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HOMELIE

09 septembre
année 2017-2018

Année B - 23e dimanche TEMPS ORDINAIRE (B) (09/09/2018)
(Is 35, 4-7a – Ps 145 – Jc 2, 1-5 – Mc 7, 31–37)
Homélie du F.Jean-Louis

Frères et sœurs, les lectures de ce dimanche ont une vraie cohérence car toutes nous parlent du souci de Dieu pour les plus pauvres, les mal-lotis de la vie, les rejetés. C'est un regard d'espérance qui nous est ici offert. Mais aussi une exigence pour tous ceux qui se disent disciples du Christ.

Les paroles du livre d'Isaïe adressées au peuple en exil à Babylone sont pleines d'espérance. Pourtant, on parle de vengeance, de revanche de Dieu. Il est courant de dire que le Dieu de l’Ancien Testament est le Dieu de la violence, de la colère, de la vengeance ...
Or, en quoi consiste ici la vengeance de Dieu ? Il s'agit de sauver son peuple de l'exil. Il s'agit d'ouvrir les yeux des aveugles, les oreilles des sourds et la bouche du muet. Il s'agit de guérir le boiteux et d'aller jusqu'à faire jaillir l'eau dans le désert, de faire couler des torrents dans les terres arides et de transformer la terre brûlante en lac. Bref, il s'agit d'un renversement complet vers plus de vie, infiniment plus de vie. Nous pouvons voir ici que la vengeance de Dieu n'a rien à voir avec nos vengeances humaines destructrices. Ici, la vengeance de Dieu est créatrice de salut, de vie.

Le psaume qui suit la 1ère lecture montre bien de quel côté est Dieu. Du côté des opprimés, des affamés, des enchaînés, des accablés, de l'étranger, de la veuve et de l'orphelin, bref, du côté des gens fragiles et rejetés de la société, du temps.

La seconde lecture n'est pas écrite par un militant marxiste égaré au 1er siècle mais insiste avec force sur l'attention qui doit être portée, dans les assemblées chrétiennes, aux plus pauvres plutôt que de rendre honneur aux plus riches. Et nous savons bien qu'après 2000 ans de christianisme, il y a encore du travail à faire en ce sens.

Quant à l'évangile, il nous montre Jésus en plein territoire de la Décapole, c'est-à-dire en plein territoire païen. Et tout porte à croire que c'est bien un païen que Jésus guérit. Ce qui ne devait pas manquer de surprendre ceux qui étaient persuadés que le Messie leur était réservé, qu'il était en quelque sorte leur propriété. Pour eux, les païens étaient certainement des gens à éviter et le Christ contredit fortement leurs évidences. Frères et sœurs, nous connaissons ces textes. Nous les avons sans doute déjà entendus de nombreuses fois. Et pourtant, la réalité montre que la répétition liturgique de ces textes est plus que nécessaire.

Nous le savons bien, il ne manque pas de personnes pour penser que des prêtres, des évêques ou le pape François s'occupent trop de questions sociales et pas assez de questions spirituelles. Qu'ils sont un peu naïfs dans leurs demandes répétées d'accueil des migrants, de plus de justice pour les plus pauvres. Peut-être avons-nous pris l'habitude, pour garder bonne conscience devant les scandales de notre monde, d'aseptiser les écritures saintes et leur contenu. De ne retenir que ce qui nous arrange et nous évite de remettre trop en cause nos modes de vie.

Mais les lectures d’aujourd’hui nous montrent bien que Dieu est du côté de ceux qui sont fragiles, rejetés, méprisés. Nous avons écouté des textes qui sont certainement à l'arrière-fond de la pensée du pape François et de beaucoup de chrétiens qui travaillent à faire évoluer les mécanismes de notre monde. Mécanismes qui maintiennent une majorité des gens dans la pauvreté ou l'exclusion. Le problème, c'est que ni les Écritures, ni le pape ne donnent de recette concrète pour agir aujourd'hui. Nous avons à utiliser notre imagination, notre savoir-faire, notre cœur aussi. Il ne s'agit pas de bouleverser toute la société. Cela ne fera que nous décourager. Il s'agit d'agir là où nous sommes. Nous informer sur ce qui est possible de faire pour qu'il soit fait justice aux opprimés, que le pain soit donné (de façon durable) à tous, que les étrangers soient protégés ...

Tout n'est pas possible mais Dieu compte sur nous. C'est par nous qu'Il compte passer pour accomplir sa volonté.

Dimanche dernier, l’épître de Jacques nous disait : « Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. »

Le Seigneur compte sur nous, et sans doute que si nous acceptons de nous mettre en route sur ce chemin difficile de conversion de nos habitudes de penser et d'agir, nous découvrirons que des chemins de bonheur s'ouvrent également pour nous. AMEN

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