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HOMELIE

14 février
année 2017-2018

Mercredi des CENDRES - 14.02.2018
Jl 2, 12-18 ; 2 Co 5, 20-6, 2 ; Mt 6,1-6, 16-18
Homélie du Père Abbé Luc

Frères et Sœurs, Les lectures de ce jour se font toutes pressantes, sur le mode impératif : « Revenez à moi de tout votre cœur, déchirez vos cœurs, non vos vêtements, revenez au Seigneur votre Dieu… » dit le prophète Joël. De son côté st Paul insiste : « laissez-vous réconcilier avec Dieu ». Et Jésus dans l’évangile est net : « quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, quand tu pries, retire-toi dans la pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent…quand tu jeûne, parfume-toi la tête et lave-toi le visage … »
Ces demandes nous sont adressées aussi à nous aujourd’hui. Comment allons-nous les accueillir ? Quelle voix allons-nous entendre derrière ces paroles abruptes ? La voix d’un maitre exigeant, voire dur ou bien la voix d’un Père qui nous aime ? Nous n’aimons pas être bousculés. Souvent dans la vie quotidienne, nous supportons avec peine qu’une autre personne nous parle avec des impératifs… « Quand même, mais pour qui se prend-il ? » Notre susceptibilité montre vite son air outré, au risque de ne plus savoir entendre, ni accueillir la vie qui bouscule nos somnolences… Aujourd’hui, c’est la voix d’un Père qui nous aime que nous sommes conviés à entendre dans ces demandes insistantes. Un Père qui a un grand désir que nous partagions plus étroitement son intimité. Il nous redit qu’Il nous accueille gratuitement, depuis que Jésus a opéré l’œuvre de réconciliation en son sang versé. Comme nous le prierons dans la prière eucharistique : « Toi Dieu de tendresse et de pitié, sans te lasser tu offres ton pardon, et tu invites l’homme pécheur à s’en remettre à ta seule bonté. Bien loin de te résigner à nos ruptures d’alliance, tu as noué entre l’humanité et toi, par ton Fils, Jésus, notre Seigneur, un lien nouveau, si fort que rien ne pourra le défaire ». Notre Père est toujours prêt à faire le premier pas par son pardon offert, par sa grâce qui nous cherche en Jésus, par son Esprit qui nous attire à lui.
Son appel nous entraine sur un chemin concret, non un chemin qui serait une sorte de parcours du combattant pour accomplir des exploits. Non, mais un chemin qui nous engage à plus de vérité sous le regard de notre Père. Il pourrait y avoir une façon de vivre l’appel à la prière, au jeûne et à l’aumône, comme des prescriptions à accomplir par obéissance, en les vivant du dehors. Ou encore, en se regardant soi-même en train de faire de bonnes choses au risque d’en tirer orgueil ou vaine gloire aux yeux des autres. Jésus dans l’évangile veut nous éviter cette dérive où l’on se met au centre. Il nous engage à remettre Dieu au centre. Vivre la prière, le jeûne et toute une discipline de vie, ainsi que l’aumône et toutes les marques de charité sous le seul regard de Dieu. Ce faisant, il donne laisse pressentir à quelle intimité avec notre Père nous sommes appelés, une intimité que lui-même a vécu. Oui, notre cœur, notre vie la plus intime a du prix aux yeux de Dieu. Et il désire que nous nous présentions en vérité devant lui, sans faux semblants, purifiés de toute recherche de nous-mêmes, pauvre comme nous sommes, mais vrais. Oui accueillons avec joie ce désir de notre Dieu de nous voir plus simple, vrai et libre sous son regard. Les cendres que nous allons recevoir nous remettent devant cette vérité, non pour nous abaisser, mais pour nous purifier de toute illusion sur nous-mêmes. Poussière, nous sommes mais poussière animée très aimée par Dieu, poussière appelée à se donner par amour.
Dans le mémorial de la mort et de la résurrection du Christ célébré maintenant, laissons-nous purifier et sauver, pour aimer comme Lui, par Lui, avec Lui et en Lui. 14 février 2018

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