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HOMELIE

11 octobre
année 2019-2020

Année A - 28e dimanche - [2020] Isaïe 25, 6-10a Phil. 4, 12-14 & 19-29 Mt. 22, 1-14
Homélie duF.Ghislain

Dans une première lecture, nous avons entendu une impressionnante promesse de bonheur. Positivement un festin abondant et succulent ; négativement une consolation définitive de toutes les morts et de tous les deuils. La fin du texte et le psaume qui a suivi reconnaissent cette promesse et chantent leur action de grâces. Dans l’évangile, la promesse est réaffirmée : il s’agit bien du Royaume des cieux préparé par le même Dieu, mais l’accueil qui en est fait n’est pas total : nombreux semblent être ceux qui ne sont pas intéressés et si, devant leur défection, l’invitation est étendue plus largement, il y a encore des gens qui ne l’accueillent pas comme il faut.
Que pouvons-nous faire de ces textes aujourd’hui ? Comment vont-ils nous aider à vivre en ce temps de pandémie qui limite nos activités, nos déplacements, entrave nos économies collectives et personnelles, nous laisse inquiets sur l’avenir proche, - tout cela sur le fond d’une situation mondiale violente ? La première réponse est que, dans l’ignorance de ce qui va se passer et dans l’impuissance de faire face et de conjurer totalement les menaces, la victoire de notre foi est dans notre espérance : ce que disent nos textes est vrai : il y aura une libération totale, complète, dont la résurrection de Jésus-Christ et l’envoi de l’Esprit Saint dans le monde à la Pentecôte sont les garants. Il ne faut pas craindre de prendre le temps de méditer en profondeur les promesses qui nous ont été faites. Celles-ci se réaliseront, elles le commencent peut-être déjà. Les souffrances et les combats ne sont pas définitivement vains. Nous ne vivons pas sur l’arrière-plan de films d’épouvante, mais sur celui de la transfiguration de la terre et de la vie. Il faut prendre le temps de laisser les promesses résonner en nous et créer en notre cœur des forces vives.
Une seconde réponse, plus concrète et plus immédiate celle-ci, nous est donnée par saint Paul dans la seconde lecture. « Je sais vivre de peu, je sais aussi être dans l’abondance ». Il ne s’agit pas ici d’une attitude stoïque, mais d’un art de faire face avec douceur et force dans les situations concrètes. Saint Paul en voit la source, écrit-il, « en celui qui me donne la force » ; c’est-à-dire Jésus ressuscité. Dans les situations d’urgence, on croise parfois des gens lumineux et tranquilles, qui savent économiser leurs gestes et leurs paroles et qui aident les autres à tenir le coup. Ils n’anticipent pas les difficultés à venir mais font face à celles du présent. Parce qu’ils font confiance, ils engendrent un peu de vie là où il n’y aurait apparemment que la mort. Pourquoi ne serions-nous pas une de ces personnes qui, appuyées sur le Christ, font face ? Mais d’autre part saint Paul ne refuse pas l’aide des autres quand il en a besoin ; il constate des solidarités à son sujet, il en remercie et il en profite. S’il faut savoir donner, il faut aussi apprendre à recevoir. Ainsi les quatre versets qui nous ont été lus nous disent-ils comment nous situer en temps de pandémie, là où nous sommes, et contribuer plutôt à l’apaisement qu’à l’inquiétude, à l’efficacité qu’à l’agitation ou le découragement. Remercions Dieu de ce que, dans la situation troublée et incertaine qui est la nôtre, il se trouve beaucoup de justes qui assurent autant que faire se peut le modeste triomphe de la vie, et essayons, là où nous sommes , de rejoindre leurs rangs.

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