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HOMELIE

01 octobre
année 2016-2017

Année A -26e dimanche TO - (01/10/2017)
(Ezékiel 18,25-28 – Ps 24 – Philippiens 2, 1-11 – Matthieu 21, 28-32)
Homélie du F.Jean-Louis

Frères et sœurs, Les lectures de ce jour peuvent nous laisser sur une double impression : de confiance mais aussi d’inquiétude.
Confiance car celui qui fait le bien sera récompensé car, comme dit le psaume chanté tout à l’heure : « l’amour du Seigneur est de toujours à toujours. » Et si nous avons les dispositions qui sont dans le Christ, comme le dit la seconde lecture, nous suivrons le chemin du Christ, obéissant jusqu’à la mort mais exalté par le Père.
Inquiétude car la première lecture, tirée du livre du prophète Ezékiel et l’évangile d’aujourd’hui nous rappellent que rien n’est joué d’avance. Que le juste, s’il se détourne de sa justice, mourra, que le fils qui dit oui immédiatement à la demande de son père, peut ne pas obéir ensuite.
Certes, cette inquiétude peut être tempérée par le fait que le méchant peut lui aussi se convertir et que le fils qui dit non peut ensuite se reprendre et obéir. Mais quand même, ces textes peuvent nous laisser dans un état d’esprit incertain voire inquiet. Et si nous nous situons, comme les grands prêtres et les anciens, dans le clan des justes, nous devons bien constater que la parole du Christ n’est pas sans inquiéter.
En fait, si nous nous situons dans le clan des justes et d’une justice acquise par nos propres forces, alors nous pouvons craindre d’être un jour moins forts, de nous détourner de cette justice et de commettre le mal comme le dit le prophète Ezékiel. Car nous savons bien que nous sommes fragiles. Ou encore nous pouvons être celui qui dit « oui » mais ne fait pas.
Mais si nous savons, comme le dit le psaume de ce jour, nous laisser enseigner par le Seigneur, si nous reconnaissons que c’est Lui qui nous sauve, si nous croyons que le Seigneur se rappelle sans cesse sa tendresse, son amour de toujours, si nous croyons fermement qu’Il oublie les révoltes, les péchés de notre jeunesse, si nous croyons encore qu’Il est bon, qu’il montre aux pécheurs le chemin, qu’Il enseigne aux humbles son chemin, et que nous nous acceptons humblement comme pécheurs, attendant tout de la grâce de Dieu, alors, nous n’avons rien à craindre.
En fait, nous le savons, nous pouvons être à la fois celui qui dit oui et ne va pas et celui qui ne veut pas aller puis se ravise et obéit. Nous ne sommes pas tout l’un ou tout l’autre. L’erreur serait de se croire définitivement juste. C’est cela que reproche le Christ aux grands prêtres et aux anciens.
Et sa parole est choquante pour les esprits du temps. Les publicains et les prostituées, deux catégories de personnes que tout le monde montre du doigt, précèdent l’élite de la société religieuse du temps dans le Royaume.
Frères et sœurs, le Christ ne cesse de rappeler dans son évangile qu’il est venu pour les pauvres et les pécheurs, les malades et ceux qui sont considérés comme moins que rien par les gens qui se disent religieux.
Nous savons combien il est difficile pour nous d’avoir de la considération pour ceux qui ne sont pas comme nous, pour les étrangers, les migrants, les personnes que nous considérons de mauvaise vie, etc … Il n’est pas difficile de transposer aujourd’hui cet évangile finalement très actuel. Le Christ, ne nous donne pas de recette concrète. Il confie cela à notre imagination. Mais le Christ pose des principes très fermes. Saint Paul les reprends dans la seconde lecture : être assez humble pour estimer les autres supérieurs à soi, ne pas se préoccuper de ses propres intérêts mais de ceux des autres. Soyons humbles comme le Christ a été humble, et de façon radicale.
Tous cela, nous ne le pouvons pas par nos propres forces, mais nous pouvons demander au Seigneur de nous diriger, de nous faire connaître sa route, sa volonté.
Les difficultés qu’a le Pape François à faire passer un message d’accueil et de tolérance montre qu’il n’est pas simple, même pour les chrétiens, de vivre la radicalité de l’Evangile et que nous-mêmes, nous pouvons parfois ou souvent, préférer des arrangements faciles et commodes pour notre confort. Pourtant le Pape persiste à demander non pas d’invoquer une identité chrétienne mais de vivre ses valeurs inspirées du christianisme. C’est là que vient toucher l’avertissement, du Christ. Cet avertissement sera une bonne Nouvelle, un Evangile, s’il nous conduit à nous convertir, à changer nos regards, mais il sera une parole bien douloureuse, si nous refusons de croire à la vérité d’un Evangile qui peut nous remettre en cause.
Il y a des choix à faire. Ce sont parfois les plus pauvres et les plus méprisés qui les ont faits dans la grâce de Dieu.
Laissons-nous travailler par l’Esprit du Christ. Désirons laisser le Christ changer notre cœur et alors, nous pourrons découvrir des horizons nouveaux offerts par Dieu lui-même.
AMEN. octobre 2017

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