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HOMELIE

24 juin
année 2021-2022

année C - SACRE COEUR - 24 Juin 2022
Ez 34,11-16; Rm 5, 5b-11 ; Lc 15, 3-7
Homélie du Père Abbé Luc

Frères et sœurs, « Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ? » chantons-nous dans une hymne… « Comment mesurer l’amour qu’il nous porte ? » Les textes entendus ce jour voudraient nous faire entrer plus avant dans la compréhension, mais aussi dans l’accueil de son amour pour nous. Chaque lecture nous fait pressentir un aspect de son amour immense.
Avec le prophète Ezéchiel, nous pouvons mieux comprendre combien, lorsque Dieu aime, il n’aime pas en gros, mais toujours en détail, pour reprendre l’expression de M. Delbrêl. Le prophète Ezéchiel interpelle vigoureusement les responsables du peuple d’Israël à qui il reproche d’être « des bergers pour eux-mêmes ». Ils délaissent le soin des brebis pour ne s’intéresser qu’à leurs propres intérêts. Il leur annonce alors que Dieu va lui-même s’occuper de ses brebis. Il va les rassembler des pays où elles ont été dispersées. En cet oracle, nous découvrons alors la manière avec laquelle Dieu aime non en gros, mais en détail. Tel un bon pasteur, il prend soin de chaque brebis. « La brebis perdue, je la chercherai, celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est vigoureuse, je la ferai paitre selon le droit »… A chacune de ses brebis, Dieu donne selon ses besoins. Si les mauvais bergers sont bergers pour eux-mêmes, notre Dieu est berger pour nous, pour que nous vivions et retrouvions la santé et la force…
Avec Paul qui médite sur le sens profond de la mort de Jésus, nous pouvons mieux mesurer la totale gratuité de l’amour de Dieu pour nous. Sur la croix, Jésus s’est donné totalement. Il a accepté de mourir de manière injuste pour les impies que nous étions et qui le faisaient souffrir. Il n’y a aucune commune mesure entre l’amour que Dieu nous porte et notre mérite. Si Dieu nous a aimés, ce n’est en rien en raison d’une quelconque justice de notre part. Il nous a aimé totalement gratuitement. Nous n’y sommes pour rien. « Il n’a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » avait dit Jésus. Son amour a été jusque-là : nous considérer pour ses amis, alors que nous étions pécheurs, alors que tous l’abandonneraient, que l’un le livrerait et l’autre le renierait. La gratuité de l’amour de Dieu se manifeste jusque dans son regard sur nous. Alors que nous sommes pécheurs, il nous considère déjà amis. Il n’a qu’un désir : nous faire entrer dans son amitié. Si, par la foi, nous consentons à nous laisser aimer par lui, son amour nous rend juste. Et nous devenons capable d’aimer à notre tour….
Avec l’évangile et la parabole de la brebis perdue et retrouvée, Jésus veut nous faire entrer dans la joie communicative de l’amour de Dieu. Quand Dieu aime, il nous communique sa joie d’aimer… Alors que les scribes et les pharisiens récriminent contre Jésus qui fait bon accueil aux pécheurs en prenant leur repas avec eux, Jésus les interpelle : « si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une… ? » A ces hommes qui juge de travers la joie de Jésus et celles des publicains attablés autour de lui, Jésus propose de se souvenir des joies familières qu’ils ont éprouvés un jour en retrouvant ce qu’ils avaient perdu… Si perdre une brebis, une pièce d’argent et les retrouver donne une grande joie humaine, combien plus grande est la joie de Dieu lorsqu’il retrouve un fils qui était perdu et qui se convertit. C’est la joie de l’amour divin qui ne veut perdre aucun de ses enfants. Une joie toujours en creux, en attente de notre retour et du jour où tous seront réunis dans son amour… Une joie à laquelle nous sommes associés en nous réjouissant déjà avec ceux qui font l’expérience de cet amour gratuit… Une joie aussi en creux dans l’attente que le plus grand nombre découvre l’Amour dont chacun est aimé…
En cette fête du Cœur du Christ, avec gratitude ouvrons-nous à l’amour infini de Dieu pour nous, et réjouissons-nous pour tous ceux qui un jour en font l’expérience. Et pour ne jamais être pour les autres un obstacle dans la découverte de l’amour de Dieu, souvenons-nous que nous sommes toujours nous aussi des brebis plus ou moins égarées. Avec le psalmiste, nous pouvons prier : « Je m’égare brebis perdu, viens chercher ton serviteur, je n’oublie pas tes volontés » (Ps 118, 176)…

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