Textes spirituels

Règle de saint Benoît

Commentaires sur
la Règle


Homélies

Méditations

Références bibliographiques



Formations, stages


HOMELIE

15 août
année 2020-2021

ASSOMPTION 2021 Ap 11,19a, 12, 1-6a.10ab; 1 Co 15, 20-27a; Lc 1, 39-56

Frères et sœurs, Au début de cette célébration, je soulignais que cette fête de Marie entrée dans sa gloire intervenait dans le contexte de notre histoire humaine chargée de nuages. Est-elle le signe d’une lumière au-delà des nuages, dont on aperçoit de temps en temps une éclaircie ou bien ne fait-elle pas plutôt signe d’une lumière qui nous accompagne même sous les nuages, au cœur de nos obscurités ? Oui, cette fête de Marie voudrait raviver notre foi en la bonté du dessein de Dieu sur notre humanité, sur chacune de nos vies. A travers Marie, c’est toute notre humanité qui est bénie par Dieu, c’est toute notre humanité qui est guidée dans le mystère pascal du Christ.

A travers Marie, toute notre humanité est bénie par Dieu… Lorsqu’Elisabeth lance à Marie : « tu es bénie entre toute les femmes », elle ouvre les yeux sur la grâce dont est porteuse sa cousine. Elisabeth perçoit que Dieu l’a comblée de bénédictions en la faisant devenir la mère du Sauveur. « D’où met-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Avec le temps, l’Eglise dans sa méditation du mystère de la foi va prendre toute la mesure de la grandeur de la bénédiction de Dieu en Marie. Elle est la toute pleine de grâce, préservée du péché dès sa conception. Et au terme de sa vie, elle est la toute bénie, préservée de la dégradation du tombeau, et associée en son corps à la gloire de son Fils. Lorsque nous récitons le « je vous salue Marie », il est bon de laisser résonner ces paroles d’Elisabeth « tu es bénie entre toutes les femmes ». En redisant ces paroles, nous pouvons dire à Dieu notre louange, notre reconnaissance pour la magnificence de ses dons en Marie. Et dans le même temps, nous pouvons apprendre à ouvrir les yeux sur toutes les bénédictions que Dieu nous offre. Si, à la différence de Marie, nous sommes blessés par le péché subi et commis, avec elle, nous sommes appelés à retrouver le sens juste et ordonné des choses de la vie. Marie nous rappelle que la vie est pleine des bénédictions de Dieu, bénédictions que le mal ne peut effacer, ni détruire. En son Assomption, elle nous laisse entrevoir que la bénédiction de Dieu gratifie nos corps fragiles d’un honneur immense qui se révèlera lorsque nos corps seront ressaisis dans la résurrection finale.
A travers Marie, toute notre humanité est guidée dans le mystère pascal du Christ. Lorsque nous contemplons aujourd’hui Marie qui partage, en son corps, la gloire de Jésus son Fils, nous admirons la première d’entre nous qui a pleinement accompli le mystère pascal, le passage de la mort à la vie. Elle est passée de la mort à la vie parce que Jésus son Fils lui a ouvert le chemin. Première sauvée, elle est la première qui a fait tout le chemin. Elle n’a pas connu la croix, comme Jésus, mais elle y a été associée de près. On peut dire que depuis son « oui » à la parole de l’ange, « que tout se passe pour moi selon ta parole », elle a pris un chemin d’obéissance difficile sans savoir où il la conduirait. Marie est entrée dans le propre mystère d’abaissement de son fils, en consentant à une destinée dont elle ne maitrisait rien. Sa seule assurance était sa confiance dans la parole entendue et répondue. Et elle a accompagné Jésus dans sa croissance humaine, puis dans son ministère. Comme l’évangile nous le laisse voir, elle n’a pas toujours compris. Mais elle était là auprès de son fils, et elle est restée fidèle jusqu’à la croix. Humble servante d’un dessein en bonne part incompréhensible. Avec Marie, nous pouvons apprendre ce consentement à ce que nous ne comprenons pas toujours, dans la fidélité à la parole entendue. C’est le mystère pascal, ce passage de la mort à la vie. Nos existences entrent dans une forme de mort lorsque l’on renonce à certaines facilités, lorsqu’on accepte de ne pas tout maitriser, lorsqu’on consent à l’impuissance. Nous apprenons alors à accueillir, à recueillir la Vie qui vient du Christ. En christianisme, on pourrait dire « une vie en cache toujours une Autre », notre vie marquée par la mort cache toujours la Vie qui surgit de la mort. C’est cette Vie qui a emporté Marie vers la Gloire, préfiguration de celle que l’Eglise recevra. Comme nous le prierons dans la préface : « élevée dans la gloire du ciel, Marie est la parfaite image de l’Eglise à venir, aurore de l’Eglise triomphante… »
En nous confiant à la prière de Marie qui intercède pour nous « maintenant et à l’heure de notre mort », rendons grâce avec joie maintenant pour la mort et la résurrection de Jésus, passage libérateur déjà réalisé pour Marie, et en train de faire son œuvre pour chacun de nous.

Retour à la sélection...