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HOMELIE

04 avril
année 2020-2021

Année B - Jour de Pâques - 4 avril 2021 -
Actes 10, 34a + 37-43 - Colossiens 3, 1-4 -Jean 20, 1-9
Homélie du F.Basile

Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Pourquoi, Marie, t’es-tu levée si tôt pour aller au tombeau chercher celui que ton cœur aime ? On l’avait enlevé ! Pourquoi es-tu allée si vite prévenir Pierre et l’autre disciple, que son corps avait disparu ? Eux aussi sont venus en courant au tombeau le chercher parmi les morts.
Frères et sœurs, au cœur de notre vie chrétienne, il y a cette affirmation de foi bouleversante, incroyable : Il est ressuscité, Il est vivant !
Elle a retenti à Jérusalem au matin de Pâques, il y a près de 2000 ans ; et l’étonnant, c’est qu’elle retentit encore aujourd’hui comme un événement au cœur des communautés chrétiennes, chaque fois qu’elles célèbrent Pâques, chaque fois qu’un membre de plus est baptisé, plongé dans la mort et la résurrection du Christ, chaque fois qu’un frère ou une sœur a fait le grand passage.
Il est ressuscité, Il est vivant ! Quand nous disons cela, nous ne réalisons pas toujours ce qu’il y a derrière, ce que cela devrait transformer dans notre vie. C’est pourquoi il nous est bon de revenir à l’évangile, à celui de ce matin dans st Jean, à celui de cette nuit dans st Marc : « Il est ressuscité, il n’est pas ici ! »
Il faudra du temps, beaucoup de temps aux disciples pour se mettre cela dans la tête et dans le cœur. Vraiment ils n’y étaient pas préparés : ils n’avaient pas encore compris que, selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
Cette lenteur à croire, cette résistance de l’esprit à adhérer au mystère du Christ ressuscité, toutes ces difficultés à le reconnaître vivant, qui nous sont rapportées par l’évangile, sont précieuses pour nous. Il faudra aux disciples du temps pour s’habituer à vivre avec un Vivant.
Alors qu’il fait encore nuit, Marie Madeleine s’est rendue au tombeau, elle voit la pierre enlevée ; devant le tombeau vide, elle est comme perdue, ne sachant plus que penser, comme cela arrive quand il prend à l’autre, à celui qu’on aime, de se révéler autre, différent… il n’est plus là où nous le cherchions, il ne se trouve plus là où notre désir l’avait mis une fois pour toutes. A entendre la plainte de Marie, l’urgent pour elle serait de ramener Jésus à sa place, au tombeau ; alors tout rentrerait dans l’ordre. Mais d’abord elle va prévenir Pierre et l’autre disciple. Ce dernier, à son arrivée au tombeau, a tout de suite compris : il voit, il voit les linges bien pliés dans le tombeau vide, il voit et il croit, tandis que Pierre reste perplexe. Marie, elle, est revenue, inconsolable, sa recherche continue, et c’est à elle que sera donné l’inattendu de Pâques. Elle verra le Vivant.
Un vivant, cela surprend toujours, c’est comme un enfant, et cela fatigue les parents. Nous, chrétiens, combien de fois voudrions-nous que Jésus soit un peu moins vivant, un peu moins imprévisible : qu’on sache où il est, une fois pour toutes, et surtout avec qui il est, et avec qui il n’est pas ; qu’on puisse le cerner avec nos formules de foi, qu’il reste le même et ne change pas. Nous oublions que c’est lui qui peut nous changer, parce qu’il est vivant, qui peut nous transformer, nous renouveler dans notre foi. Laissons le Vivant être vivant dans l’Eglise et aussi hors de l’Eglise ; ne l’enfermons pas parmi les morts, dans nos tombeaux, quels qu’ils soient.
Le tombeau est vide une fois pour toutes, il ne faut pas le chercher là.
La réponse est ailleurs : il est dans la communauté des frères, dans la joie de l’Evangile et dans le cœur des nouveaux baptisés, dans l’humble service des autres et la vie donnée sans compter, et bien sûr dans la rencontre personnelle avec le Christ Ressuscité.
Dans la période que nous traversons en ce moment, avec la pandémie qui touche le monde entier et la crise de l’Eglise, nos questions, nos interrogations sont grandes et nous en souffrons tous : où est-il, le Ressuscité ? Puissent notre foi pascale et l’Esprit Saint qui nous sont données aujourd’hui, nous éclairer et nous faire reconnaître le Vivant au milieu de nous, dans l’assemblée des frères qui célèbrent l’eucharistie.

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