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HOMELIE

21 mai
année 2019-2020

Année A - ASCENSION DU SEIGNEUR -21 mai 2020
Ac 1, 1-11; Ep 1, 17-23; Mt 28, 16-20
Homélie du P.Abbé Luc

Frères, En ce jour, où nous fêtons l’Ascension du Seigneur, que retenir pour nous aujourd’hui dans notre vie de chrétien, de moine ? Je crois que cette fête peut nous ancrer dans une intelligence toujours plus large du mystère du Christ, soutenir notre espérance, et nous fortifier dans la confiance. Je vais reprendre ces trois points.
Cette fête de l’Ascension élargit notre intelligence du mystère de Jésus. Jésus qui monte au ciel, ne fait pas que retourner là où il était auparavant auprès de son Père. En son humanité glorifiée par sa résurrection, il a reçu de son Père la Seigneurie sur tout l’univers créé. Paul perçoit combien la présence de Jésus assis à la droite du Père, est l’attestation de sa Seigneurie sur toute chose, au ciel comme sur la terre. Il est « au-dessus de tout », car Dieu « a tout mis sous ses pieds ». Les églises byzantines se font l’écho de cette conviction, lorsque souvent elles représentent au sommet de la coupole centrale, une image du Christ pantocrator, tout puissant qui règne sur notre monde. Cette vision du Christ Seigneur de tout le créé loin de nous faire peur peut nous aider à prendre de la hauteur vis-à-vis du monde dans lequel nous vivons. Ce monde n’est pas abandonné à son triste sort. Il est porté et aspiré par Celui qui l’a fait à l’origine, qui l’a sauvé par sa croix et qui l’a recréé par sa résurrection. Le Christ ressuscité, assis à la droite de Dieu, c’est-dire participant pleinement à sa puissance vivifiante, est le « roi de la terre…il règne », comme nous l’avons chanté avec le psalmiste. Dans notre lectio, dans nos lectures, cultivons cette intelligence et cette lumière de la foi portée sur notre monde.
Cette fête de l’Ascension veut aussi nous fortifier dans l’espérance, l’espérance de rejoindre Jésus. Comme nous l’avons prié au début de la célébration : « l’Ascension de ton Fils est déjà notre victoire : nous sommes les membres de son corps, il nous a précédés dans la gloire auprès de toi, et c’est là que nous vivons en espérance »…En quelques mots, tout est dit. Toute la geste de Jésus, depuis son incarnation jusqu’à son Ascension est de s’unir à lui toute l’humanité et chacun en particulier. Tout ce qu’il a vécu, il l’a vécu pour nous, afin que nous vivions par Lui éternellement. L’image du Corps, dont il est la Tête et nous les membres, exprime merveilleusement cette unité de destin dans laquelle Jésus nous entraine désormais. En choisissant de lui remettre notre vie, par la foi et le baptême, nous consentons à être unis à Lui. Dès lors, ce qu’il a vécu en sa chair, nous le vivons nous aussi, faisant de toute notre vie et de notre mort une offrande. Et ce qu’il est aujourd’hui dans sa chair glorifiée, nous le serons, nous aussi. C’est là notre espérance que chaque eucharistie et chaque office célébré veulent célébrer et soutenir.
Mais cette fête voudrait aussi fortifier notre confiance pour le chemin encore à vivre. Le Christ, Tête déjà dans les cieux, ne cesse de donner la vie à son corps, par son Esprit. Il lui donne déjà de prendre part à son énergie. Paul, avec des mots forts, évoque « la puissance incomparable que Dieu déploie pour nous les croyants, c’est l’énergie, la force et la vigueur qu’il a mise en œuvre dans le Christ ». Peut-être est-ce une autre manière d’exprimer la promesse que Jésus a faite aux disciples : « et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Jésus vivant auprès du Père, loin d’être absent, continue de partager son énergie divine à son Corps qu’est l’Eglise, à travers les sacrements et toute la vie ecclésiale de prière et de communion. Cette conviction de foi vient rencontrer les difficultés actuelles qui mettent en évidence la faiblesse de notre Eglise. Que nous dit ce regard de foi face au péché et aux disfonctionnements que nous déplorons ? Que Dieu ne cesse d’espérer en nous et qu’il n’a qu’un désir : nous donner sa vie en plénitude. Si nous-mêmes tombons, si nous sommes scandalisés par la mauvaise image que nous pouvons donner au monde, gardons confiance en la vie offerte par le Christ notre Tête. S’il a voulu nous adjoindre à lui, comme les membres de son corps, n’est-ce pas pour guérir nos maladies et fortifier notre faiblesse ? Il revient à notre Eglise, et chacun de nous d’être responsable de faire fructifier les dons offerts, de ne pas gaspiller la vie donnée en abondance…Tant d’autres membres du Corps, à côté de nous, cherchent cette vie et l’attendent.

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