Textes spirituels

Règle de saint Benoît

Commentaires sur
la Règle


Homélies

Méditations

Références bibliographiques



Formations, stages


HOMELIE

14 novembre
année 2020-2021

Année B - HOMELIE du 33ème dimanche du TO – 14/11/2021 (Daniel 12,1-3 ; Hébreux 10,11-18 ; Marc 9,30-37) Homélie du F.Bernard

Dernier évangile de cette année, pris dans saint Marc. Dimanche prochain, pour la solennité du Christ-Roi, nous entendrons, dans l’évangile de Jean, le dialogue entre Jésus et Pilate sur la royauté de Jésus. Puis ce sera l’Avent et le début d’une nouvelle année liturgique avec l’évangile de Luc
. Nous venons d’entendre une partie du discours de Jésus sur la fin des temps : des paroles énigmatiques certes, mais confiées à notre vigilance. Aux disciples, qui s’étaient extasiés devant la beauté du Temple, Jésus avait répondu en annonçant brusquement sa ruine : Il n’en restera pas pierre sur pierre ; tout sera détruit (Mc 13,2). Déjà, il est vrai, quelques jours auparavant, il avait prononcé une parole mystérieuse sur le figuier stérile, annonçant que la maison de prière pour tous les peuples (Mc 11,17), serait désormais non plus le Temple mais son propre corps passé par la mort et ressuscité. Mais les disciples avaient-ils compris ?
Ils avaient alors posé deux questions : l’une précise sur la ruine du Temple : Quand cela arrivera-t-il ? ; l’autre plus vague, sur la fin des temps : Quel sera le signe que tout cela doit finir ?
Remarquons que Jésus ici ne s’adresse pas aux foules, ni à l’ensemble de ses disciples, ni même aux Douze, mais seulement à quatre d’entre eux, sa « garde rapprochée » en quelque sorte : Pierre, Jacques et Jean, les témoins privilégiés des grands moments de la vie publique de Jésus, et aussi André, le frère de Pierre. En somme, les quatre disciples toujours placés en tête dans les listes des apôtres.
Pourquoi cet auditoire restreint ? Peut-être pour souligner l’importance des paroles qui vont suivre : elles ne sont en tout cas nullement destinées à rester le secret d’un auditoire d’initiés. L’ultime parole de ce discours le dit explicitement : Ce que je vous dis à vous, je le dis à tous : veillez. Car vous ne savez pas quand le Maître de maison va venir (Mc 13, 35-37).
Jésus avait donc annoncé la ruine du Temple. L’événement aura lieu en l’an 70, peu avant ou peu après la rédaction de notre évangile. Ce sera un immense traumatisme pour le peuple d’Israël qui, perdant le Temple, perdait son centre spirituel, le lieu où chacun pouvait rencontrer son Dieu et le célébrer. Pour survivre le judaïsme devra se reconstruire sur d’autres bases.
Puis Jésus porte son regard plus en avant, vers le temps de la fin. Le moins qu’on puisse dire est qu’il ne nous annonce pas un avenir facile, comme s’il voulait nous faire sortir d’une certaine torpeur. Déjà le prophète Daniel avait annoncé un temps de détresse, comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, et Jésus d’ajouter : Le soleil s’obscurcira, la lune perdra son éclat, les étoiles tomberont du ciel. Mais ce sera aussi le temps du salut du peuple, avait dit Daniel. Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec grande puissance et grande gloire, précise Jésus.
Détresse donc, mais aussi allégresse. Détresse pour le monde, et allégresse pour les disciples. Il est vrai aussi que les disciples faisant partie du monde ne seront pas épargnés par cette détresse. L’avenir annoncé par Jésus sera donc un avenir bouleversé. Mais si nous regardons l’avenir immédiatement devant nous il semble déjà porteur de grands changements qui ne sont pas sans susciter inquiétudes ou angoisses. Nous voudrions spontanément que le temps présent, avec toutes ses imperfections dure, car nous y sommes habitués. Pourtant l’avenir nous imposera nécessairement ses changements.
Mais notre foi chrétienne, elle, nous fait porter résolument notre regard vers l’avenir. Là est notre espérance, avec la certitude de la venue du Seigneur au terme du temps. Jésus nous invite à nous y préparer, en prenant la comparaison du figuier au printemps. Quand la sève le parcourt à nouveau et monte dans ses branches, celles-ci s’assouplissent, la végétation repousse puis le fruit vient. L’avenir pour le chrétien, c’est ce temps du réveil que connait la nature au printemps, le temps de la germination. Plutôt que dans de grands bouleversements du monde, c’est davantage dans la discrétion des jours que nous saisirons peu à peu l’accomplissement de l’Évangile, comme un printemps discret annonçant le chemin vers la pleine lumière de l’été, vers la venue du Seigneur dans sa Gloire.
Le dernier mot de l’Apocalypse, qui est aussi celui de toute la Bible, résume la prière chrétienne : Viens Seigneur Jésus. Comme le dit par ailleurs l’Apôtre, quand nous célébrons l’eucharistie, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. Voilà notre espérance. Oui, viens Seigneur Jésus.

Retour à la sélection...