Textes spirituels

Règle de saint Benoît

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COMMENTAIRES
SUR LA REGLE DE SAINT BENOIT

Chapitre 0, Versets 1 à 2
PROLOGUE

1. ÉCOUTE, ô mon fils, ces préceptes de ton maître et tends l'oreille de ton cœur. Cette instruction de ton père qui t'aime, reçois-la cordialement et mets-la en pratique effectivement.

2. Ainsi tu reviendras, par ton obéissance laborieuse, à celui dont tu t'étais éloigné par ta désobéissance paresseuse.

Commentaire de Père Abbé Luc

Le Docteur Tomatis spécialiste des soins de l’oreille qui a mis au point des méthodes pour mieux comprendre les phénomènes de l’audition, disait que plus on devient âgé plus l’oreille devient paresseuse… Aussi prônait-il des exercices pour travailler l’écoute en vue de garder une audition de qualité. Ainsi en va-t-il de notre écoute sensorielle… une écoute à travailler.
En plaçant en tête de sa règle, cette initiation à l’écoute, Benoît nous engage lui aussi à un travail, un travail spirituel celui-là. Il engage le moine à cultiver, à travailler sa manière d’écouter… pour quitter une attitude de non écoute de désobéissance paresseuse.
C’est difficile d’écouter. C’est coûteux car cela nous décentre de nous-même. Chacun de nous est un monde unique avec son histoire et ses particularités. Il peut être tenté de se satisfaire de ce monde-là et de se nourrir uniquement de ce qui lui ressemble. C’est la tentation de la bulle.. la bulle de laquelle on ne voudrait sortir.
« Ecoute » retentit comme un appel à découvrir la réalité et entrer vraiment en relation. Et cet appel retentit sans cesse à nos oreilles que nous ayons 30, 50 ou 90 ans, car la tentation est là toujours de se murer en soi-même. Et la voix qui nous lance cet appel est « la voix d’un père qui nous aime ». C’est la voix de la Règle, c’est la voix du Christ dans l’Evangile. C’est la voix du Père qui nous aime tellement qu’il ne veut pas nous laisser dépérir dans notre isolement mortel….
Comme nous le chantons chaque mardi au Psaume invitatoire des vigiles, il ne cesse de nous interpeller de façon pathétique :
« Ecoute, je t’adjure ô mon peuple, vas-tu m’écouter Israël… mais mon peuple n’a pas écouté ma voix…Ah si mon peuple m’écoutait, Israël s’il allait sur mes chemins, aussitôt j’humilierais ses ennemis… Je le nourrirais de la fleur du froment » (Ps 80)
(2008-09-03)