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HOMELIE

15 avril
année 2017-2018

Année B - 3ème DIMANCHE DE PAQUES, 15 avril 2018
1ere lecture : Actes des Apôtres, 3,13-15 et 17-19 2eme lecture : 1ère Lettre de Jean, 2,1-5a Évangile selon saint Luc, 24,35-48
Homélie du F.Matthieu

Dans cet Evangile, comme dans celui qui le précède chez Luc, les "pèlerins d'Emmaüs", Jésus se manifeste à ses disciples et leur donne son dernier enseignement.
Il apparaît au milieu d’eux, ressuscité, vivant, comme pour les rendre familiers à cette nouvelle forme de présence qui est désormais la sienne et dont il sait à quel point elle peut être déconcertante… effrayante même : « saisis de frayeur de de crainte », Jésus les voit « bouleversés ».
Les « disciples croient voir un esprit ». Et le premier soin de Jésus est de leur faire voir « ses mains et ses pieds » pour leur manifester déjà que c’est bien lui, leur maître ! et il se laisse toucher pour qu’ils touchent précisément « sa chair et ses os ».
Et voilà les disciples dans la joie, mais qui « n’osent pas encore y croire et restent saisis d’étonnement. » Alors Jésus va manger devant eux une part de poisson grillé, pour sceller définitivement dans leur esprit sa nouvelle forme de présence. Tout, dans l'ensemble du récit, veut nous faire comprendre que la résurrection affecte le corps et pas seulement ce que l'on nomme « l’esprit ». Il ne s'agit pas d'immortalité mais de résurrection. Paul, lorsqu’il parlera dans sa première lettre aux Corinthiens (15, 35 et sv.) de la Résurrection, risquera l’expression tout en contraste de « corps spirituel » (1 Co 15,44). La chair, c'est-à-dire l'humanité corporelle concrète, est constamment opposée à l'esprit, mais Paul affirme ici que finalement, dans la suite du Christ ressuscité, la contradiction est surmontée, pour lui d’abord, et le sera pour nous à sa suite. Reste la question : mais qu'est-ce qu'un corps spirituel ? Les Corinthiens se le demandaient déjà. La réponse de Paul, comparant notre corps actuel à la graine décomposée en terre et le corps à venir à l'épi qui en sort, n'est qu'une image, mais elle a le mérite de souligner une continuité entre le corps actuel et le corps à venir, et aussi la transformation extraordinaire de ce dernier par rapport au premier.
Mais, dans notre Evangile, une telle réponse ne semble absolument pas la préoccupation de Jésus ; après s’être fait reconnaître, nous pourrions dire « expérimentalement », pour ce qu’il est maintenant, Jésus passe à un enseignement qu’il juge évidemment beaucoup plus décisif et qui va effectivement illuminer toute la vie de l’Eglise en lui donnant le moyen permanent d’approfondir la vraie connaissance de Dieu et de son mystère de salut dans le Christ mort et ressuscité pour "toutes les nations en commençant par Jérusalem."
Jésus enseigne à ces disciples à lire les Ecritures, Moïse, les Prophètes et les Psaumes avec l’intelligence qu’il nous en donne par son Esprit, et à y trouver tout ce qui le concerne : "...il faut que s'accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes." Pierre, dans les Actes des Apôtres, qui étaient notre première lecture, a parfaitement intégré l’enseignement : "Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé par la bouche de tous les prophètes : que le Christ, son Messie, souffrirait."
Cette "annonce des prophètes", c'est le dessein de salut qui se réalise dans le Mystère pascal, c'est d’abord cela "la compréhension des Ecritures" à laquelle Jésus ouvre l’esprit des disciples : "Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait et qu’il ressusciterait d'entre les morts le troisième jour..." Ce à quoi fait encore écho la proclamation de Pierre, rappelant à ses auditeurs de Jérusalem l'histoire toute récente de la Passion. Mais notre évangile ajoute pour éclairer complètement le dessein de salut de Dieu sur le monde : "… et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations en commençant par Jérusalem. A vous d’en être les témoins." La seconde lecture, tirée de la première lettre de Jean, énonce aussi cette vérité avec force : "… nous avons un défenseur devant le Père, Jésus Christ, le Juste. C’est lui qui, par son sacrifice, obtient le pardon de nos péchés, non seulement des nôtres, mais encore de ceux du monde entier."
Cette Révélation de notre présent comme de notre avenir peut déjà nous combler de joie et elle se déploiera de plus en plus au fil de notre méditation des Ecritures, Premier Testament d’abord, Nouveau Testament ensuite.

C’est notre histoire, l’histoire de notre monde, qui s’éclaire pour nous dans l’écoute et la méditation des Ecritures.
Nous aussi, nous devons aujourd’hui en être les témoins : le salut est définitivement ouvert à tous les hommes en Jésus-Christ, mort et ressuscité, pour nous ! C’est pour toujours la Bonne Nouvelle de Pâques ! - 15 avril 2018

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