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HOMELIE

16 avril
année 2021-2022

Année C - VIGILE PASCALE 16.04.2022
Rm 6, 3-11 ; Lc 24,1-12
Homélie du Père Abbé Luc

Frères et sœurs, Le récit que nous venons d’entendre a quelque chose de rassurant, pour les croyants en chemin que nous sommes. L’évangile transmis pour faire connaitre la bonne nouvelle de la résurrection du Christ, et pour aider les hommes à croire en Jésus vivant, ne cache pas la difficulté à croire des apôtres et des disciples de Jésus, qui seront ses principaux messagers. Ils ont buté sur les propos des femmes qui leur semblèrent délirants. Ils ont douté, ils ont peiné à reconnaitre Celui qu’ils devaient annoncer ensuite. Voilà qui est rassurant, si nous pouvions craindre que l’évangile nous vendrait du rêve à bon compte. Le message qu’il porte rencontre de la résistance même chez ceux-là qui en sont les premiers témoins. Aussi ne soyons pas surpris si l’annonce de la résurrection de Jésus rencontre aussi en nous de la résistance. Car ce message vient nous chercher au plus intime de notre désir de vivre, mais aussi de nos doutes sur la possibilité effective de vivre dans l’au-delà, placés que nous sommes tous face à l’énigme de la mort. Cet homme Jésus qui est mort est-il vraiment vivant ? Et si oui qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce que cela change quelque chose dans mon existence présente ?
Il est intéressant que cette célébration pascale, le sommet de l’annonce de la foi chrétienne, nous remette face à ces questions. Comme chrétiens, nous sommes toujours des mal-croyants appelés à grandir dans notre foi. « On devient lentement chrétien », disait notre Père Denis, avant de poursuivre quelques années avant de nous quitter à l’âge de 100 ans : « j’espère mourir chrétien ». En cette célébration, chacun de nous, moines, prêtres, laïcs, nous accueillons pour devenir davantage chrétien, la foi que l’Eglise nous transmet à travers les textes, les prières et les gestes, à travers le sacrement de l’eucharistie. Tout parle du Christ ressuscité, tout veut nous en découvrir le mystère. Celui-ci est en germe depuis les origines de la création du monde, et il est à l’œuvre aujourd’hui encore.
Ainsi les lectures entendues nous ont fait toucher du doigt, dans la continuité de la foi du peuple juif, que notre existence humaine est une œuvre bonne, et même très bonne. Oui, elle est accompagnée depuis les origines par la Parole aimante et vivifiante de Dieu. L’homme n’est pas seul, abandonné à lui-même. La résurrection du Christ vient affermir cette conviction. Elle nous offre la certitude : Dieu qui n’a pas abandonné Jésus à la mort, n’abandonnera pas l’humanité à la mort. Nous avons entendu le témoignage des amis de Dieu, Abraham, Isaac, Moïse, Isaïe le prophète, Baruch et Ezéchiel prophètes du temps de l’exil. Ils témoignent de leur confiance en Dieu qui a fait un pacte, une alliance avec l’humanité pour lui partager sa vie. Cette Alliance souvent malmenée par les infidélités du peuple trouve dans la résurrection du Christ comme un sceau indélébile. En Jésus, mort et ressuscité, l’Alliance ne sera jamais rompue. Une relation profonde est possible entre Dieu et l’humanité dès cette terre et jusque dans l’éternité. C’est la fonction du baptême chrétien de nous y introduire en nous faisant vivre déjà de la vie des enfants de Dieu. Uni au Christ, consacré à Lui d’une manière spéciale, nous expérimentons, déjà comme un cadeau, une vie nouvelle à l’œuvre en nous, cette vie qui ne cessera jamais. Cette vie ne demande qu’à se déployer en nous, et elle requiert notre engagement. Dans quelques instants, nous le rappellerons en renouvelant nos promesses baptismales. Et enfin, lorsque nous recevrons sous le signe du pain et du vin, le corps et le sang du Christ, nous nous unirons de manière particulière au Christ Vivant, pour devenir communauté de frères, appelée à partager à notre tour la vie qu’il nous offre.
Oui frères et sœurs, nous croyants toujours mal-croyants, toute la célébration que nous vivons nous parle du Christ Vivant. Christ vivant et Christ vivifiant, qui nous rend plus vivant, dès cette terre et pour l’éternité. Laissons-le agir en nous. Il ne fera rien sans libre consentement. Réjouissons-nous qu’Il nous soit donné de faire un pas de plus à sa suite, sous la conduite de sa lumière.

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