Textes spirituels

Règle de saint Benoît

Commentaires sur
la Règle


Homélies

Méditations

Références bibliographiques



Formations, stages


HOMELIE

25 décembre
année 2021-2022

Année C - Jour de NOEL - 25 décembre 2021
Esaïe 52, 7-10 / ps 97 ; Hébreux 1, 1-6 ; Jean 1, 1-18
Homélie du F.Basile

Frères et sœurs, quel contraste entre l’évangile de cette nuit, la naissance de Jésus à Bethléem racontée par st Luc, et le début de l’évangile de st Jean, un texte fascinant que nous venons d’entendre. Il a même été chanté ! C’est pourtant le même mystère exprimé cette fois en quelques mots : « Le Verbe s’est fait chair : il a habité parmi nous». Il n’y avait que lui pour nous dire les choses ainsi.

Le premier mot du 4° évangile m’attire : « Au commencement », car il reprend le premier mot de la Bible, le début de la Genèse. Mais de quel commencement s’agit-il, car il remonte bien plus loin que la création, il remonte en Dieu même, comme si en Dieu il pouvait y avoir un commencement. Ne sommes-nous pas ici devant l’intraduisible ? Le mystère caché en Dieu, la Parole tournée vers Dieu et par laquelle tout a été fait, parole créatrice, nous a rappelé la lettre aux Hébreux, cette parole, elle est Lumière et Vie, elle va se communiquer aux hommes, venir chez les hommes avec tous les risques de n’être pas reçue, ni reconnue : il y a comme un crescendo dans cette venue de Dieu parmi les hommes jusqu’à cet événement inouï que st Jean exprime dans cette phrase qui apparaît scandaleuse pour les juifs comme pour les grecs, scandaleuse aujourd’hui pour les musulmans.

Notre foi chrétienne tient dans ces 3 mots : « La Parole s’est faite chair. » Mystère de l’Incarnation, naissance de Dieu dans notre humanité, Dieu s’est fait homme. Le mystère de Noël., c’est l’humanité de Dieu. St Jean nous dit : « Dieu, personne ne l’a jamais vu », mais le Fils prend notre humanité pour nous le faire connaître. Il y a là un paradoxe étonnant entre l’homme et Dieu. Dieu nous parle par son Fils devenu l’un d’entre nous, et nous pouvons non seulement l’entendre, mais le voir et le toucher.
Dans un de ses livres, Christian Bobin écrit : « Je cherche l’humain : c’est pour voir Dieu. » L’évangile lui répond : Depuis que Jésus est venu dans notre humanité, nous pouvons voir Dieu, le reconnaître en tout homme rencontré, celui qui a faim, celui qui est malade ou en prison. Mais est-ce si évident ? C’est la foi qui nous le dit. La clé n’est-elle pas dans ces 3 mots de l’évangile : « Nous avons vu sa Gloire ». Cela nous renvoie au psaume 84 « La Gloire habitera notre terre » Ce rapprochement est étonnant : dans l’évangile, Jean écrit : « Il a habité parmi nous, et nous avons vu sa Gloire ». C’est une expérience qu’il nous est donné de faire puisque Dieu vient habiter parmi nous. Apprendre à voir la Gloire de Dieu dans nos vies, dans nos relations humaines pour en être témoins et la porter aux autres, n’est-ce pas cela une des grâces de Noël, un chemin de lumière comme le Père Abbé le disait cette nuit en évoquant la belle crèche du frère Barnabé, un chemin qui monte de marche en marche vers l’enfant Jésus. Il faut peut-être un cœur d’enfant pour voir la lumière. Ce n’est pas une lumière clinquante ou brillante, c’est une lumière douce, intérieure : c’est la Gloire de Dieu qui apparaît sur un visage d’enfant, sur le visage de nos frères, expérience d’un monde nouveau transfiguré, source d’espérance, espace de confiance.
Quelqu’un m’avait écrit un jour : « Sa Lumière, c’est dans nos ombres qu’elle donne toute sa pleine clarté. Sa Présence, c’est sa discrétion qui nous envahit pourtant. Sa Tendresse, c’est dans nos solitudes qu’elle accompagne et réchauffe. Sa Fidélité, c’est dans nos abandons qu’elle pardonne. » Il y a un avant et un après. « Nous avons vu sa Gloire. »
A Noël tout peut recommencer dans nos vies si nous laissons la lumière de Dieu, sa Gloire, nous pénétrer, donner dans nos ombres sa pleine clarté. Gloire à Dieu au plus haut des cieux, mais aussi dans le cœur de chacun d’entre nous.
Frère Basile

Retour à la sélection...