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HOMELIE

13 décembre
année 2020-2021

Année B,- 2ème dimanche de l’Avent – 6 décembre 2020
Isaïe 40,1-5.9-11 ; Psaume 84; 2 Pierre 3,8-14 ; Marc 1,1-8
Homélie de F.Matthieu

« Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. »
Il est plutôt rare dans la liturgie de nos dimanches que la première lecture, tirée du Premier Testament, soit aussi explicitement liée à l’évangile du jour ; ici par une longue citation, dont va nous être donné un accomplissement en la personne de Jean le Baptiste avec son baptême, son appel à la conversion pour tout le peuple d’Israël, et plus encore son annonce de celui qui vient : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; « lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Et ceci nous est présenté comme le « commencement », la racine de « l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu » : La Bonne nouvelle.
Bonne nouvelle en effet pour le peuple de Jérusalem en exil sur une terre étrangère, éprouvé en raison de ses infidélités ! Isaïe lui annonce que le Seigneur lui-même va venir conduire les siens sur le chemin du “retour”. Les événements désastreux ont laissé, dans le pays détruit, un désert matériel certes, mais surtout spirituel. Il s’agit de rétablir la “communication” entre Dieu et son peuple.
Bonne nouvelle aussi pour les auditeurs du Baptiste ! L’occupation romaine et la décadence religieuse ont créé une situation désespérante. Jean annonce que ce « désert » se transformera en “route” pour le Seigneur dont la venue est déjà là.
Bonne nouvelle qui nous parvient aujourd’hui avec une étonnante actualité !
Ne sommes-nous pas dans le « désert », spirituel plus encore que matériel, nous aussi ; ne sommes-nous pas nous aussi en exil, trop souvent coupés de la communication avec notre Dieu Déserts d’humanité. Déserts de dignité pour des hommes et des femmes traités comme des objets et victimes d’intérêts face auxquels une vie humaine ne pèse pas lourd ! Déserts de solitude. Déserts d’amour. Déserts de pauvreté matérielle et morale. Déserts de foi…
Dans cette “tour de Babel” où les hommes ne se comprennent plus et ne se supportent plus, dans cet « exil » où nous sommes enfermés bien souvent, aujourd’hui, la Parole de Dieu se fait à nouveau entendre. Sur notre monde et sur nous, résonne l’appel de l’Évangile : tracer des voies où l’humain puisse marcher à la rencontre de lui-même, des autres et de son Dieu. Jean proposait un « baptême de conversion ».
Un baptême, c'est-à-dire une mort à une façon de vivre et de penser et une naissance à une vie nouvelle. Conversion signifie changement d'optique, retournement, rénovation. Il s'agit de sortir du passé pour s'ouvrir au nouveau qui se présente. Jean-Baptiste est la figure de cet appel qui nous vient de notre avenir. L'évangile précise sa manière de se vêtir et de se nourrir pour montrer comme un signe son « dépouillement » : on ne peut accueillir celui qui vient que si l'on a les mains vides. Nous aussi, nous avons à faire le vide pour faire place à la nouvelle humanité, celle qui vient avec Jésus, vrai homme et vrai Dieu. Car Jésus, lui, nous a donné son « baptême dans l’Esprit-Saint ». La vie que Dieu a semée dans nos cœurs ne mourra plus jamais. A la première occasion favorable, elle se révèle à nouveau et peut s’épanouir.
Et ici, il faut revenir à la prophétie d’Isaïe, qui nous annonce un ultime accomplissement : c’est le Seigneur lui-même qui vient à nos devants et qui réalise notre salut : « Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : ‘Voici votre Dieu !’ Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance ; son bras lui soumet tout. Voici le fruit de son travail avec lui, et devant lui, son ouvrage. Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur. »
Oui, se convertir, c’est d’abord et surtout, se disposer à l’accueil du Seigneur qui vient nous sauver ; se rendre disponible dans l’attente de l’accomplissement du dessein d’amour, qui est « le travail » et « l’ouvrage » de notre Dieu.
L’Avent est un temps de conversion, d’attente, mais c’est d’abord le Seigneur qui vient ; lui seul peut accomplir en nous, toute chose nouvelle dans le don sans cesse renouvelé de son Esprit-Saint. Amen.

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