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HOMELIE

25 juillet
année 2019-2020

DEDICACE DE NOTRE EGLISE 25 juillet 2020
1R 8, 23-22, 27-30 ; 1P 2, 4-9 ; Mt 16, 13-19
Homélie du Père Abbé Luc

« Approchez-vous de lui : il est la pierre vivante rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu »… Approchez-vous…c’est que nous faisons, frères et sœurs, chaque fois que nous entrons dans une église. Nous nous approchons du Christ, dont l’autel traditionnellement en pierre, est le symbole. Devant l’autel, nous nous inclinons. Avec l’encens, nous le vénérons, car nous voulons honorer à travers lui, le Christ la Pierre vivante, un moment rejetée au temps de la passion, et devenue la pierre d’angle. Oui le Christ est le Roc, le centre et le fondement de notre rassemblement dans une église.
St Pierre poursuit l’image de la pierre, en affirmant : « vous aussi comme pierres vivantes, entrez dans la demeure spirituelle ». Celui à qui Jésus a dit : « tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise », ne craint pas de nous associer à sa vocation pour devenir avec lui, des pierres de l’édifice spirituel. Et c’est ce qui se réalise lorsque nous prenons part à la liturgie de l’Eglise. En nous rassemblant pour la messe dominicale, ou pour les moines, à heures régulières tous les jours de la semaine, nous « entrons » dans la demeure spirituelle que Dieu désire construire. En participant aux prières, en chantant, en écoutant la Parole de Dieu, unis à tous les autres chrétiens, peu à peu s’édifie ce Temple spirituel que nous sommes chacun et tous ensemble. Nous nous ouvrons à l’œuvre de Dieu qui veut nous voir grandir dans la confiance, dans la joie et dans paix. Nous le laissons tisser entre nous des liens d’amour fraternel toujours plus profonds sous son regard de Père.
Et de tout cela, l’église de pierre de granit ou de calcaire qui nous accueille pour quelques heures est le témoin. Mais peut-être est-elle encore davantage. On pourrait se demander : pour construire le temple spirituel, a-t-on besoin d’édifice de pierres ? Dans un monastère, nous faisons l’expérience quotidienne de l’importance d’avoir une église où se rassembler. Elle est ce lieu central vers lequel nous convergeons pour nous extraire des activités, afin de nous remettre en présence de Celui qui nous appelle à le louer. De même que les moines revêtent la coule, l’habit de prière qui les aide à s’unifier pour mieux habiter les temps de célébration, de même l’église est comme un vêtement dans lequel toute communauté chrétienne va s’unifier dans la prière et à se laisser habiter par l’Esprit de Dieu. Le bâtiment de pierre qui nous enveloppe nous façonne. Il nous modèle en personne et en communauté de prière. A côté du vêtement, une autre image pourrait élargir encore la compréhension du mystère que nous vivons en entrant dans une église de pierre… C’est l’image d’un moule, d’un moule à pain… Le boulanger qui a pétrit la pâte, la met dans un moule avant de la mettre au four. Ainsi aura-t-on les différentes formes et tailles de pains voulues… Comme notre église, nos églises sont en grande majorité en forme de croix, croix latine allongée en occident, croix grecque aux 4 côtés égaux en orient. En entrant dans une église en forme de croix, nous pouvons nous souvenir que nous sommes invités à entrer dans le mystère de la croix et de la résurrection du Christ. L’assemblée réunie dans cette église ne cesse de dire merci à Dieu en chaque eucharistie pour ce qu’il a fait en Jésus mort et ressuscité pour nous. Nous disons merci, nous rendons grâce, mais nous sommes aussi invités à nous unir à Jésus dans le don de notre vie. Avec Lui, nous apprenons à mourir, pour vivre de sa vie. C’est en ce sens que nos églises sont comme un moule qui nous façonne avec Jésus, pour être avec lui un peuple qui s’offre par amour. Là nous apprenons peu à peu le vrai sens de la mort tournée vers la vie. La mort : allons-nous sans cesse la subir ou bien allons-nous l’offrir ? Allons-nous toujours la fuir ou bien allons-nous demander la grâce de la traverser avec Jésus ? Sous ces différentes facettes depuis les contrariétés jusqu’aux souffrances les plus aigües, la mort vient à notre rencontre quotidiennement. Dans nos églises, il nous est possible de venir déposer le fardeau, et de le donner à Jésus. En chaque eucharistie, Jésus prend nos fardeaux dans sa mort offerte, et nous aide à les porter avec lui en sa résurrection à l’œuvre. Oui, comme un moule, nos églises voudraient nous apprendre à devenir offrande en tout notre être…donné par amour du Christ et des autres. Car là est la vraie vie. C’est la grâce que nous pouvons demander en ce jour, comme nous y entrainera dans quelques instants la prière sur les offrandes : « nous te prions de nous transformer en offrandes qui te soient agréables »…

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