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HOMELIE

27 février
année 2021-2022

Année C - 8° Dimanche Ord - 27 février 2022
Ben Sira 27, 4-7 / ps 91; 1 Cor 15, 54-58; Marc 6, 39-45
Homélie du F.Basile

Frères & Soeurs, dans l’évangile d’aujourd’hui Jésus nous invite à une double conversion, celle du regard et celle du cœur : serait-ce déjà un avant-goût du Carême ? Surtout ne confondons pas ici évangile et leçon de morale. Ces petites paraboles reprises par Jésus sont pleines de sagesse populaire comme aussi les proverbes du livre de Ben Sira en 1° lecture. On dirait aujourd’hui : « Garde-toi de juger les autres : regarde-toi d’abord dans la glace » ou bien « Commence par balayer devant ta porte ». Mais il faut aller plus loin jusqu’au cœur, dans notre cœur : c’est là que se situe la vraie conversion : mon cœur est-il bon ? mon cœur est-il mauvais ? 50 – 50 ? Je crois que Dieu ne le voit pas ainsi, car il sait quel trésor il contient.
S’il y a encore en nous de la dureté, de l’amertume, de l’agressivité, cela cache aussi un trésor de bonté, de patience, de bienveillance et de paix. « L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur » Le cœur est le dernier mot de notre évangile, en lien avec nos paroles, mais je voudrais relever un autre mot présent dans les 2 lectures, c’est « l’arbre qui se reconnaît à son fruit. »
Ne pourrait-on pas dire que Jésus compare l’homme à un arbre ? On touche ici à un des grands symboles de la culture humaine, que la Bible utilise souvent et que l’on retrouve dans les paraboles de l’évangile.
Quel arbre es-tu ? Quelles sont tes racines, et le cœur du tronc ? Si le cœur est bon, l’arbre se développe, il vit ; mais si le cœur est mauvais, s’il est sec ou pourri, l’arbre dépérit, il meurt.
Dans la Bible, l’arbre est présent dès les premières pages, l’arbre au milieu du jardin, et tout à la fin dans l’Apocalypse : l’arbre de vie au bord du fleuve qui fructifie 12 fois l’an, et dont les feuilles guérissent les païens. Nous trouvons l’arbre aussi dans les psaumes : dès le 1° psaume, le juste est comme un arbre, planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et son feuillage est toujours vert. Et puis dans l’évangile, il y a l’arbre de la Croix, sur lequel Jésus va mourir, pour que cet arbre donne la vie et non plus la mort.
Quel arbre es-tu ? Quelles racines et quels fruits ? La racine de l’homme, c’est son cœur, le cœur au sens biblique : lieu intérieur de sa liberté, de son engagement le plus profond : c’est là qu’il choisit Dieu ou le refuse ; là il se préfère lui-même à tout, ou bien il prend le risque d’aimer ses frères. C’est le lieu du combat spirituel. Au cours de ce Carême tout proche, n’aurions-nous pas à faire une petite séance de scanner pour vérifier la qualité de nos racines et la santé de notre cœur ? C’est important, car les fruits correspondent aux racines.

Quel arbre es-tu ? Quels fruits donnes-tu ? « Le juste poussera comme un palmier, dit le psaume, comme un cèdre du Liban. Vieillissant, il fructifie encore, il garde sa sève et sa verdeur. » Invitation à la croissance, à faire fructifier la vie qui est en nous, et que nos parents nous ont donnée. Nous la recevons de Dieu en permanence depuis notre baptême où nous avons été plongés dans l’eau vive du Christ. Et Jésus nous dit : « Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui en qui je demeure, portera du fruit en abondance. »
L’arbre qui pousse droit vers le ciel, avec ses racines bien en terre, le cœur vivant où monte la sève, le vert tendre des feuilles et les fruits faits pour être cueillis et se reproduire, cet arbre n’est-il pas une image du chrétien, de l‘Eglise, du Christ à jamais vivant, de notre assemblée d’aujourd’hui, venue puiser la vie et rendre grâce.
J’aimerais citer pour finir ce poème de Patrice de la Tour du Pin, que frère Servan, grand ami des arbres, m’avait fait découvrir un jour ; en voici quelques lignes :

« En toute vie le silence dit Dieu !
…Vous avez tout en vous pour adorer,
Car vous avez l’hiver et le printemps.
Vous êtes l’arbre en sommeil et en fleurs.

Jouez pour Dieu des branches et du vent,
Jouez pour Dieu des racines cachées.
Arbres humains, jouez de vos oiseaux. »
Frères et sœurs, puisse notre chant et notre prière aujourd’hui porter des fruits pour Dieu et pour la paix du monde ! - Frère Basile

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