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HOMELIE

04 juillet
année 2020-2021

Année B -14ème dim. du TO, 4Juillet 2021
Ez 2, 2-5 ; 2 Cor 12, 7-10 ; Mc 6, 1-6
Homélie du F.Bernard

L’Évangile que nous venons d’entendre est la suite de celui de dimanche dernier. Celui-ci rapportait deux expériences de foi, vécues l’une et l’autre dans des situations de grande détresse. Une femme atteinte de pertes de sang depuis douze ans, donc impure, intouchable dans la société d’alors, inapte à donner la vie, et un chef de synagogue dont la petite fille était à toute extrémité. L’une et l’autre, dans leur grande épreuve s’étaient tournés vers Jésus, comme vers celui-là seul qui pouvait les sauver. La femme, en dépit de son impureté, avait osé s’approcher dans la foule de Jésus pour toucher son vêtement. Quant à Jaïre, il avait supplié Jésus d’aller imposer les mains sur sa fille mourante. Celle-ci une fois morte, Jésus lui prendra la main pour lui rendre la vie.
Toucher Jésus pour être sauvé, pour avoir part à sa résurrection, c’est cela même que nous faisons en chaque eucharistie. Mais nous faisons plus encore, nous mangeons le corps du Seigneur pour devenir son Corps.
Aujourd’hui l’Évangile nous parle de manque de foi, plus précisément de non foi, apistia, de la part de ceux qui devraient être les plus proches de Jésus, les gens de son village qui l’ont vu grandir et fréquentent sa famille. Ceux-ci pensent bien le connaître, ils reconnaissent sa sagesse, ils ont entendu parler de ses miracles, accomplis ailleurs à Capharnaüm. Mais ici à Nazareth Jésus ne peut en accomplir aucun, car Jésus n’est pas un thaumaturge ; il ne peut accomplir son œuvre de salut que là où il trouve la foi.
La foi et l’incroyance. La foi des uns et l’incroyance des autres. Et entre les deux, la foi hésitante, lente à venir des disciples. Malgré tout, au fils de leur compagnonnage avec Jésus, celle-ci progresse, jusqu’à être confessée par Pierre, au nom de Douze, qui proclame : Tu es le Christ. Jusqu’au bout, jusqu’à Pâques, et même quand Jésus reverra ses disciples après Pâques, il leur reprochera leur incrédulité. Mais c’est pourtant à eux qu’il confiera la mission d’annoncer l’Évangile à toute la création (Mc 16, 15).
La foi et l’incroyance. La première lecture rapportait l’envoi en mission du prophète Ézéchiel auprès d’Israël, qualifié de peuple rebelle, au visage dur et au cœur obstiné (Ez 2, 3-4). La deuxième lecture, quant à elle, évoquait l’écharde dans la chair qui avait tant fait souffrir Paul au cours de son ministère (2 Cor 12, 7). Quelle écharde ? Peut-être L’Apôtre parlait-il de l’opposition systématique à sa prédication qu’il avait rencontrée de la part de ses frères de race, jusqu’à être qualifié par eux de peste, suscitant le désordre chez les Juifs du monde entier (Ac 24,5). L’incrédulité d’Israël fut pour Paul une cause de grande tristesse, de douleur incessante, jusqu’à vouloir être maudit, disait-il, séparé du Christ, s’il pouvait par-là convertir ses frères de race (Rm 9, 1-3).
La foi et l’incroyance. Cette dualité nous concerne tous bien certainement, déjà par le fait que nous connaissons tous, autour de nous, parmi nos proches, des situations d’incroyance. Faut-il se contenter de parler de cœur ouvert au mystère de Dieu pour les uns, de cœur endurci pour les autres ? Certes non ! car il y a des chrétiens trop assurés dans leur foi, comme s’ils la possédaient, et des incroyants humbles et sincères qui voudraient bien accéder à la lumière. Paul, évoquant l’incrédulité présente d’Israël, disait son espérance qu’au terme de l’histoire tout Israël reconnaîtrait le Christ et serait sauvé, et concluait sa méditation par cette réflexion : les décrets de Dieu sont insondables et ses voies incompréhensibles (Rm 11, 33).
Quant à nous, si la foi nous est donnée en partage, ce n’est pas parce que nous serions meilleurs : nous la recevons comme un don de Dieu, dont nous avons à rendre grâce. Mais ce don s’accompagne d’exigences. Celle de conformer nos vies, nos comportements avec cette foi. Celle encore d’entretenir la foi reçue par la prière, l’étude, les sacrements, comme un don à recevoir à nouveau chaque jour, à l’instar de la manne du désert que les Hébreux devaient recueillir chaque jour et dont ils ne pouvaient faire provision. L’exigence enfin d’être les témoins de Jésus-Christ, sans arrogance certes, mais humblement et avec assurance, sachant que c’est sans la faiblesse du témoin que la Puissance de Dieu peut donner toute sa mesure (2 Cor 12, 9-10).
Vous êtes la lumière du monde (Mt 5, 14) avait dit Jésus à ceux qui étaient venus l’écouter sur la montagne. Si les chrétiens n’apportent pas la lumière de la foi au monde, qui le fera ?

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