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HOMELIE

11 avril
année 2020-2021

Année B - 2ème Dimanche de Pâques - 11-04-2021
Ac 4 32-35 ; 1Jn 5 1-6 ; Jean 20, 19-31
Homelie du F.Vincent

L’évangile, aujourd'hui, nous rapporte deux manifestations de Jésus Ressuscité, à huit jours d'intervalle. Spontanément nous aurions tendance à concentrer notre attention sur la seconde apparition, celle faite à Thomas, parce que nous nous identifions souvent à lui, trouvant bien pratique d'avoir sous la main quelqu'un qui doute, quelqu'un qui a du mal à croire…. trouvant peut-être en lui une sorte de justification à nos propres manques de foi. Mais nos connivences avec Thomas ne doivent pas nous empêcher de lire le texte dans son entier.
Le passage que nous avons ce matin était, (avant que des disciples ajoutent plus tard le chapitre 21), la conclusion de l'évangile, et il se termine par cette expression très forte : "afin que vous croyez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et que par votre foi vous ayez la vie en son nom". Le même évangile de Jean commençait par : "Le Verbe était Dieu" et ce terminait donc par : "Jésus est le Fils de Dieu". L'évangile n'est pas un "biographie de Jésus" et encore moins un recueil de belles pensées ou un manuel de morale, l'évangile est un livre choc, écrit tout entier pour que nous recevions en pleine poitrine une révélation stupéfiante : "Je vais vous parler d'un homme, Jésus, qui a vécu il y a deux mille ans en Galilée! Eh bien, cet homme EST le Fils de Dieu, cet homme c’EST Dieu".
C'est ce que dit la dernière phrase entendue aujourd'hui : "Ces signes ont été écrit, c'est pour que vous croyez que Jésus est le Fils de Dieu".
Croire cela, c'est être chrétien. Il y a des millions d'hommes qui croient en Dieu, mais seuls les chrétiens ajoutent à cette foi une affirmation que les juifs et les musulmans n’acceptent pas : Dieu est Père, Fils et Esprit ; et le Fils s'est incarné en Jésus de Nazareth. Ceux qui ont fréquenté Jésus, ses disciples, ses apôtres, se doutaient bien de quelque chose, mais il a fallu la Résurrection pour qu'au nom de tous, Thomas jette ce cri d'amour et d'adoration : "Mon Seigneur et mon Dieu ! " Mais ce livre, l’évangile, a aussi été écrit pour que "par votre foi vous ayez la vie en son nom". Mais quelle vie ? St Jean tout au long de son évangile nous a parlé de vie éternelle. Le mot est un peu trompeur, on pense à une vie sans fin. C'est vrai mais c'est très insuffisant pour bien voir de quelle vie il s'agit. Ne faut-il pas plutôt penser à un de ces noms de Dieu qu'aime bien certains de nos frères de la Réforme : l’Éternel. La vie qui nous est offerte, c'est la vie de l’Éternel, la vie même de Dieu. Notre foi va jusque-là.
Mais comment cette autre vie que St Jean appelle la vie éternelle se manifeste-t-elle très concrètement dans notre existence de tous les jours ? On peut remarquer chez les vrais croyants, et j’espère chez nous, une certaine manière de juger les gens, les actes, les événements, dans une lumière différente. On peut remarquer chez ces croyants, une espérance que rien ne peut abattre, une paix et une joie qui résistent aux inquiétudes, aux tristesses qui normalement devraient les accabler. C’est cette paix et cette joie que Jésus annonce à ses disciples, ce matin, quand il les retrouve. Mais le plus apparent peut-être, et aussi le plus attirant, c’est ce souci des autres, cette promptitude à rendre service, à s’engager; cette manière d’aimer sans se payer de mots. Ce dont nous parlait la première lecture… et aussi l’évangile du Jeudi Saint.
Cette vie, en un mot c’est la vie chrétienne, si l’on donne à ce mot un peu dévalorisé, toute sa force. une vie donnée par Dieu et nous reliant constamment à Lui ; celle qui faisait dire à St Paul : "pour moi vivre c’est le Christ !"
En ouvrant notre vie à Jésus-Christ, la foi y fait entrer les pensées de Jésus-Christ, ses jugements, sa force, sa manière d’aimer, tout ce que Jean exprime dans ce « comme » : vivre comme le Christ. « L’Évangile nous dit St Jean, a été écrit pour que par votre foi vous ayez la vie ». Croire ne sert à rien, si cela ne nous fait pas bouger. La pire malchance qui puisse arriver à l’Évangile, c’est qu’il soit lu sans que rien ne change dans la vie de celui qui le lit.
Nous devrions entendre cet affectueux reproche de Jésus : « À quoi te sert de croire en moi si tu ne fais pas ce que je te demande ? » Ce que nous dit l’évangile aujourd’hui, au-delà de l’épisode de Thomas, c’est que l’évangile ce n’est pas un livre, mais que l’Évangile, la Bonne Nouvelle, c’est Lui, Jésus.

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