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HOMELIE

21 novembre
année 2020-2021

Année B -1er dimanche de l’Avent - 29 novembre 2020
Is 63,16 -64.7 ; 1Co 1 3-9 ; Mc 13 33-37
Homélie du F.Hubert

Une nouvelle année liturgique nous est offerte : sera-t-elle vraiment nouvelle ? Oui, si nous faisons déjà de ce jour un jour nouveau ! Christ est le « Jour nouveau » ! Le Christ, Roi de l’univers, dont la fête a clôturé l’année écoulée en l’ouvrant sur l’avenir, ne cesse de venir. « Le jour nouveau se lève » : qui sera éveillé pour être réveillé par lui ? « Les yeux ouverts à la lumière de Dieu, écoutons d'une oreille attentive ce que la voix divine nous » enseigne quotidiennement, nous dit saint Benoît dans le Prologue de la Règle. Je vous propose de prier les uns pour les autres, pour qu’en chacun de nous et en Eglise, le désir grandisse de la rencontre du Christ, notre Sauveur, notre Dieu de vie et d’amour.

Ne restons pas endormis, sourds et aveugles : Qohélet disait : « Rien de nouveau sous le soleil ». « Chaque jour, je commence » disaient au contraire les anciens moines. Oui, chaque jour est nouveau. Nous sommes des êtres de rencontre, et chaque rencontre est unique et nouvelle. Sans cesse nous sommes appelés à de nouvelles rencontres, à des rencontres neuves.

Ah ! Si tu déchirais les cieux et descendais ! Oui, Dieu est venu à nous, parmi nous. Il est venu vers nous, il est en nous, et nous avons le pouvoir de le rencontrer. Il n’a de cesse de nous unir à lui. Sa venue dans la gloire, sa venue pour chacun dans le passage de la mort, nul n’en sait le jour ; mais sa venue aujourd’hui est certaine : à travers le prochain, dans l’intime de notre être, dans les sacrements. En toi, Seigneur, brûle sans cesse Un grand désir de partager Ta joie de Dieu. Ne laisse pas nos cœurs manquer Le rendez-vous que ta promesse Nous a donnés. Comment préparer notre rencontre définitive, sinon dans l’aujourd’hui ?

« Veiller » est le mot de ce jour et de tout le temps de l’Avent. Veiller, c’est demeurer éveillé, être attentif, aux aguets, dans l’attente d’un évènement, de quelqu’un, d’une parole... C’est aussi « veiller sur » : sur soi-même, sur ses pensées, sur ses désirs, ses actions ; sur nos frères et sœurs, sur la création, sur la vie. Veiller même sur la présence de Dieu en nous ! N’est-elle pas comme le souffle d’un fin murmure ? Gardons-nous de l’étouffer, prenons-en soin comme de notre trésor le plus précieux ! « Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi » écrivait Etty Hillesum dans les camps de la mort.

Nous espérons et croyons en la venue du Seigneur lors de l’accomplissement de toutes choses, mais il vient d’abord aujourd’hui. C’est là la nouveauté de chaque instant. A tout instant présent, le Christ vient à nous et nous pouvons l’accueillir, nous laisser accueillir par lui, le rencontrer. Sans cesse, il déchire les cieux et il vient.

Nous le rencontrons dans la prière assurément, car il nous habite et son Esprit est la source de notre vie. Mais aussi dans notre frère, notre prochain, comme nous le proclamait l’évangile de dimanche dernier. Cette rencontre-là est le critère de vérité de notre prière. « Il nous a donné tout pouvoir et il a fixé à chacun son travail » : ne manquons pas le rendez-vous : avec lui, avec notre frère. Veillons et tenons-nous éveillés les uns les autres.

L’oraison nous indique que le chemin de la rencontre est la pratique de la justice. Mais si nous errons hors de ses chemins, la bonté de Dieu va encore au-delà, lui qui justifie le pécheur : si nous n’écoutons pas la question : « Que fais-tu, de ton frère ? », si nous nous égarons vivant sans nous occuper du projet de Dieu qui est la vie de l’homme, alors il part lui-même à notre recherche, jusqu’à ce qu’il nous ait trouvé, et nous ramène sur ses épaules. Le Seigneur vient dans nos tréfonds de misère ou d’indifférence. Oui, « il est descendu » !

Nous avons cette chance indicible d’avoir reçu la révélation du Verbe fait chair, nous ne pouvons qu’être en mission : disciples missionnaires. Aucun don de grâce ne nous manque. « La charité du Christ nous presse ! »

« Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ; la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. »

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