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HOMELIE

28 février
année 2020-2021

Année B - 2° dim. de Carême - 28 février 2021
Gen 22 1-18 ; Rom 8 31-34 ; Mc 9 2-10
Homélie du F.Bernard

Nous avons entendu trois textes majeurs de l’Écriture : le sacrifice d’Isaac ; la finale du chap.8 des Romains : Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous ; enfin le récit de la Transfiguration de Jésus, sur la montagne, selon Marc. Trois textes qu’il faut relier les uns aux autres, les éclairer les uns par les autres pour en découvrir pleinement le sens à l’intelligence croyante, à nous en ce deuxième dimanche de Carême.
D’ailleurs l’évangile de ce jour nous y invite à sa manière : Jésus sur la montagne s’entretient avec Moïse et Élie. De quoi s’entretiennent-ils sinon de la Loi et des prophètes, des Écritures en tant qu’en elles se révèle le dessein de Dieu, qu’elles éclairent aussi la destinée de Jésus ? Celui-ci vient d’annoncer à ses disciples que le Fils de l’homme doit monter à Jérusalem, y souffrit sa Passion, être mis à mort et le troisième jour ressusciter. Jésus en son humanité a besoin du réconfort des Écritures pour comprendre sa mission, assumer pleinement son destin de Messie Sauveur et sa Pâque rédemptrice. Notons-le si Moïse et Élie s’entretiennent avec Jésus, les trois disciples sont aussi présents, mais il n’est pas dit qu’ils entendent ce qui se dit alors : l’entretien est réservé à Jésus.
Mais revenons à la première lecture, le sacrifice d’Isaac. Dans l’ancien temps, en particulier au Proche Orient, on concevait de tels sacrifices, en certaines circonstances exceptionnelles, et la Bible nous en rapporte plusieurs exemples. Les prophètes de la Bible ont par contre toujours été unanimes à les condamner absolument.
Alors pourquoi Dieu demande-t-il à Abraham de lui sacrifier son propre fils, son unique, celui qu’il aime ? De surcroît, c’est l’enfant de la promesse, celui par lequel Dieu s‘est engagé à donner au patriarche une postérité innombrable, comme les étoiles du ciel. Pour tester l‘obéissance d’Abraham ? l’explication est un peu courte. L’auteur de la Lettre aux Hébreux est plus proche certainement du mystère quand il écrit : Dieu, pensait Abraham, est capable de ressusciter un mort. C’est pour cela qu’il retrouva son fils, dans une sorte de préfiguration (He 11, 19).
Mais l’Ange du Seigneur intervient et retient le geste d’Abraham. A la place de son fils, il va sacrifier un bélier trouvé là, pris par les cornes dans un buisson. Ainsi se perpétuera en Israël la pratique de l’offrande à Dieu des premiers nés. Tout garçon premier né sera consacré au Seigneur, dit le livre de l’Exode (Ex 13,2). Et c’est en accomplissement de ce rite, prescrit par la Loi de Moïse, que Marie et Joseph présenteront au Temple leur Enfant, offrant en sacrifice un couple de tourterelles. Dans le sacrifie d’Isaac, nous entendons déjà la Présentation de Jésus au Temple.
Plus encore le sacrifice d’Isaac laisse pressentir le sacrifice du Fils bien aimé, du propre Fils de Dieu, de l’Agneau qui enlèvera le péché du monde, et en qui tous les sacrifices anciens trouveront leur accomplissement. Où est l’agneau pour le sacrifice avait demandé Isaac à son père ? Dieu saura bien pourvoir à l’agneau pour le sacrifice, mon fils (Gn 22, 7-8), lui avait répondu Abraham.
Abraham a vu mon jour et s’est réjoui (Jn 8, 56), dit Jésus dans l’Évangile. De quel jour s’agit-il ? et en quelle circonstance Abraham a-t-il vu ce jour ? Peut-être lors de la naissance d‘Isaac, dont le nom signifie le rire, mais plus encore quand il lui fut demandé de sacrifier son fils. Alors Abraham a entrevu la Pâque du Fils de Dieu, le Jour du Seigneur.
Après la scène de la Transfiguration, la nuée lumineuse a couvert de son ombre les trois disciples. Puis du sein de la nuée, la voix divine s’est faite entendre pour eux : Celui-ci est mon Fils bien aimé. Écoutez-le. Les disciples reçurent la consigne du silence sur ce qu’ils avaient vu et entendu.
Cette consigne ne nous concerne plus, et nous pouvons contempler longuement cette scène de la Transfiguration que les peintres d’icônes ont aimé représenter. La contempler et la garder dans la mémoire du cœur pour affermir notre marche vers Pâques à la suite du Christ. Elle nous révèle l’amour trinitaire communiqué en Jésus et en sa Parole. Elle nous fait voir la Gloire du Christ au travers de la Croix et par-delà la Croix. Nous pouvons la regarder comme en surimpression de la Croix que nous pouvons alors justement appeler la Groix glorieuse.
Elevé de terre, dit le Seigneur, élevé sur la Croix, j’attirerai à moi tous les hommes (Jn 12, 32).

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