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HOMELIE

12 juillet
année 2019-2020

Année A) - HOMELIE du 15ème dimanche TO - 12/08/2020
(Isaïe 55,10-11 ; Romains 8,18-23 ; Matth. 13,1-23)
Homelie du F.Guillaume

Frères et sœurs, Les différents textes de la liturgie de ce dimanche dégagent une ambiance assez écologique, du moins à un premier niveau d’écoute. Nombreux sont les éléments de la nature qui y sont mentionnés. La pluie et la neige dans la 1ère lecture, comme symboles de la fécondation et de la germination de la terre, dans laquelle la semence peut produire du blé qui donne le pain nécessaire à la nourriture de l’homme. Tout le Psaume 64 ensuite, chanté en répons, est une grande célébration de louange à Dieu, le Créateur qui lui-même visite la terre et l’abreuve de ruisseaux gorgés d’eau, la comblant de richesses : des moissons, des pâturages, des troupeaux. Tout exulte et chante !
L’évangile de la Parabole du Semeur, où Jésus enseigne les foules et ses disciples est en consonance avec ces 2 premiers textes. Nombreuses sont encore les images empruntées au monde de la nature dans ses différents aspects : minéral, avec les pierres d’un sol ingrat, végétal avec les ronces, les grains de plantes semés, les fruits, animal aussi avec les oiseaux du ciel, humain enfin avec le personnage central du semeur.
Quant à Saint Paul, dans la seconde lecture, il nous entraîne dans une grande contemplation de la création, en attente de la Révélation promise aux enfants de Dieu. Une création en gestation, en travail d’enfantement d’un monde nouveau : ciel nouveau, terre nouvelle où règneront la justice, la paix et l’harmonie. Mais pour l’heure, cette création est encore esclave et soumise au pouvoir du néant. Elle garde pourtant l’espérance de sa libération et de sa transfiguration acquise déjà dans la victoire pascale du Christ Rédempteur.
Que retenir alors des ces 4 très beaux textes de l’Ecriture ? Quelle application pouvons-nous en tirer pour notre vie de chrétien aujourd’hui ?
Il nous faut remarquer tout d’abord que chacun renvoie, à sa manière à l’écoute de la Parole de Dieu. Les images n’ont qu’une fonction : celle d’attirer l’attention des auditeurs sur une réalité qui les dépasse. Le message essentiel de la parabole est l’écoute et la compréhension de la Parole pour en vivre, la mettre en pratique et ainsi porter du fruit en abondance. Cela nécessite du temps et de la patience. Il est question dans ces textes de croissance, de résultat attendu, d’accomplissement d’un travail ou d’une mission. Mais de quelle croissance et de quel rendement s’agit-i ?
On parle beaucoup de croissance dans notre monde actuel. C’est un terme clé pour les économistes et les hommes politiques. On juge un pays par sa capacité de croissance, d’augmentation ou de diminution de son PIB. Après le choc de l’épidémie du Coronavirus que nous venons de vivre, et qui n’est pas achevée, il n’est plus question que de retour de la croissance, afin d’éviter une récession, source de tous les malheurs sociaux. En psychologie aussi, on emploie volontiers ce vocabulaire de la croissance dans le sens du développement de son potentiel humain. L’enfant, l’adulte doit croître pour acquérir une pleine autonomie, exercer des responsabilités et assumer une vraie maturité.
L’évangile et l’enseignement de l’Eglise ne mésestiment pas les aspects positifs de ces points de vue. Mais la croissance et le progrès qu’ils visent sont d’une autre nature, plus théologique et spirituelle. Comme l’affirme Saint Paul dans une autre épitre, la Parole de Dieu semée dans le cœur du disciple l’invite à grandir à tous égards dans la connaissance de la tête du Corps, le Christ. Et c’est de lui que le Corps tout entier, coordonné et bien uni grâce aux articulations qui le desservent, selon une activité répartie à la mesure de chacun, réalise sa propre croissance pour se construire lui-même dans l’amour.
Le Pape François dans son Encyclique « Laudato Si » insiste sur le fait que dans la création tout est donné, tout est lié, tout est fragile. Le respect et l’amour que nous devons avoir vis-à-vis des éléments de la nature sont inséparables du respect et de l’amour que nous devons nous porter les uns aux autres, et surtout aux plus pauvres. Message d’une écologie intégrale pour tout homme de bonne volonté, en accord avec l’enseignement en paraboles de Jésus aux foules et à ses disciples. Actualiser la parabole du semeur, c’est alors entendre et comprendre l’appel de Jésus à être une bonne terre, disponible à faire la volonté de Dieu et à porter du fruit. C’est entendre et comprendre l’invitation à la confiance en la fructification finale de l’évangélisation, en dépit des échecs rencontrés sur des terrains ingrats, hostiles ou indifférents à l’annonce de la Parole.
Disponibilité, confiance, patience, liberté aussi, dans ce travail de collaboration. Car le semeur n’est pas seul. Chacun de nous agit, selon les dons que le Seigneur lui a accordés. L’un plante, un autre arrose, mais c’est Dieu qui fait croître. Celui qui plante n’est rien, celui qui arrose n’est rien, Dieu seul compte, lui qui fait croître. Et chacun recevra son salaire (30,60, 100) à la mesure de son propre travail. Car nous travaillons ensemble à l’œuvre de Dieu, et nous sommes le champ que Dieu cultive, la maison qu’IL construit. AMEN

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