Textes spirituels

Règle de saint Benoît

Commentaires sur
la Règle

Homélies

Méditations

Références bibliographiques



Formations, stages


COMMENTAIRES
SUR LA REGLE DE SAINT BENOIT

Chapitre 0, Versets 45 à 50
PROLOGUE

45. Il nous faut donc instituer une école pour le service du Seigneur.

46. En l'organisant, nous espérons n'instituer rien de pénible, rien d'accablant.

47. Si toutefois une raison d'équité commandait d'y introduire quelque chose d'un peu strict, en vue d'amender les vices et de conserver la charité,

48. ne te laisse pas aussitôt troubler par la crainte et ne t'enfuis pas loin de la voie du salut, qui ne peut être qu'étroite au début.

49. Mais en avançant dans la vie religieuse et la foi, « le cœur se dilate et l'on court sur la voie des commandements » de Dieu avec une douceur d'amour inexprimable.

50. Ainsi, n'abandonnant jamais ce maître, persévérant au monastère dans son enseignement jusqu'à la mort, nous partagerons les souffrances du Christ par la patience, afin de mériter de prendre place en son royaume. Amen.

Commentaire de frère prieur Yvan

Cette finale du prologue est importante, elle énonce en quelques lignes le projet que va développer la Règle entière. St Benoît veut instituer une école pour le service du Seigneur.
Cette école du serviteur du Christ à sa charte de fondation dans la parole du Christ : Mt 11,29 « Prenez mon joug sur vos épaules et mettez-vous à mon école ».
Cette école devra donc présenter les caractéristiques indiquées par Jésus aussitôt après Mt 11,30 « Mon joug est doux et mon fardeau léger ». C’est pourquoi Benoît rajoute « nous espérons n’y établir rien de trop austère ou pénible
(RB 45).
Dans cette parole de Jésus - le joug facile et le fardeau léger - qui n’est pas la seule, ailleurs dans le même évangile de Mt, il parle des deux voies que suivent les hommes : l’une large et facile et l’autre qui conduit à la perdition. L’autre étroite et resserrée qui nous mène à la vie. Celle-ci prise par un petit nombre veut quelque chose de strict, une certaine étroitesse, fait donc partie aussi de l’école du Christ.
Comment concilier ces caractères qui semblent opposés : douceur et légèreté, stricte exigence ? Benoît se pose la question et trouve une réponse dans l’amour.
(2008-09-18)