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HOMELIE

11 décembre
année 2022-2023

Année A - 3e dimanche de l’Avent – 11 décembre 2022
Is 35, 1-6a.10 / Jc 5, 7-10 / Mt 11, 2-11
Homélie du f. Hubert

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » - Qui est Jésus ? - Voilà bien la grande question. Gardons-nous d’une réponse trop rapide, d’enfermer Jésus dans des mots, même ceux de la foi, si justes soient-ils. Son mystère dépasse toute compréhension. - Ne cessons pas de chercher qui est Jésus. - Il est venu parmi nous pour se révéler à nous, pour nous révéler le visage de son Père, nous révéler le vrai Dieu, le Dieu vivant, le Dieu qui donne la vie. - Demandons-lui la grâce de le connaître. - Demandons-lui : « Qui es-tu ? ». Ne cessons pas de scruter l’Evangile et les Ecritures, dans l’Esprit Saint, pour le connaître avec plus de justesse, et de marcher dans la voie où lui-même a marché, pour le connaître par connaturalité.

Ecoutons l’évangile de st Matthieu que nous allons entendre tout au long de cette année : dans cet évangile, l’ange du Seigneur annonçant la naissance de Jésus à Joseph le nomme comme celui « qui sauvera son peuple de ses péchés ». - Déjà dans cette formule, Jésus est celui qui sauve, non celui qui détruit. -Il détruit les péchés, il sauve le peuple, son peuple, le peuple de ses frères abîmés par le péché. « Au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer », disait Dieu dans la bouche du prophète Osée. Petit bébé fragile et dépendant, Jésus est confronté à la violence des hommes, à la violence du monde, il doit fuir en Egypte dans les bras de ses parents, pour être à l’abri de la jalousie destructrice d’Hérode. - De retour en Israël, il vit toute sa jeunesse incognito, caché à Nazareth de Galilée.

Si Jean Baptiste le reconnait au Jourdain : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! », il l’attendait comme le Messie qui allait tout remettre en ordre, faire le tri parmi les hommes, entre bons et méchants, nettoyer son aire à battre le blé avec la pelle à vanner. Jean est bien dans la ligne de son prédécesseur Elie qui voulait exterminer tous les prêtres et les adorateurs de faux-dieux. Jésus, lui, continue son chemin comme il l’a commencé : il est doux et humble de cœur (Mt 11, 19), il n’écrase pas le roseau froissé, n’éteint pas la mèche faiblit » (Mt 12, 20). Il pardonne les péchés, appelle à le suivre le publicain Matthieu, guérit le serviteur d’un centurion de l’armée d’occupation. - Il n’est pas venu détruire les pécheurs. Il est venu prendre leur place pour qu’ils accèdent à la vie divine. « C’est ainsi qu’il doit accomplir toute justice » (Mt 3, 15). Cette manière d’être et d’agir surprend le Baptiste et le trouble jusqu’à se demander si Jésus est vraiment celui qui doit venir. « Faut-il en attendre un autre ? »

.   « Rapportez à Jean ce que vous entendez et voyez », répond Jésus aux émissaires de Jean. Il ne s’agit pas d’idées mais du concret de la vie :

« Les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. » Jésus remet debout, réconcilie, réintègre les exclus. « Le Royaume des cieux s’est approché » (Mt 4, 17). Il est l’Emmanuel (Mt 1, 23), Dieu avec nous, pour que nous soyons avec Dieu.

Oui, Jésus est bien « celui qui doit venir », mais il vient comme le Serviteur, ce Serviteur annoncé par Isaïe, que Jean ne semble pas avoir eu en vue : « Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes » (Isaïe 53). - Jésus inaugure par sa présence même un monde nouveau, le Royaume des cieux. - C’est bien pourquoi, le plus petit dans le Royaume est plus grand que Jean. - Dans le Royaume, tout être est bien plus que le plus grand des prophètes : il est fils de Dieu, uni au Fils unique. Les temps sont accomplis.

Qui est Jésus ? Qui est Jean Baptiste ? Qui sommes-nous ? Nous pouvons trouver une réponse, qui est un chemin, dans l’hymne de la lettre aux Ephésiens : « Qu’il soit béni le Dieu et Père de notre Seigneur, Jésus, le Christ ! Il nous a bénis. Il nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs, par Jésus, le Christ. En lui, par son sang, nous avons le rachat le pardon des péchés. » - Oui, nous espérons être sauvés par le Christ, nous espérons voir Dieu, nous espérons marcher à la suite de l’Agneau, ressusciter avec le Premier-Né d’entre les morts. - Soyons disciples du Christ en prenant soin des autres pour qu’ils vivent : alors nous ferons advenir le Royaume des cieux, nous rendrons présent Celui qui toujours advient.

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