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HOMELIE

11 février
année 2017-2018

Année B - 6e dimanche ordinaire - 11 février 2018
Lev. 13, 1-2 & 45-46 Ps. 31 Marc 1. 40-45
Homélie du F.Ghislain

De l’évangile que nous venons d’entendre, je voudrais retenir une seule chose, une question. Un lépreux a eu foi en Jésus, il a quitté son ghetto malgré les interdits, il a demandé la guérison et Jésus, ému de compassion, l’a lui a accordée, dans les termes mêmes de la demande : « Si tu veux, tu peux me guérir. – Je le veux, sois guéri ». Alors pourquoi Jésus le renvoie-t-il immédiatement, et de manière, on peut bien le dire, peu agréable.
Le texte que nous avons entendu : « avec fermeté, Jésus le renvoya » est la traduction très adoucie d’un original grec beaucoup plus carré, presque désagréable, et qu’on pourrait rendre ainsi : « J‘ai fait ce que tu me demandais : te voilà guéri. D’accord ! Maintenant, tais-toi et va-t-en. Tu connais notre Loi. Un lépreux guéri doit offrir des sacrifices, oiseaux et petit bétail, et accomplir des rites de purification. Ne traîne pas, va au Temple, trouve un prêtre et fais ce qui est prescrit pour obéir à la Loi de Dieu. Si le prêtre te demande comment tu as été guéri, dis le lui sans faire de phrases : «j’ai été guéri par une parole de Jésus de Nazareth », puis retourne chez toi et tâche désormais de vivre comme il faut. Et maintenant file et garde ta langue ».
Le lépreux guéri a dû être un peu abasourdi et ne pas en croire ses oreilles. En fait il n’a pas réalisé le pourquoi cette sortie, il ne l’a pas vraiment entendue. Certes, il est parti, mais à tous les présents, à tous les passants, à tous les gens rencontrés, avec force gestes et faconde orientale, il a raconté ce qui lui était arrivé et a fait en quelque sorte de la publicité à Jésus. Du coup, celui-ci s’est trouvé encore plus assailli par les foules en quête de miracle pour eux ou pour leurs proches, et il dû fuir la ville, pour être rattrapé d’ailleurs à la campagne par les gens.
Mais pourquoi donc Jésus voulait-il ce silence sur le miracle ? Parce que, à faire trop de bruit sur le prodige, on risque de se tromper sur l’identité de Jésus. Jésus n’est pas un thaumaturge. A le voir comme un faiseur de miracles, on le regarde du côté du bien qu’il peut faire aux uns et aux autres, on ne s’attarde pas à le connaître, Lui. Qui est-il ? Si le lépreux guéri avait suivi les consignes de Jésus, il aurait rapporté les faits au seul prêtre, et celui-ci alors se serait posé les vraies questions. Ce Jésus de Nazareth est un juif fidèle, puisqu’il envoie le guéri accomplir la Loi. Et en même temps, il fait des choses que personne ne peut faire par soi-même. Il faut donc que l’Esprit de Dieu soit en lui. Il importe alors au plus haut point de l’écouter, d’entendre ce qu’il dit sur le Royaume de Dieu, sur sa mission…Petit à petit, au prêtre de bonne volonté ou au pharisien fidèle, il apparaîtrait pour ce qu’il est : le Messie, l’envoyé de Dieu, le prophète du Royaume, finalement le Fils. Parce qu’il est cela, il fait des miracles. Si on s’arrête au miracle, on ne va pas jusqu’à la personne elle-même du Christ, on ne se convertit pas à Lui, on reste à la surface, on n’entre pas vraiment dans l’évangile. Les lectures d’aujourd’hui nous invitent donc à nous interroger sur notre connaissance de Jésus. Tout de suite, nous allons chanter le Credo. Nous pourrions prendre le temps aujourd’hui de vérifier ce qu’il signifie pour nous, concrètement, du matin jusqu’au soir, jour après jour : « Je crois en Jésus Christ, fils unique de Dieu, qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, qui a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout puissant, d’où il viendra pour juger les vivants et les morts ». Est-ce que nous croyons cela, est-ce nous connaissons ce Jésus-là, de plus en plus, de mieux en mieux ? Est-ce que nous écoutons la parole qui sort de ses lèvres ? Est-ce que nous méditons inlassablement sa mort et sa résurrection ? Sûrement, nous pouvons dire oui, mais sûrement aussi nous pouvons progresser à l’infini. C’est ce qu’il nous faut désirer aujourd’hui et demander les uns pour les autres. Connaître Jésus, connaître Jésus, connaitre Jésus. - 11 février 2018

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