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HOMELIE

05 décembre
année 2021-2022

HOMELIE du 2ème dimanche de l’Avent (Année C) – 05/12/2021
(Baruch 5,1-9 ; Phil. 1,4-11 ; Luc 3,1-6)
Homélie du F.Guillaume

Frères et sœurs Avec le temps de l’Avent, nous avons commencé dimanche dernier une nouvelle Année Liturgique, où nous serons accompagnés chaque dimanche par la lecture de passages de l’Evangile selon Saint Luc. A la suite des 2 premiers chapitres relatifs aux naissances et aux 1ères années de vie de Jésus et de Jean, son cousin, chapitres qui ont été écrits séparément et ajoutés, Saint Luc au chapitre 3 ouvre son récit sur la mission de Jean, et du même coup celle de Jésus en les situant dans l’histoire et la géographie de leur temps. Avec précision, il nomme les personnages, païens et juifs, et les lieux, non pas dans une intention d’historien ou de géographe au sens moderne où nous les entendons, mais dans une intention de théologien de l’histoire du salut. Tibère, empereur à Rome, Pilate, son préfet en Judée, une région agitée de l’Empire, Hérode Antipas et Philippe, son frère, tous deux fils d’Hérode le Grand, qui gouvernent les provinces du Nord, la Galilée. Et du côté religieux, Luc mentionne les noms des grand ’prêtres Hanne et Caïphe, et le prêtre Zacharie, qui officient au Temple de Jérusalem ces années-là. Nous retrouverons ces différents personnages au long de l’évangile et notamment lors des passions de Jean et de Jésus.
Et dans ce cadre ainsi défini, sur quel évènement Saint Luc veut-il attirer l’attention dans le passage que nous avons entendu ? Ecoutons bien : « la Parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie ». Littéralement, si vous me permettez de revenir au texte original en grec : « la Parole de Dieu arriva (ou advint) sur Jean ».. O logos tou theou egeneto epi Ioanen. Oui, la Parole de Dieu sur-vient, sur-prend un homme, réfugié dans un désert. Il s’agit bien d’une « emprise divine ». Ce terme d’emprise me semble convenir à l’évènement, associé inséparablement à celui de vocation et d’envoi en mission. Saint Luc reprend d’ailleurs les formules utilisées dans l’Ancien Testament pour qualifier les vocations des prophètes Jérémie et Osée. Il tient à montrer par là que Jean est choisi par Dieu pour être un authentique prophète et qu’il aura à délivrer à son Peuple un message divin : message de conversion et de baptême pour le pardon des péchés.
Arrêtons-nous sur cette notion d’emprise. On sait combien ce phénomène peut jouer dans les relations inter-personnelles ou sociales. Le dernier rapport de la CIASE l’a clairement désigné à propos des abus de pouvoir, abus spirituels et sexuels, en l’associant au cléricalisme dans l’Eglise. Mais on peut aussi parler de l’emprise des grandes entreprises sur l’économie mondiale, l’emprise des médias sur l’information, l’emprise de tel ou tel chef d’Etat pour imposer un régime totalitaire à la population de son pays. Toutes ces situations d’emprise sont bien connues et analysées, le plus souvent à propos de leurs effets négatifs aux plans psychologique et sociologique.
N’y a-t-il pas cependant des cas d’emprise positive, constructive, comme celle que relève notre passage d’évangile ou les récits de vocations prophétiquse ? Saint Paul lui-même ne déclare-t-il pas dans une des ses lettres avoir été « saisi » par le Christ, alors qu’il abusait de son pouvoir de pharisien en persécutant les premiers chrétiens. Sur le chemin de Damas, il fait l’expérience de cette emprise de Jésus, qui va le libérer de l’emprise de la chair, en le désarmant de son désir de contrôle et de domination, et il fait l’expérience d’une libération dans l’Esprit Saint. Désormais, Christ lui-même vit en Lui.
Les vocations de Jean, de Paul et de tant d’autres saints de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance nous renvoient à la nôtre. Par notre baptême, nous sommes tous appelés à devenir des prophètes, saisis par le Christ et par la Parole de Dieu qui nous est adressée. L’Eglise est ainsi un peuple de prophètes. L’Ecriture l’annonçait : un jour viendra, et il est venu pour nous avec Jésus, le Messie, où tous, dans le peuple, prophétiseront.
Alors, à quel type de témoignage sommes-nous renvoyés, à quelle proclamation de conversion, en ces temps difficiles que traverse notre Eglise ?
Nous entendions en communauté, mercredi soir la belle parole du nouvel évêque de Meaux, le Père Guillaume Lelille, ordonné dimanche dernier, acceptant sa lourde charge avec confiance mais surtout avec beaucoup d’espérance et de joie. Oui, la parole d’Isaïe en ce temps d’Avent 2021 nous rejoint encore et nous envoie : voici que le Seigneur vient, préparons son chemin aplanissons nos collines et rendons droits les sentiers tortueux de nos vies. Et réjouissons-nous, parce que le Seigneur se souvient. Il veut nous sauver, il aime sa création et ses créatures : Il est un Dieu avec nous. Seigneur Emmanuel.
AMEN

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