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HOMELIE

08 avril
année 2022-2023

Année A - VIGILE PASCALE 08.04.2023
Rm 6, 3-11 ; Mt 28,1-10
Homélie du Père Abbé Luc

Frères et sœurs, un grand cierge a été allumé et vénéré au milieu de nous : présence du Christ ressuscité. Une parole a été entendue, diffractée en plusieurs lectures, jusqu’à la proclamation de l’évangile : présence du Christ Ressuscité ; des baptisés, dans quelques instants, vont se signer pour ensemble se réapproprier le dynamisme de leur baptême : présence du Christ Ressuscité ; le pain rompu devenu corps du Christ et le vin partagé devenu son sang nous seront offerts : présence du Christ Ressuscité… Frères et sœurs, nous avons raison de dire : « il est grand le mystère de la foi ! » La veillée que nous célébrons nous immerge au cœur de notre foi au Christ Ressuscité. Et nous n’avons pas trop de signes pour en approcher le mystère. Car nos mots sont impuissants à l’épuiser.
La lumière dans la nuit guide notre corps hésitant à mettre un pas devant l’autre, car on n’y voit pas grand-chose…Figure de notre foi au Christ Ressuscité, lumière discrète, jamais éblouissante, qui inspire nos choix et illumine nos actions. Si nous tenons ferme notre foi comme une lampe, et si nous veillons à ne pas laisser les vents contraires l’éteindre en nous, nous avancerons avec joie sur le chemin. Lumière de nos vies, le Christ Ressuscité nous guide et nous rassure. Il nous revient seulement de tenir ferme dans la foi en sa présence cachée. Tenons à Lui car il tient à nous.
Des paroles, de nombreuses paroles tirées des Ecritures, entrent dans nos oreilles…et parfois en ressortent aussitôt. Et pourtant le Christ Ressuscité est là qui nous parle à travers elles. Est-il possible de tout retenir, comme en cette nuit par exemple, où la Parole déborde à profusion ? Faisons confiance à l’oreille de notre cœur qui sait capter un mot, une phrase, une image comme autant de coups donnés par le Christ lorsqu’il vient frapper à notre porte. A travers les Ecritures qui ne font que parler de Lui, le Vivant, Il s’invite chez nous pour dialoguer. Il désire nouer une relation de jour en jour toujours plus vivante. Soyons assidus à ouvrir l’Evangile ou les Ecritures, pour permettre cette rencontre qui illuminera notre quotidien.
Notre frère, notre sœur, baptisés comme nous, voilà le Christ Ressuscité ; tous ensemble et les uns pour les autres, nous sommes le Christ Ressuscité depuis qu’il nous a plongés avec lui dans les eaux du baptême. Etonnante présence en nos frères et sœurs du Christ Ressuscité qui prend le risque de toutes les déformations ou de toutes les caricatures, puisque nous sommes si pauvres et si pécheurs. Et pourtant, Jésus le Vivant n’en a pas honte ni de crainte. Et il semble même avoir une prédilection pour les visages ou les vies défigurées, blessées par la Vie, malades, prisonniers, pauvres. C’est là qu’il aimerait qu’on le reconnaisse avant tout, Lui le Ressuscité. Présence que nos yeux peinent toujours à reconnaitre tant nous sommes aveugles de cœur, fermés à l’amour. Notre vie fraternelle, nos vies communautaires, des cercles les plus proches aux plus lointains, nous convient inlassablement à la reconnaissance du Christ Ressuscité dans le frère et la sœur. C’est un appel autant qu’une grâce à demander, car à chaque fois, quelque chose en nous doit descendre de son piédestal. On ne voit bien le Christ que par le bas !
Sous le signe du pain et du vin, le Christ ressuscité s’invite en nos vies. Pour mieux nous vivifier, il nous rejoint de l’intérieur. Nous l’assimilons dans notre corps. Son corps vivant et vivifiant devient nôtre pour que toute notre vie devienne un peu plus la sienne. Jésus s’offre à nous pour que nous lui offrions toute notre vie. Plus unis à lui, nous deviendrons des instruments plus souples au service de son dessein d’amour pour le monde. En cette eucharistie, comme en chaque eucharistie, il nous revient de consentir à laisser la vie du Christ Ressuscité devenir notre vie. Soyons heureux d’être invités au festin des noces de l’Agneau. Cette fête sur cette terre est le prélude de celle qui « s’accomplit dans la joie de l’éternité ».

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