Textes spirituels

Règle de saint Benoît

Commentaires sur
la Règle


Homélies

Méditations

Références bibliographiques



Formations, stages


HOMELIE

02 mars
année 2021-2022

CENDRES - 02.03.2022
Jl 2, 12-18 ; 2 Co 5, 20-6, 2 ; Mt 6,1-6, 16-18
Homélie du P.Abbé Luc

Frères et Sœurs, - « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché afin qu’en lui nous devenions juste de la justice même de Dieu », venons-nous d’entendre. Paul relit ainsi en une phrase le mystère de la rédemption que nous ne cesserons d’approfondir durant ces 40 jours de Carême qui nous préparent à la célébration de Pâques. Nous allons méditer, célébrer le mystère du Christ venu nous chercher. Alors que « nous étions perdus, incapables de nous rapprocher de Dieu, celui-ci nous a aimé de plus grand amour, son Fils, le seul juste, s’est livré lui-même à la mort » prierons-nous dans quelques instants… Et en méditant le mystère du Christ, inséparablement nous ouvrons davantage les yeux sur le mal qui blesse notre humanité et qui entrave notre propre liberté. Durant ces 40 jours, nous aurons sous les yeux, au chœur, cette croix peinte par le f. Yves, dite croix de l’enfant prodigue. Nous y reconnaissons autour de la croix, différents tableaux illustrant la parabole de l’enfant prodigue… Mais en fait, plus qu’une illustration de la parabole, l’association du thème de la croix avec le récit de la parabole, nous entraine à contempler le mystère du salut de notre humanité opéré sur la croix comme la course du Christ, qui s’est fait prodigue, péché pour nous, afin de nous ramener vers le Père. Le jeu des couleurs utilisées est suggestif. Le Christ en croix est tout en bleu-vert, de la même couleur que les sept porcs auprès desquels se désole le fils prodigue avant de faire retour sur lui-même pour revenir vers son Père. Sur la Croix, Jésus, lui le seul juste, a accepté d’être considéré comme un pécheur, un homme blessé par les impuretés dont les porcs sont l’image.
Durant ces 40 jours, nous sommes invités à regarder davantage vers Jésus. C’est vers lui qu’il faut revenir en déchirant notre cœur, par le jeûne, la prière et les larmes qui veulent exprimer et servir notre désir de repentir. Notre engagement dans une prière plus instante, dans une participation plus aimante aux célébrations de la liturgie, notre engagement dans le jeûne et dans une charité plus effective avec nos frères n’est pas le but, mais un moyen. L’évangile nous rappelle combien il nous faut veiller à la justesse de notre engagement dans la prière, le jeûne et l’aumône. Si cet engagement sert à nous mettre en valeur aux yeux des autres ou de nous-mêmes, il est vain et inutile. Cet avertissement de Jésus, nous permet de mieux entendre ce qui intéresse notre Père des Cieux. Ce qu’il désire le plus, c’est que nous tissions avec Lui, une relation toujours plus juste et plus aimante. Il n’a que faire de nos exploits, mais il cherche à nouer en Jésus ce « lien de charité si fort que rien ne pourra le défaire ». Oui comme nous le prierons dans la prière eucharistique, entrons dans « ce temps de grâce et de réconciliation, par la conversion du cœur, en mettant notre espérance dans le Christ Jésus, en nous dévouant au service de tous les hommes, et nous livrant davantage à l’Esprit Saint »…

Retour à la sélection...