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HOMELIE

01 mars
année 2019-2020

Année A - 1er Dimanche de Carême - 1°mars 2020
] Genèse 2, 7-9 ; 3, 1-7 ; Romains 5, 12-19 ; Matthieu 4, 1-11
Homélie de F.Ghislain

Au début de cette eucharistie, le célébrant qui parlait entre nom à tous, à nous qui sommes ici ce matin, a demandé à Dieu tout puissant, donc capable de répondre à notre requête, de « progresser dans la connaissance de Jésus-Christ ». A la fin de la célébration, il renouvellera notre prière : « apprends-nous à toujours avoir faim du Christ ». Connaître Jésus, avoir faim de lui. Voici ce que l’Eglise nous propose au début de ce Carême.

La première chose à faire, donc, maintenant, c’est de vérifier notre désir. Est-ce que la connaissance de Jésus, la faim de Jésus nous habite ? Sommes-nous comme saint Paul lorsqu’il écrit aux habitants de Philippes : « Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa Résurrection et de communier aux souffrances de sa Passion » (3, 10). Peut-être, si nous sommes loyaux avec nous-mêmes, devrons-nous constater la faiblesse de ce désir, le peu d’appétit pour cette faim ? Pourtant nous avons été baptisés, nous avons reçu le Saint-Esprit, c’est-à-dire : nous sommes du Christ, la flamme spirituelle que Dieu a allumée en nous est encore là, vivante. De la sorte, la première chose à faire en ce début de Carême, n’est-ce pas de prendre le temps de rentrer en nous-mêmes, de retrouver au fond de notre cœur ce désir, de ranimer cette flamme qui vacille encore en nous ? Si nous nous donnons un moment de recueillement, nous comprendrons à nouveau ce qui nous anime en profondeur, le Saint-Esprit nous donnera de l’air, notre désir s’enflammera, notre faim grandira. Ne manquons pas cette occasion : elle nous permettra, à la fin du Carême, pendant les Jours Saints, de communier à la Passion et à la Résurrection de Jésus.

Qu’est-ce que nous connaîtrons alors de Jésus ? Le récit de la tentation nous le répète trois fois : son écoute du Père, de la parole de celui-ci, son obéissance. La première lecture nous aide à comprendre : quelle qu’ait été la réalité de ce qu’elle nous raconte sous le mode de l’histoire du Paradis perdu, il reste ceci qui est impressionnant : dès le moment où des hommes se sont rendu compte qu’il y avait un Dieu et que celui-ci leur parlait, ils n’ont pas répondu. Tout était possible à leur humanité naissante, à leur innocence inaugurale, ils se sont détournés. Comment expliquer cela ? Il n’y a pas d’explication ; c’est le mal, et la création tout entière a commencé à se dérégler, à se défaire, d’autant que les hommes, nous compris, ont continué ce chemin négatif. Jésus à l’inverse, lui aussi innocent à l’origine, entrant dans le monde, déclare à Dieu dans le secret de son cœur : « Me voici, je suis venu pour faire ta volonté » (Heb. 10). Dès le début « sa nourriture est de faire la volonté de Celui qui l’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jean 4). La Parole de Dieu est la lumière sur sa route, elle le fait vivre. Et saint Paul nous dit, dans la seconde lecture, que cette obéissance restaure et au-delà la malédiction initiale.

C’est cela, frères et sœurs, que nous demandons de comprendre au début de ce Carême : la gratuité insensée du mal, l’insondable générosité du bien en Jésus-Christ. C’est la lumière que nous désirons. Ce carême n’est pas le premier, cette connaissance de Jésus nous a déjà été donnée ; elle s’entretient, nous dit encore la prière initiale de ce dimanche, par une vie fidèle, c’est-à-dire illuminée par la parole de Dieu et la réponse que nous essayons de lui donner jour après jour. C’est la vie du Christ en nous , pénétrée d'un esprit de simplicité et d'enfance spirituelle, ravie par le souvenir de Dieu qui provoque émerveillement, adoration confiance. Au fond, ce n'est pas tellement compliqué, c'est à notre portée. On ne nous demande de grands desseins ni des merveilles qui nous dépassent, mais plutôt l'humble attention à la Parole et à la Vie, là où nous sommes, en communion avec nos frères les hommes, tout et chacun, pris entre le bien et le mal. Leur combat est le nôtre, le nôtre est le leur, et Jésus-Christ triomphe en tous.

2020

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