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COMMENTAIRES
SUR LA REGLE DE SAINT BENOIT
PROLOGUE
2. Ainsi tu reviendras, par ton obéissance laborieuse, à celui dont tu t'étais éloigné par ta désobéissance paresseuse.
3. À toi donc, qui que tu sois, s'adresse à présent mon discours, à toi qui, abandonnant tes propres volontés pour servir le Seigneur Christ, le roi véritable, prends les armes très puissantes et glorieuses de l'obéissance.
« Prends les armes très puissantes et glorieuses de l’obéissance ».
Ces paroles de Benoît me font penser en souriant, au début de la Marseillaise, « aux armes citoyens » !! Le ton de la règle n’est pas si claironnant, ni si mobilisateur, mais l’appel est là, impératif : « prends les armes ». Il y a une urgence pour le Service du Christ, le vrai Roi. Envisager notre service du Christ comme un combat, comme une guerre avec des armes nous déplace toujours un peu.
Et quel est l’ennemi ?
Ici, pas d’ennemis extérieurs, ni même de mauvais esprits. Non l’ennemi est en nous, dans cette tendance qui nous écartèle et nous défigure : la désobéissance.
Désobéir, se boucher les oreilles ou s’enfermer sur soi et ses propres points de vue : voilà l’ennemi à combattre. Cette attitude ou cette inclination qui nous centre sur nous-mêmes est bien plus redoutable que les ennemis extérieurs. Car elle nous entraine sur des chemins d’isolement et de non-communion. La désobéissance nous berce d’illusions en nous faisant penser pouvoir trouver notre bonheur à faire notre volonté propre, c’est à dire à tout réduire à nous-mêmes. Bien triste et bien étroite perspective !
Contre cet ennemi, pas d’autres armes que celles de l’obéissance. Armes car l’obéissance est forte et capable de trancher les chaines qui nous aliènent. L’obéissance nous resitue dans la juste et profonde posture de notre condition humaine.
Nous sommes des êtres de relation appelés à la communion avec les autres et avec Dieu, à travers la parole et à travers l’écoute.
L’obéissance n’est pas une discipline qui nous régirait de l’extérieur. Non elle est cette attitude profonde où nous sommes vraiment nous-mêmes, des fils et des frères. Parce que la facilité, ou la négligence nous en fait perdre souvent la trace et le goût, parce que la désobéissance tend à nous centrer sur nous-mêmes, il nous faut alors prendre les armes très concrètes de l’obéissance monastiques, pour reconquérir en nous cette obéissance heureuse, celle qui nous rend vraiment libre.
(2011-11-19)