet autre Paraclet, l’Esprit Saint qui procède du Père et est envoyé par le Fils. C’est Lui qui conduira les disciples à la vérité tout entière. C’est en Lui qu’ils accèderont à la connaissance spirituelle du Christ et de tout. C’est de Lui que nous recevons notre identité de fils du Père, et le prions en Esprit et vérité.
Les deux premières lectures de ce dimanche nous font connaître quelque chose de la vie de l’Esprit, dans la 1ère génération chrétienne. D’abord l‘institution des sept diacres. Ils furent choisis, pour la présence de l’Esprit en eux et pour leur sagesse., en vue d’un ministère non pas jugé secondaire et dévalué par rapport à celui des Douze -servir les membres de la communauté en leurs besoins premiers- mais pour que dans ce service fraternel le Christ soit reconnu et servi.
Puis l’Apôtre Pierre exhortant ses correspondants à être des pierres vivantes de l’édifice spirituel en construction, l’Église, dont la pierre de fondation est le Christ lui-même. Alors ils pourront offrir des sacrifices spirituels à la gloire du Père et pour le salut du monde.
Notre tâche est définie : connaître dans l’Esprit l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance. Entrer ainsi dans toute la plénitude de Dieu.

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