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HOMELIE

05 juillet
année 2019-2020

Année A - 14ème dim. du T.O., 5 juillet 2020
Zach9 9-10 ; Rom 8 9-13; Mt 11 25-30
Homélie du F.Bernard

L’Évangile que nous venons d’entendre évoque un moment bien important de la vie de Jésus, de son ministère en Galilée. Il vient de comparer sa génération, qui n’a pas accueilli son message de grâce, à des enfants boudeurs qui n’ont pas voulu entrer dans le jeu. Il s’est lamenté ensuite sur les villes du lac qui n’ont pas su reconnaître ses miracles : malheur à toi Chorazeïn, malheur à toi Bethsaïde, malheur à toi Capharnaüm. Et juste après cet évangile, la controverse avec les scribes et les pharisiens, sur le sabbat, reprendra de plus belle.
Pourtant malgré ces résistances évidentes à sa parole de salut, voici que Jésus exulte de joie et adresse sa louange à son Père : Je te bénis Père d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux tout-petits. En effet si Jésus a rencontré sur sa route bien des sages et des savants qui pensaient tout savoir sur Dieu, et n’étaient pas prêts à accueillir la nouveauté qu’il était venu apporter en sa personne, il a aussi accueilli des tout-petits qui sont devenus ses disciples. C’est à cause d’eux que Jésus proclame sa louange au Père, qui leur a confié les mystères du Royaume et leur a révélé qu’il était, lui-même, ce Fils bien aimé qu’ils devaient écouter.
Ils ont écouté le SM, ils ont entendu les béatitudes promises aux pauvres de cœur, aux doux et aux miséricordieux, aux affligés, aux affamés et assoiffés de justice, aux artisans de paix, aux cœurs purs. Ceux sont eux ces tout-petits, ces disciples du roi messianique annoncé par le prophète Zacharie, le roi de paix, doux et humble de cœur qui entrera dans sa ville, monté sur un ânon, le petit d’une ânesse.
Puis Jésus continue en levant un coin du voile sur sa relation à son Père. Si le Père est l’origine de tout, s’il a révélé le Fils bien aimé, lors du Baptême de Jésus et à la Transfiguration, tout, absolument tout, est confié au Fils, lui le révélateur du Père. Personne ne connaît le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler. L’unique œuvre de Jésus-Christ, peut-on dire, est de nous faire connaître le Père et de nous apprendre à le prier comme notre Père, puisque nous sommes ses enfants à la suite du Christ.
On remarquera que l’Esprit Saint ici n’est pas nommé. Pourtant il est bien présent quand Jésus nous parle du Père. D’ailleurs dans le passage parallèle de l’évangile de Luc, en ce même endroit, il est bien dit que Jésus exulta sous l’action de l’Esprit Saint. Remarquons que dans l’évangile de Jean, où Jésus parle si souvent de son Père, l’annonce explicite de l’Esprit Saint n’intervient aussi qu’à la fin, dans le discours après la Cène. Mais l’Esprit Saint est bien là ; la deuxième lecture le disait, et c’est par Lui que dans le Christ nous nous adressons au Père.
Enfin Jésus continue en s’adressant plus particulièrement à ses disciples : Vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, venez à moi. Je vous procurerai le repos. De quel fardeau s’agit-il ? Celui de la vie qui pèse sur toutes nos épaules, et de plus en plus sans doute à mesure que nous avançons en âge : les soucis, les épreuves de toutes sortes, celles de nos proches ou bien les nôtres, la maladie, la vieillesse avec ses infirmités, la mort. Pas nécessaire d’allonger la liste. Nous connaissons tout cela.
A ce fardeau de la vie, s’ajoutait pour l’israélite fidèle, le fardeau des observances religieuses, les 613 commandements de la Loi mosaïque, qu’on n’avait jamais fini d’appliquer et qui ne procuraient pas le repos. Jésus nous dit : Prenez sur vous mon joug et vous trouverez le repos. Oui mon joug est facile à porter et mon fardeau léger.
Comment est-ce possible? Car Jésus nous a prévenu que les exigences de sa justice dépassaient celles des scribes et des pharisiens, sinon parce que Jésus porte avec nous et en nous la Loi de charité qu’il a posée sur nos épaules. Si le joug du Christ nous paraît parfois trop lourd, demandons-nous si nous le portons bien, si nous laissons suffisamment le Christ le porter en nous.
Ne laissons pas le fardeau de la vie, tous les poids qui pèsent sur nos épaules sans les laisser porter en nous par le Christ, car Il a pris sur lui nos infirmités et nos maladies. L’Évangile nous le dit (Mt 8,17) reprenant la prophétie d’Isaïe (Is 53,4). C’est ainsi que nous trouverons le repos. Gardons dans la mémoire du cœur les paroles si importantes de l’Évangile de ce jour.

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