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HOMELIE

20 mai
année 2017-2018

Année B - PENTECÔTE 20 MAI 2018 -
Ac 2, 1-11; Ga 5, 16-25 ; Jn 15, 26...16,15
Homélie du Père Abbé Luc

« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière ». Telle la promesse que Jésus fait à ses disciples, et à nous aussi frères et sœurs : nous conduire dans la vérité toute entière. A ses disciples, durant sa vie terrestre, Jésus avait dit : « suivez-moi, venez à ma suite ». Mais au moment où Jésus quitte cette terre pour aller vers le Père, comment suivre Jésus qu’on ne verra plus, comment écoutez sa parole ? « L’Esprit de Vérité rendra témoignage en ma faveur, il vous conduira dans la vérité toute entière », nous assure Jésus. Dans un autre passage, Jésus annonce que l’Esprit Saint nous fera souvenir de tout ce qu’il a dit (Jn 14, 26). Oui, désormais, à la suite de Jésus ressuscité, l’Esprit Saint est notre guide, notre maitre intérieur pour nous rappeler les paroles de Jésus, pour nous les faire comprendre, et nous conduire dans la vérité toute entière. En cette fête de Pentecôte, réjouissons-nous de ce don de l’Esprit qui nous est fait, et en Eglise et personnellement. Si on regarde en arrière, nous pouvons mesurer combien depuis 2000 ans, l’Esprit Saint n’a cessé de conduire l’Eglise vers la vérité toute entière. Peu à peu, à travers la réflexion des théologiens, assumée par les conciles, l’Eglise a mieux compris le mystère de Dieu, en sa vie trinitaire qui unit le Père au Fils dans l’Esprit. Peu à peu, l’Eglise est entrée dans une intelligence plus profonde du mystère du Dieu Amour, plein de miséricorde pour les hommes que nous sommes. L’Esprit l’a conduit au gré des tâtonnements et des impasses humaines, sans jamais l’abandonner dans les ornières où elle pouvait être tombée. Peu à peu, l’Eglise s’ouvre à une autre façon de comprendre son rôle dans l’histoire et dans le monde, comme une Eglise servante et pauvre, tournée vers tous. A l’écoute des aspirations des hommes, le concile Vatican II a tracé de nouvelles perspectives d’ouverture, de dialogue pour aller à la rencontre des autres religions. Certains ont pu craindre qu’on ait changé l’évangile. Mais comme le disait St Jean XXIII, « ce n’est pas l’évangile qui a changé, c’est nous qui commençons à mieux le comprendre ». Oui, l’Esprit Saint conduit l’Eglise et l’humanité vers la vérité toute entière. Une vérité qui dépasse toujours nos vues limitées. Comme la première lecture le suggère en forme de prophétie, l’Esprit conduit son Eglise pour qu’elle aille à la rencontre de tous les peuples, de toutes les cultures, afin de rendre témoignage de la Bonne Nouvelle de la mort et de la résurrection de Jésus. Dans la rencontre des cultures, l’Eglise grandit dans la compréhension de la vérité dont elle est porteuse, vérité qui la dépasse et qu’elle cherche toujours elle-même à mieux accueillir. Immense travail, et immense confiance de l’Esprit pour les pauvres instruments que nous sommes.

Chacun aussi personnellement, l’Esprit Saint nous conduit vers la vérité toute entière, la vérité que nous sommes et que nous portons en creux. Une des quêtes profondes de tout homme pourrait se résumer dans l’adage de la Grèce antique, qui a inspiré les philosophes : « connais-toi toi-même »… Nous restons un mystère pour nous-mêmes et nous cherchons à mieux nous connaitre. Sur ce chemin, l’Esprit Saint s’offre comme un guide sûr. Paul nous invite à nous mettre sous sa conduite. Si en nous, se vit parfois un affrontement entre les forces obscures et les forces de lumière, Paul nous révèle que l’Esprit Saint est à l’œuvre pour produire en nous « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maitrise de soi »… Notre vérité profonde n’est pas du côté des forces obscures qui nous abaissent, nous divisent intérieurement et collectivement, ou encore du côté des forces qui nous avilissent. Notre vérité profonde est à chercher et à accueillir du côté de tout ce qui nous établit dans la paix, dans la joie, du côté de tout ce qui nous relit aux autres pour tisser la communion dans la reconnaissance des dons de chacun. Notre vérité profonde est moins du côté de l’affirmation de soi que du côté de l’humble présence aux autres pour apporter sa pierre à l’édifice. La lutte est parfois difficile, car les choses sont souvent mélangées. Il nous faut discerner. Travail incessant à reprendre chaque jour. Pour entrer dans cette vérité, tournons nos regards vers Jésus. Sa vie a été toute entière sous la conduite de l’Esprit Saint. Elle a produit « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maitrise de soi ». Regardons tant de témoins de l’évangile qui ont laissé transparaitre dans leur vie la douce et forte présence de l’Esprit. Demandons encore à l’Esprit Saint d’être notre guide. Il nous est offert en cette eucharistie. - 20 mai 2018

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