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HOMELIE

18 décembre
année 2016-2017

Année A - 4ème dimanche de l’Avent, année A, 18 déc. 2016
Is 7 10-16; Rom 1 1-7; Mat 1 18-24
Homélie du F.Bernard

La liturgie de l’Avent opère comme un zoum, au sens photographique du terme. Elle concentre peu-à-peu son objectif sur le mystère de l’incarnation de notre Dieu, que nous allons célébrer à Noël.
Au premier dimanche de l’Avent, elle nous fait considérer le grand prophète de l’Avent, le prophète du VIIIème siècle avant Jésus-Christ, qui est aussi le prophète de l’Exil et du retour de l’Exil, Isaïe. Puis aux 2ème et 3ème dimanches, elle oriente notre regard sur le dernier des prophètes, le Précurseur, Jean le Baptiste. Enfin, en ce 4ème dimanche, elle s’arrête sur le couple directement concerné par l’évènement de Noël, Joseph et Marie.
Un homme et une femme, accordés en mariage, l’un à l’autre. Ils s’aiment certainement d’un amour profond, pour la vie. Ce sont des justes : cela est dit explicitement de Joseph. Ils sont fils et fille d‘ Abraham, le juste, et pleinement soucieux de se conformer à la volonté du Seigneur. Ce sont aussi des pauvres, au sens que les psaumes donnent à ce mot, des pauvres engagés dans le chemin d’humilité que le Seigneur trace pour son peuple.
Mais il y a plus. La liturgie de ce jour nous fait entrer plus avant dans l’intimité même de ce couple : ce qu’il y a de plus secret entre cet homme et cette femme, un secret qu’ils ne peuvent échanger entre eux par des mots. Entre eux, c’est le silence, un silence douloureux aussi, mais un silence qui parle…
Alors l’ange apparait. Entre Joseph et Marie, il y a l’ange. Il s’est adressé d’abord à Marie. L’annonce faite à Marie fait partie de notre mémoire évangélique la plus immédiate. L’annonce faite à Joseph, par contre, nous est peut-être moins familière. Nous venons de l’entendre : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Aux yeux des hommes, tu seras le père de cet enfant, qui par toi sera fils de David. En ta qualité de père, tu lui donneras son nom : Jésus, ce qui veut dire ‘Le Seigneur sauve’, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.
Et l’évangéliste d’ajouter : tout cela pour que s’accomplisse la parole du prophète ‘ Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit Dieu –avec- nous’. La Vierge concevra et enfantera un fils. Nous avons déjà entendu cette prophétie, dans la première lecture, de la bouche même d’Isaïe. A l’époque du prophète, huit siècles avant Jésus-Christ, de quoi, de qui s’agit-il ? La almah du texte hébreu, ce mot que l’on traduisait anciennement par jeune femme, et que le lectionnaire actuel préfère rendre aujourd’hui par vierge, pourrait être, peut être, à un premier niveau, l’épouse ou la future épouse du roi Achaz auquel s’adresse le prophète. Celui-ci lui annoncerait alors de la part de Dieu, comme signe de sa protection sur son peuple, la naissance d’un enfant royal qui assurera la permanence de la dynastie royale, en un temps de grande détresse pour le royaume de Juda, bien prêt de succomber sous les coups de ses envahisseurs. Ce sera le futur Ezéchias.
Mais une prophétie de la Bible ne s’arrête jamais à son aboutissement immédiat. A mesure que l’histoire progresse, elle se charge de sens messianique, elle annonce le Messie qui doit venir, car il est question de Jésus- Christ dans toutes les Ecritures, la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes.
Alors ceux qui ont traduit les Ecritures en grec, au IIIème siècle avant Jésus-Christ, les auteurs de la Septante, ont continué à faire œuvre prophétique, en traduisant très clairement la almah du texte d’Isaïe par le mot grec parthénos, qui signifie Vierge, et c’est cette traduction que reprend l’évangéliste Matthieu.
Pour sa part, saint Paul nous l’a dit aussi dans la 2ème lecture. La Bonne Nouvelle annoncée par les prophètes, ici par Isaïe, concerne le Fils de Dieu, de la race de David selon la chair, établi Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, pour le salut de tous. Il est le Oui des promesses de Dieu.
Celui que nous allons accueillir dans quelques jours, celui que Joseph et Marie présentement attendent, c’est le fils de Marie, engendré en elle par l’Esprit Saint. Disposons nos cœurs à l’accueillir, dans la joie, la joie de la cour céleste et de tous les humbles qui viendront se recueillir à la crèche. C’est L’Emmanuel, Dieu-avec-nous, Dieu-en-nous.

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