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HOMELIE

16 janvier
année 2021-2022

2ème dimanche du T.O, année C, 16 janvier 2022
Is 62 1-5 ; Co 12 4-11 ; Jn 2 1-11
Homélie du F.Bernard

Le 2ème dim. du T.O. est chaque année un dimanche de transition, entre le temps de Noël qui vient de s’achever, avec la fête du baptême du Seigneur, et le temps ordinaire où l’on entreprend la lecture semi- continue d’un évangile synoptique, cette année l’évangile de Luc.
C’est comme un moment de vacances, de repos pour Jésus, avant de commencer son ministère de prédication, de guérison, d’exorcisme, où tout son temps sera mangé. Un moment de compagnonnage aussi avec les disciples qu’il vient d’appeler. Il mène alors, de quelque manière, la vie de tout le monde et donne par sa seule présence du prix à nos vies. Jésus n’est pas seulement présent à nos prières et nos liturgies : il est présent dans nos maisons, nos lieux de vie et de travail, nos fêtes et nos loisirs.
Ici il est invité avec ses disciples à des noces. Sa mère aussi est invitée. La voilà mentionnée pour la première fois dans le quatrième évangile. Elle le sera à nouveau lors de la Passion du Seigneur, au pied de la croix. Ces deux seules mentions suffisent à lui donner, dans l’Évangile et la vie chrétienne, sa place exceptionnelle, unique.
A Cana, lors des noces, le vin vient à manquer. Cela devait bien arriver de temps en temps, dans ces noces de village, où l’on ne pouvait guère à l’avance prévoir le nombre des invités. Il fallait bien les traiter, non seulement le temps d’un repas, mais plusieurs jours, voire une semaine, car c’était traditionnellement la durée des noces dans la Bible. En cas de manque de vin, c’était au maître du festin de prévoir quelque boisson de remplacement.
C’est alors que se situe l’étrange dialogue entre la mère et le Fils : Ils n’ont plus de vin, mais c’était bien sûr au maître du festin de s’en préoccuper, non à l’invitée. Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore arrivée.--Faites tout ce qu’il vous dira dit Marie aux servants, nullement rebutée par la réticente de Jésus.
Jésus accueille de fait le désir de sa mère. Il donne l’ordre aux servants de remplir six jarres de pierre destinées aux ablutions rituelles des Juifs. Six-cent litres d’eau vont être transformés en vin, un vin abondant, excellent, de quoi continuer la fête.
De quoi s’agit-il ? La première lecture nous le laissait pressentir. Isaïe y invitait Jérusalem à se réjouir d’autres noces qu’il entrevoyait dans l’avenir : Comme un jeune homme épouse une jeune fille, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu (Is 62,5). C’est bien de ces noces dont il s’agit ici, à Cana, les noces de Dieu avec l’humanité, celles du Fils de Dieu, le Roi Messie, avec le peuple de l‘alliance. Et pour ces noces le vin ne peut manquer, un vin purifié, savoureux, excellent. Les prophètes n’ont pas de mots trop forts pour le désigner.
En Jésus, l’Époux des noces messianiques est là. Jean le Baptiste va se comparer à l’ami de l’Époux, ravi de joie à la voix de l’Époux. Ce sera sa joie, sa joie complète (cf Jn 3, 29). Et Jésus lui-même se désignera comme l’Époux dont les compagnons ne peuvent jeûner tant qu’il est avec eux (Mc 2, 19). L’Époux est là, mais l’heure des noces n’est pas encore venue. Ce sera Pâques, quand le Fils de l’homme sera fixé en croix et que du haut de la croix, et de son côté transpercé, il livrera l’eau de la vie éternelle.
La mère de Jésus, dans sa hâte messianique, appelle cette heure de ses vœux. Ici elle obtient de son Fils qu’il devance cette heure, du moins sous la forme d’un signe, celui de l’eau changée en vin, annonce du vin changé en le sang du Christ à l’eucharistie, quand l’heure de la croix sera venue. Une autre femme dans l’Évangile agira auprès de Jésus, avec la même audace, la Cananéenne, une païenne. Elle obtiendra de Jésus que les miettes qui tombent de la table des enfants de Dieu ne soient pas perdues. Avant l’heure des païens elle obtiendra la guérison de sa fille atteinte par la maladie (Mt 15, 21-28).
Le temps de Noël est passé. Un temps de grâce nous a été donné pour affermir notre foi. Qu’en retenir pour le moment que nous vivons ? Peut-être un double enseignement. D’abord la présence de Jésus, le Fils de Dieu, à notre vie, toujours et partout : il est présent à nos prières et dans la liturgie que nous célébrons, mais aussi à nos fêtes humaines, aux jours de joie comme aux jours de détresse. Présence encore de Marie, inséparable de son Fils, proclamée Mère de Dieu au jour octave de Noël. Elle est aussi Mère de l’Église et notre mère : elle nous guide continuellement vers son Fils. Aujourd’hui, elle nous redit : Faites tout ce qu’il vous dira.

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