Textes spirituels

Règle de saint Benoît

Commentaires sur
la Règle


Homélies

Méditations

Références bibliographiques



Formations, stages


HOMELIE

11 juillet
année 2021-2022

SAINT BENOIT 2022
Pr 2, 1-9 ; Ps 33 ; Col 3, 12-17 ; Mt 5, 1-12a
Homélie du Père Abbé Luc

Frères et sœurs, Il nous est bon de réentendre en ce jour de la St Benoit les béatitudes. Cet évangile peut tous nous aider à remettre nos horloges à l’heure du bonheur selon Dieu. Jésus nous redit, si nous sommes tentés de chercher le bonheur uniquement en ce monde, que le bonheur est devant nous. C’est une bonne nouvelle qui est source d’espérance Elle est aussi une invitation à un changement continuel de regard. Spontanément en effet, nous pensons que sont heureux ceux qui sont sûr d’eux-mêmes, forts de leurs compétences et de leurs convictions, ceux qui savent s’affirmer. Jésus nous révèle que le bonheur appartient à ceux qui sont pauvres de cœur, aux doux, à ceux qui ne s’appuient pas sur eux-mêmes. Spontanément, nous pensons que sont heureux ceux qui rient tout le temps ou qui ne perdent jamais la face. Jésus proclame heureux ceux qui pleurent parce que leurs larmes disent la fugacité du monde qui passent. Leurs larmes ne sont pas perdues devant Dieu, il les consolera. Spontanément nous pensons trouver le bonheur lorsque nous cherchons à éviter les conflits, ou à faire en sorte qu’il n’y ait pas de vagues, au prix parfois de compromissions plus ou moins avouées. Jésus proclame heureux à l’inverse, les assoiffés de justice, les artisans de paix, les persécutés pour la justice, ceux qui ne lâchent pas le morceau au nom de la vérité. Spontanément nous cherchons à éviter les personnes de mauvaises réputations, celles qui ont des comportements hors normes voire très déviants ou coupables. Jésus vient libérer notre étroitesse de cœur en proclamant heureux avant tout les miséricordieux, les cœurs qui savent rejoindre la misère, les cœurs dont la pureté échappent à leur propre yeux…. En nous entrainant dans ce continuel déplacement du regard, du cœur, Jésus nous ouvre le chemin du bonheur, le sien… ce bonheur qui déjà aperçu, goûté ici-bas, donnera toute sa mesure dans le Royaume.
Avec sa règle, St Benoit nous aide nous moines, à ne pas nous tromper de bonheur. Elle vient sans cesse questionner notre tendance à nous installer dans le confort, dans nos succès, ou dans nos sécurités. Elle nous entraine sur la voie de l’amour qui celle d’une rencontre, la rencontre avec le Christ toujours préféré, honoré par la première place donnée à la prière, et servi dans l’attention portée au frère. Sur ce chemin de bonheur là, il ne nous faut pas être surpris s’il n’y a pas trop de tranquillités. Ce bonheur-là est dérangeant par nature, puisqu’il vient élargir notre cœur. Il vient déployer nos capacités à aimer et à nous donner. La cloche qui appelle vient souvent nous déranger dans nos activités. Elle nous rend cet immense service de nous rappeler que tout ce que nous faisons n’a de sens que si nous le vivons en présence du Seigneur et pour lui. Le frère qui demande quelque chose nous rend ce service de nous sortir de nous-mêmes, de l’illusion d’être le centre du monde. Jour après jour, nous sommes entrainés sur ce chemin du bonheur qui, aussitôt aperçu nous échappe. Car il demande d’être cherché encore, pour être sans cesse accueilli comme un cadeau, jamais comme une conquête, encore moins comme un dû. Honnêtement, il nous faut le reconnaitre, ce n’est pas toujours facile et même exigeant. Quand viennent les contrariétés, les oppositions, les échecs, ne nous décourageons pas parce que nous ne trouvons pas le bonheur dans une vie calme. Tournons-nous avec foi vers le Christ qui peut seul nous révéler le prix de la patience, de la douceur et de l’humilité. Nous qui sommes renés en Lui par notre baptême, il nous offre déjà sa grâce et sa force. En cette eucharistie, confions-lui tous nos soucis et demandons-lui la grâce de savoir les porter avec lui, pour lui.

Retour à la sélection...