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HOMELIE

26 février
année 2019-2020

Mercrdi des CENDRES - 26.02.2020
Jl 2, 12-18 ; 2 Co 5, 20-6, 2 ; Mt 6,1-6, 16-18
Homélie du P.Luc

Frères et Sœurs, Dans cette célébration, nous entendons beaucoup d’impératifs : « revenez à moi, déchirez vos cœurs, laissez-vous réconcilier avec Dieu, ne fais pas sonner la trompette quand tu fais l’aumône, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle quand vous priez, ne prenez pas un air abattu quand vous jeûnez »… et dans quelques instants chacun de nous entendra « convertis-toi et croie à l’évangile »… En ce mercredi des cendres, ces impératifs, ces mots d’ordre voudraient nous mettre en marche, chacun et tous ensemble, pour que quelque chose change dans nos vies. « Convertis-toi et croie à l’évangile », pourrait résumer le mouvement de fond qui nous est demandé. Se convertir, comment entendre ce mot de façon nouvelle alors qu’on l’entend déjà si souvent dans notre vie chrétienne et dans la vie monastique en particulier ? Comment l’entendre ? N’est-ce pas en regardant plus profondément Celui qui nous adresse cet appel ? N’est-ce pas en essayant d’entendre dans la voix qui nous interpelle « le Seigneur notre Dieu, qui est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » ? N’est-ce pas en reconnaissant le regard d’espérance que Jésus porte sur nous, Lui qui s’est identifié à l’homme blessé par le péché ? Alors, oui, en nous fondant sur la tendresse de Dieu pour nous et sur sa proximité à nos côtés, nous pouvons entendre comme une invitation heureuse et très bonne, l’appel à nous convertir. Dieu espère pour nous plus que nous n’espérons pour nous-même. Dans son invitation à revenir à lui, à nous laisser réconcilier avec lui et à être juste dans nos relations avec les autres, nous pouvons apercevoir et reconnaitre son projet sur nous. Là où le péché nous tire sur des chemins de fatigue et d’usure, revenir à notre Dieu nous donnera de reprendre le juste chemin. Là où l’oubli de Dieu et des autres nous laisse vide d’amour, nous laisser réconcilier avec notre Père et avec nos frères nous rendra à nous-mêmes et à notre capacité d’aimer. Oui, frères et sœurs, tournons la page de nos vieilles habitudes, tournons le dos à nos idoles qui nous usent et nous abusent, et croyons à l’évangile.
Croire à l’évangile. Cette injonction peut paraitre étrange, car nous pensons évidemment que nous croyons déjà à l’évangile. Au seuil de notre marche vers Pâques, cependant, croire à l’évangile nous replace, non devant une évidence qui serait trop connue, mais devant un mystère encore à découvrir et à accueillir. En effet devant la grandeur de ce que Jésus a accompli pour nous en sa mort et sa résurrection, nous restons des mal-croyants. Nous peinons à laisser cette bonne nouvelle de la mort et de la résurrection illuminer vraiment notre vie. Car laisser cette bonne nouvelle illuminer notre vie, c’est consentir à prendre nous-même le chemin que Jésus à pris. Durant ces 40 jours, nous allons être entrainés à sa suite. Nous allons le laisser apprivoiser nos peurs, nos réticences, guérir nos répugnances. Nous allons lui confier nos impuissances et nos manques de foi. Croire en la Bonne Nouvelle de la mort et de la résurrection de Jésus le Christ, notre Seigneur, c’est laisser peu à peu cette lumière forte traverser jusqu’aux part d’ombre et de souffrance de notre existence, pour peu à peu nous apprendre à les unir à la Passion de Jésus.
Prenons avec confiance et joie le chemin de Pâques, sans crainte de nous laisser surprendre et déplacer, avec le seul désir d’écouter et de nous laisser transformer par les moyens modestes mais profonds qui nous serons suggérés par l’Esprit et par l’Eglise.

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