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HOMELIE

25 septembre
année 2021-2022

Année C – 26° dimanche du Temps Ordinaire – 25 septembre 2022
Amos 6 1-7 ; Ps 145 ; 1° Tim 6 11-16 ; Luc 16 19-31
Homélie du F. Damase

Dans ma Bible de Jérusalem, cet évangile est titré « le mauvais riche et le pauvre Lazare » - Eh bien, je ne suis pas d’accord : Pourquoi ce riche serait-il mauvais ? N’est-ce pas un a priori ? Cet homme a travaillé et gagné sa vie – il choisit d’en profiter – qu’est-ce qu’on lui reproche ? De plus il pense aux autres : « J’ai cinq frères, va les prévenir ». Mieux encore, il connaît le prénom de Lazare : qui d’entre nous connait le prénom d’un quémandeur de la « gare de Lyon ou du métro parisien ou simplement de sa paroisse » ? Il n’est donc pas indifférent à Lazare, puisqu’il le connaît par son prénom ! Quel est le problème de ce riche ?
Il me semble que le problème de cet homme c’est d’avoir considéré comme normal que Lazare soit à sa porte : « C’est comme cela, on n’y peut rien » - « Il y a des pauvres, il y a des riches ; c’est comme cela que la terre tourne ». Jésus n’a-t-il pas dit lui-même « des pauvres vous en aurez toujours » ? – Donc si c’est inscrit dans la nature des choses, c’est que « c’est comme cela, on n’y peut rien » !
Le problème de ce riche est sans doute de croire que nous menons chacun une vie indépendante des autres. Nous sommes chacun en marche sur des chemins parallèles, qui ne se croisent jamais et ne se rencontreront jamais ! Si nous sommes sur des chemins parallèles - ce qui arrive aux autres, c’est peut-être dommage pour eux, mais c’est leur problème. On se retrouvera tous au paradis.
Sauf que les parallèles ici-bas pourraient bien se prolonger dans l'au-delà. C'est sans doute cela, le gouffre infranchissable qui est mis entre Lazare et ce riche. Quelque chose qu'il a construit peu à peu, tout au long de sa vie. Il a vécu coupé des autres, il n'y a aucune raison pour que cela change après sa mort.
Nos choix ici-bas ont des conséquences sur notre éternité. Nos choix ont du poids, une gravité, une importance. Voilà ce que Jésus nous rappelle dans cette parabole. Ne soyons pas indifférents, la société peut changer. Ce n'est pas à Dieu de changer le monde, c'est à nous, les hommes, qu'il confie cette tâche.

Nous devons essayer de bâtir une « cité de l’amour », comme nous y invite le pape François, en sachant bien qu'il ne s'agit pas du Royaume de Dieu. Mais cette « cité de l'Amour » nous prépare à vivre selon Dieu, avec Dieu, en Dieu dans son Royaume.

Jésus nous invite à ouvrir les yeux - non pas pour sauver le monde, la place est déjà prise, c’est Lui qui nous a sauvés -, mais pour être témoin que Dieu aime les hommes. Il est là, pour nous, le combat véritable de notre vie : être, là où nous sommes, signes de l'amour de Dieu.
Cet Évangile est d'abord pour nous un encouragement à ne pas nous satisfaire de la situation, à ne pas regarder avec fatalité ce dont nous sommes les témoins.

Demandons au Seigneur de nous aider à discerner ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, pour pouvoir, avec courage, changer ce qui dépend de nous et accueillir avec sérénité ce qui ne dépend pas de nous.

Frères et sœurs, entrons avec le Seigneur sur ce chemin qu'Il nous propose. Nous ne sommes pas sur des routes parallèles, nous marchons ensemble sur un chemin qui nous conduit au même endroit.
Nous sommes frères et sœurs les uns des autres, c'est-à-dire liés par une filiation que nous recevons : tous enfants d'un même Père et responsables les uns des autres.
Rendons grâce pour le don de Dieu qui nous ouvre les yeux et nous aide à mieux nous aimer.
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