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HOMELIE

09 décembre
année 2018-2019

Année C - 2e dimanche AVENT - (09/12/2018)
(Ba 5, 1-9 – Ps 125 – Ph 1, 4-6.8-11 – Lc 3, 1-6)
Homélie du F.Jean -Louis

Frères et sœurs, Nous voici au second dimanche de l’Avent. Temps que nous considérons couramment comme une préparation à la fête de Noël, et ce n’est pas faux. Mais c’est aussi le temps de la célébration et de l’attente, dans la veille, de la venue du Christ en gloire, venue qui couronnera tous les actes de Salut de Dieu dans l’histoire des hommes et de l’univers.
De Salut, il en est question d’une façon ou d’une autre dans les différentes lectures de ce jour.

La première lecture, venant du livre du prophète Baruc, chante l’espérance du peuple de Dieu, l’espérance de Jérusalem. Dieu se souvient. Il intervient en faveur de son peuple. Celui-ci peut quitter sa robe de tristesse et de misère pour revêtir la parure de gloire de Dieu, et pour toujours. Les enfants de Jérusalem étaient partis en exil à pied, emmenés par leurs ennemis. C’est Dieu lui-même qui les ramène, portés en triomphe. Et tout ce qui pouvait être obstacle au retour - montagnes, collines, vallées - est aplani pour qu’Israël chemine en sécurité. Sur l’ordre de Dieu, la nature elle-même, vient en aide à Israël par l’ombrage des forêts et des arbres si précieux en pays chaud.
Pas de commune mesure entre la détresse du peuple, pourtant intense, et les bienfaits provoqués par l’intervention de Dieu, intervention décisive et définitive. Par sa miséricorde et sa justice, Dieu conduit son peuple à la lumière de sa propre Gloire, rien que ça ! Et tout cela dans une joie profonde. Car la justice de Dieu n’est pas d’abord une justice de condamnation mais une justice de miséricorde et de Salut.

Le psaume 125 se fait l’écho de cette expérience d’Israël d’avoir été exilé et ramené par Dieu à Sion, c’est-à-dire à Jérusalem. Cela provoque l’admiration des nations païennes. Et là aussi, l’intervention du Seigneur provoque une joie débordante. « Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie. » Voilà encore le Salut de Dieu.

La lettre de saint Paul aux habitants de Philippes, ville du Nord-Est de la Grèce actuelle, nous parle aussi de l’œuvre de Salut menée par Dieu en chacun des chrétiens de cette ville et, par-delà, en chacun de nous. Paul y montre sa confiance en cette action de Dieu qui continue et continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. Il s’agit de la venue en Gloire du Christ. Paul prie pour que tous progressent encore et toujours afin de devenir purs et irréprochables pour ce jour du Christ. Cette œuvre de Salut de Dieu dans le cœur des disciples du Christ se continue encore aujourd’hui. Mais le remarquons-nous vraiment ?

Quant à l’évangile de ce jour, il situe assez précisément et de façon solennelle, le début du ministère de Jean Baptiste. Les historiens le situent aux alentours de l’année 28 de notre ère. Ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel est que Jean Baptiste proclame le Salut de Dieu sous la forme d’un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Et l’évangéliste Luc, s’il ne reprend pas le texte de Baruc que les juifs ne reconnaissent pas comme prophète, cite le prophète Isaïe qui reprend des images semblables. Le chemin vers le Salut de Dieu sera aplani. Les ravins seront comblés et les montagnes et les collines abaissées. Rien ne s’opposera au Salut de Dieu et tout être vivant verra ce Salut.
La prière d’ouverture de cette eucharistie nous invitait à ne pas laisser le souci du quotidien nous entraver dans notre marche à la rencontre du Christ. Elle demandait aussi à Dieu d’éveiller l’intelligence du cœur qui nous permettra de l’accueillir et de nous faire entrer dans sa propre vie.

Frères et sœurs, les différents textes de ce dimanche nous disent bien ce qu’est le Salut de Dieu. Dieu a été sans cesse fidèle à son peuple, et il nous est fidèle. Son désir est de nous faire partager sa vie divine, nous faire entrer dans sa propre vie. En sommes-nous vraiment conscients ? Osons-nous en témoigner ? Si nous prenons le temps de relire les moments importants de notre vie, nous pourrons, comme les prophètes d’Israël, découvrir son action passée et garder ainsi confiance dans l’avenir. Si Dieu est venu à notre aide, il nous viendra encore en aide.
Nous pouvons aussi avoir confiance dans le fait que le Christ vient aujourd’hui dans nos vies et qu’il nous prépare, en faisant grandir en nous l’amour, à l’accueillir lorsqu’il viendra de manière décisive dans la Gloire pour nous introduire pour toujours dans sa vie. Et, par-delà l’attente de la fête de Noël, c’est à cela que l’Avent nous exerce : veiller dans l’attente de cette venue du Christ. Dieu agit dès maintenant en aplanissant en nous les obstacles, les collines, les montagnes, les ravins. Sachons nous laisser travailler par Lui. C’est déjà cela le Salut. C’est cela la joie de l’Avent, c’est cela la Bonne Nouvelle de l’Evangile. Nous pouvons parfois nous laisser décourager par les soucis de la vie, les souffrances de notre monde et Dieu sait s’il y en a. Mais la présence du Seigneur à nos côtés est bien plus que ces soucis, que ces peines. Si nous avons parfois l’impression, devant les drames que vit notre monde, que Dieu est absent, n’oublions jamais qu’il est venu partager en son Fils notre condition et nos souffrances, et elles n’ont pas été un détail dans sa vie.
Toutefois, nous avons à collaborer à ce Salut. Il ne suffit pas d’attendre. Veiller, c’est aussi agir pour que plus de bonté et de justice advienne dans ce monde. A nous de trouver comment aider nos proches, comment concourir à changer les mécanismes qui maintiennent beaucoup de nos contemporains dans la pauvreté ou la misère, comment respecter plus la création. En effet ce Salut concerne aussi toute la création convoquée par Dieu lui-même à y participer.
Le Salut de Dieu est à l’œuvre, chaque jour qui passe. Prenons-en davantage conscience en ce temps de l’Avent et consacrons-nous à le rendre présent dans notre monde. AMEN - 9 décembre 2018

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