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HOMELIE

12 février
année 2016-2017

Année A - 6e dimanche du T.O. -12 Février 2017.
Siracide 15.15–20 — 1•Cor 2.6–10 — Mt 5.17–37
Homélie du F.Sébastien

Frères et sœurs, réjouissons-nous, c’est dimanche, le jour du bonheur qu’il y a à rencontrer le Seigneur, notre Dieu et ses amis.
Les lectures du jour sont exceptionnellement développées, aussi vais-je me limiter à l’admirable première lecture, celle de Ben Sira le sage, un sage juif du 2e siècle avant Jésus-Christ. Je commence un verset avant le découpage officiel de la liturgie, au verset 14, parce qu’il fournit une introduction qui éclaire tout le passage. Dans celui-ci Ben Sira entreprend hardiment de nous conduire au coeur de l’aventure humaine, dès son commencement, avec la question cruciale : comment discerner le bien et le mal, comment choisir pour ne pas se perdre ? On est au cœur de la Bible.?
De quoi s’agit-il ? De la grandeur de l’homme dans sa vocation à la liberté, à la responsabilité, à courir les beaux risques où l’on gagne. Ben Sira focalise notre attention sur le fait que nos vies dépendent constamment de nos choix.
Cela on l’entend dès son premier verset, le verset 14. Je le lis : Verset 14 – «« Quand, au commencement, le Seigneur a créé l’homme, il l’a remis à sa propre conscience. »
L’homme se trouve alors la dans la solitude de sa conscience, avec pour seul appui la confiance que lui fait son Dieu, « Va, mon garçon ! Je suis là, caché. Mais c’est à toi de grandir par tes actions. »
Ben Sira, l’homme de la Loi de Moïse qui enseigne le bien vivre, ne peut manquer d’enchaîner et de se faire à la fois rassurant et exigeant.
Verset 15 – «Si tu veux, tu peux garder les commandements ; il est en ton pouvoir de rester fidèle. »
Vouloir et pouvoir. On voit la chance et le risque, à en frémir. Mais non, tu as tout ce qu’il te faut. À condition de jouer le jeu de ta vie qui est de faire tes expériences et d’en tirer sagesse quant au bon et au mauvais.
Verset 16 – «Ton Dieu a mis devant toi le feu et l’eau : étends la main vers ce que tu préfères. »
C’est presque de l’humour noir ! mais parfaitement clair. Dans la vie nous faisons constamment des expériences, matérielles, morales, psychologiques… : elles doivent nous apprendre à distinguer le chaud, le froid et leurs effets, sous toutes leurs formes. Ainsi nous voilà remis concrètement aux mains de notre conscience. Et nous arrivons aux enjeux suprêmes ; Verset 17 – «Vie et mort sont là devant les humains, à chacun sera donné ce qu’il a choisi. »

Choisi. C’est le mot qui clôt la lecture de Ben Sira et ouvre sans le dire sur la valeur suprême qui commande le tout : l’amour, l’amour entre la mort et la vie. Aimer, c’est choisir et s’enfoncer dans la profondeur de son choix dans la durée. Cette profondeur on l’ignore au moment ou l’on s’engage et on ne peut l’apprendre que par l’expérience, une expérience toujours risquée, d’un risque qui fait sa grandeur, son dynamisme.
Choisi. La conscience d’avoir été choisi est plus importante et plus radicale que celle d’avoir choisi : c’est le socle de l’engagement durable, le fleuron de la confiance, de la foi en l’autre, homme ou Dieu.
Frères et sœurs, je vous laisse à vos choix, pour la joie de Dieu. (12 février 2017)

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