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HOMELIE

18 mars
année 2017-2018

Année B – 5° dimanche de Carême – 18 mars 2018
Jér 31 31-34 ; Heb 5 7-9 ; Jn 12 20-33 ;
Homélie du F.Jean-Noël

« Voir Jésus ». Tout Jérusalem ne parlait que de lui, se bousculait pour le voir, on grippait même aux arbres pour le voir, comme Zacharie. On nous dit même que les deux méchants Hérode – celui de Noël et celui de la Passion – avaient brûlé de le voir. Alors, que quelques non-juifs, des « craignants Dieu » montés en pèlerinage aient demandé à voir celui dont toute la ville parlait, n’a rien d’étonnant.
Ce qui l’est plus, c’est la réponse de Jésus : Bizarre. Apparemment « à côté ». Ce n’est plus le « Venez et Voyez » qui avait engagé les premiers disciples pour un long compagnonnage où il se donnait à voir. Que se passe-t-il donc ?
Il y a que le temps presse. Jésus sait son Heure arrivée. Il ne peut plus compter sur un long temps pour se donner à voir. D’ailleurs est-ce que cela aurait même suffi ? On se souvient de son soupir « Depuis si longtemps avec toi, Philippe, et tu ne me connais pas ! » (Jn 14 9). Il lui faut donc se mettre à parler clair. Et les disciples s’en aperçoivent vite : « Voilà maintenant que tu parles ouvertement » (Jn 16 29)
Mais, alors, qu’y-a –t-il donc à voir de Jésus, si la fréquentation quotidienne ne suffit pas, si il ne suffit pas de dire : « Mais voyons, c’est le charpentier de Nazareth ». Il y a que, dans l’urgence, la réponse à cette question de le dernière heure ne doit pas prêter à confusion ! C’est donc le dernier mot, ou presque – de Jésus sur lui-même, comme son secret. C’est tellement vrai qu’une de nos hymnes le reprend avec bonheur : Il nous révèle, - l’âpre secret du grain qui meurt – le sang versé. - L’amour Vainqueur,- et cette croix qui nous relève. - Le fruit porté dans le lumière ».
Oui, son dernier mot et pas adressé à seulement ces quelques craignants Dieu, mais encore à nous, aujourd’hui ; à 15 jours de la Vigile pascale, où, tous ensemble, nous allons nous recaler sur le chemin de Jésus.
Et dans huit jours, ce sera encore plus clair avec ce passage de la lettre aux Philippiens qui a tout l’air de citer une hymne des premières communautés chrétiennes s’inspirant déjà de cette parabole du grain tombé en terre pour chanter leur Seigneur et son chemin : « De condition divine prenant la condition de Serviteur.. abaissé .. obéissant jusqu’à la mort, la mort sur une croix .. Dieu l’a exalté, l’a doté du Nom au dessus de tout nom ». (Ph 2 6-11)
C’est quand même autre chose que notre parabole. C’est au-delà, mais c’est le même mouvement. Ces premières communautés chrétiennes avaient bien tout compris
Et notons bien : Paul fait précéder sa citation d’un appel pressant : « Ayez entre vous ces sentiments qui étaient dans le Christ Jésus ». C’est donc aussi notre secret, notre chemin à la suite du Christ.

Il ne nous reste plus que quinze jours pour demander ensemble ce « cœur nouveau », évoqué dans la première lecture, ce cœur nouveau requis par la Nouvelle Alliance dont le Christ est le grand Passeur.
Une prière instante donc : « O Seigneur, envoie ton Esprit, renouvelle mon cœur en profondeur ». Tiens –moi sur ton chemin. (18 mars 2018)

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